L’essentiel des interrogations qui avaient motivé la mobilisation de la communauté scientifique et notamment celle des personnels du CNRS lors du CA du 18 octobre, n’est pas levé.Le 18 octobre, le Directeur Général de la Recherche et de l’Innovation, représentant de la ministre nous a interdit de nous prononcer sur le schéma stratégique. Son courrier secret à la direction du CNRS n’a toujours pas été rendu public.
La mission d’Aubert
La veille de ce conseil, la ministre avait annoncé dans la presse la création d’une mission confiée à François d’Aubert. Celle-ci devait porter sur le partenariat entre les organismes et les universités et en particulier sur le mode de gestion des UMR. Nous n’en avons aucune nouvelle ! Existe-t-elle ou fonctionne-t-elle dans la totale opacité ? Y-a-t-il une lettre de mission ? Les organisations syndicales seront elles consultées ?Pourtant cette question va bien au-delà de la gestion des UMR. Au contraire, c’est une question hautement politique et stratégique pour la recherche française. Pour nous, les UMR sont, dans le cadre d’un partenariat équilibré entre les organismes et les universités, à la base de l’organisation de notre système de recherche. Plusieurs initiatives des directeurs de laboratoire, de la CPCN et de l’association SLR ont largement rassemblé la communauté scientifique ce qui montre la grande convergence de vue sur ces questions. On peut regretter dans ce contexte, l’inventaire administratif fait par certaines directions scientifiques des UMR qui resteraient sous la responsabilité du CNRS, tout comme le positionnement de certains présidents d’université.
Le pole santé.
Arnold Munnich, conseiller auprès de Nicolas Sarkozy, a préconisé récemment la création d’un institut de la santé, qui rassemblerait sous la tutelle des UFR de médecine, toutes les équipes de recherche en santé, quelle que soit leur organisme. Quelles en seront les conséquence pour le CNRS ? Pour nous, il faut évidemment développer la recherche clinique et certainement mieux coordonner les efforts dans ce domaine. Mais cela ne pourra pas se faire, si on réduit les financements de la recherche fondamentale en biologie et dans d’autres disciplines, pour privilégier des financements dédiés à des instituts spécialisés par type de maladie. De même, la main mise du système hospitalier sur l’organisation de la recherche médicale peut conduire à privilégier recherche clinique au détriment de la recherche fondamentale.
Le budget 2008
La subvention pour charge de service public pour le CNRS est en diminution. Hors l’effet comptable de la hausse des cotisations aux pensions civiles, la subvention ne devrait croître que de 0,6%, soit moins que l’inflation estimée. Le soutien de base aux unités diminue de façon régulière depuis plusieurs années. Ceci conduit à une stérilisation des problématiques de recherche et des initiatives des personnels et des équipes ; ceux-ci devant se soumettre aux seuls objectifs pilotés par les organismes financeurs, notamment l’ANR. La baisse du budget du CNRS conduit cette année encore les élus à dénoncer les réductions du financement de l’action sociale et de la formation permanente pour les agents de l’établissement. Cette situation est préjudiciable aux aides au logement et à l’enfance, à un moment où beaucoup de jeunes sont recrutés au CNRS.
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