vendredi 19 décembre 2008

Manifestation le 17 Janvier contre les atteintes portées à l'Éducation


Source Agence France Presse, 18.12.2008, 19:25



Éducation: les syndicats appellent à manifester dans toute la France le 17 janvier


Les fédérations de l'Education, mais également le syndicat étudiant UNEF, les organisations lycéennes UNL et FIDL ou encore les parents d'élèves de la FCPE ont décidé jeudi soir d'appeler à des manifestations dans toute la France le samedi 17 janvier pour "la défense du service public d'Education", a-t-on appris auprès de la FSU et de la FCPE.

Cette décision a été prise lors d'une réunion intersyndicale de l'Education jeudi en fin d'après-midi à Paris, au terme d'une nouvelle journée de mobilisation des lycéens.

Le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU) Gérard Aschieri a par ailleurs précisé à l'Associated Press que les syndicats de l'Education appelaient à se joindre à la journée de grèves et de manifestations interprofessionnelles public-privé du 29 janvier pour la défense de l'emploi, des salaires, et de la protection sociale.

Les fédérations de la Fonction publique, réunies en intersyndicale mercredi soir, avaient annoncé la même décision.

mardi 16 décembre 2008

Assemblée des personnels de l'Université Paul Valéry, Mardi 16 Décembre 2008




MOTION VOTÉE PAR L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES PERSONNELS
CE MARDI 16 DÉCEMBRE



Les personnels réunis en Assemblée générale ce 16 décembre 2008 demandent :
- le retrait du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs
- le retrait de la réforme des concours d’enseignement
- le maintien et le respect des statuts BIATOSS
- une augmentation massive du budget et un plan pluriannuel de création de
postes.

Ils appellent à :
- une grève administrative (non remontée des notes, non remontée des
maquettes des masters
- une concertation avec nos collègues enseignants et BIATOSS de l’UM1,
UM2 et IUFM.
- une concertation avec les étudiants sur tous les points de la réforme des
enseignants.

Adoptée à l'unanimité.

Quelle ambition pour les universités ?

Source: Le Monde 15/12/2008


La dotation ministérielle pour le fonctionnement des universités (DGF)
parvient ces jours-ci dans les établissements. Elle s'inscrit dans la
suite logique du budget pour 2009 présenté au Parlement et en
application de dispositifs nouveaux d'affectation des moyens de l'Etat
aux universités qui n'ont jamais été soumis aux avis de la communauté
universitaire.

Dans bien des cas, la somme allouée permettra tout juste de présenter un
budget en équilibre pour l'année 2009. Mais ce sera grâce aux crédits du
plan " réussite en licence ". La prétendue augmentation de la dotation
se traduit très clairement par une diminution budgétaire affectant des
universités, déjà sous-dotées et sous-encadrées.

Ainsi, à l'université Paul-Valéry (Montpellier-III), cette dotation
prévoit une augmentation globale de 8 %, avec une DGF en baisse de 14 %
et des charges nouvelles (primes d'encadrement doctoral, allocations de
recherche) compensées par une très forte augmentation du plan réussite
en licence. La conséquence de ce tour de passe-passe est que le plan
réussite en licence diminue d'autant la dotation générale et devra
servir au financement du fonctionnement.

Le même document ministériel annonce une vague sans précédent de
plusieurs centaines de suppressions de postes pour les trois ans à
venir, sur des critères opaques : par exemple, 24 postes supprimés à
Aix-Marseille-II, 18 à Grenoble-I, 18 à Lille-I, 18 à Caen, 15 à Brest,
12 à Toulouse et 12 à Montpellier-III.

A plusieurs reprises, la ministre de l'enseignement supérieur avait
affirmé la nécessité de rééquilibrer les dotations jusque-là très
défavorables aux universités de lettres, langues, arts, sciences
humaines et sociales. La dotation de 2009 revient sur cet engagement et
pose la question de l'avenir de ces universités. Ces retraits de postes
mettent aussi en grande difficulté nombre d'universités
pluridisciplinaires.

Le ministère s'était par ailleurs engagé à réduire les écarts de
dotation entre les universités lancées dans une démarche de fédération
ou de fusion, afin d'éviter le pillage des unes par les autres ; il n'en
est rien et ces projets s'en trouvent considérablement fragilisés.

Le rapprochement entre ces dotations budgétaires et la modification
imposée (contre l'avis des organisations syndicales) du décret sur le
statut des enseignants-chercheurs est éclairant. A l'évidence, le
ministère vise à inclure dans les services statutaires les heures
complémentaires, ce qui revient à asphyxier toute recherche dans nombre
de domaines, en particulier les lettres et sciences humaines. Pour les
personnels administratifs, cette réduction de moyens et de postes remet
en question l'existence même de certains services ; et que dire des
nouveaux services à développer (orientation, stages, mobilité
internationale, etc.). Quel double langage que d'affirmer vouloir
améliorer et " universitariser " la formation des futurs enseignants en
allongeant la durée des études d'un an au moins pour ces milliers de
candidats, et de diminuer globalement les moyens des universités censées
les former aux disciplines, aux métiers tout en les préparant aux
concours !

Ce grand écart entre les proclamations et les actes place les présidents
d'université dans une position intenable. Il n'est plus possible de
réguler voire d'arbitrer entre des laboratoires ou entre des formations
au sein de chaque université. Les présidents sont, par cette rafale de
mesures non concertées et souvent désastreuses, sommés de choisir entre
la solidarité avec la communauté universitaire ou la complaisance avec
le ministère. Est-ce cela l'autonomie ?



Pascal Binczak,
président de l'université Paris-VIII ;

Claude Conde,
président de l'université de Franche-Comté ;

Lise Dumasy,
présidente de l'université Stendhal-Grenoble-III ;

Anne Fraïsse,
présidente de l'université Montpellier-III ;

Marc Gontard,
président de l'université de Haute-Bretagne-Rennes-II ;

Georges Molinie,
président de l'université Paris-IV-Sorbonne ;

Mohamed Rochdi,
président de l'université de la Réunion ;

Josette Travert,
présidente de l'université de Caen-Basse-Normandie.


Source : Le Monde 15/12/2008

lundi 15 décembre 2008

AG des Personnels, Mardi 16 Décembre






A L'APPEL DE L'INTERSYNDICALE
CGT - SGEN/CFDT - SNESUP - SNPTES - SUD EDUCATION -



ASSEMBLEE GENERALE DES PERSONNELS

MARDI 16 DECEMBRE à 12H30

SALLE G02


REFORMES ET BUDGET DE l'UNIVERSITE
LES RIPOSTES A CONSTRUIRE






mardi 25 novembre 2008

Motion votée au CA de l'UPV le 25 novembre 2008

Le Conseil d'Administration de l’Université Paul-Valéry Montpellier III, réuni le mardi 25 novembre 2008, s’oppose fermement au projet concernant le statut des enseignants-chercheurs qui institue une modulation des services d’enseignement.

Ce projet introduirait :
1) une concurrence malsaine entre les enseignants-chercheurs. Les conseils locaux et nationaux et les présidents devraient accomplir une tâche impossible et détestable;
2) un alourdissement de la tâche du plus grand nombre des enseignants-chercheurs qui seraient dans l’incapacité de poursuivre leur recherche ;
3) une déconnexion de l’enseignement et de la recherche. L’enseignement, qui transmet les résultats de la recherche, est présenté comme une punition des enseignants-chercheurs jugés insuffisants.
4) Le Conseil d'Administration reste attaché à un statut de référence qui unit organiquement enseignement et recherche.

mercredi 18 juin 2008


lundi 26 mai 2008

Academic Pride

Tous à l'Academic Pride
Marche de tous les savoirs" !

Mardi 27 mai


Rendez-vous pour un pique-nique à partir de 11H30 sur la Comédie

mardi 13 mai 2008

Manifestation pour l'éducation nationnale et les services publics

Vous êtes mécontents de l'état de l'Enseignement Supérieur et la Recherche ?

Vous n'êtes pas satisfaits pas les réformes proposées ?

Joignez-vous à la manifestation de la Fonction Publique du Jeudi 15 mai 2008.


Rendez-vous à ceux qui le souhaitent à 13h30 devant l'entrée de l'Université Montpellier 2 pour rejoindre en blouse blanche et en cortège « Enseignement Supérieur et Recherche » la manifestation Fonction Publique dont le départ aura lieu à 14h30 au Peyrou.

SLR-Languedoc Roussillon


Ou : RdV à 14H30 au PEYROU devant l'Arc de triomphe, à gauche ! (face au jardin du Peyrou)


jeudi 20 mars 2008

Neuf engagements pour une Université démocratique, indépendante et collégiale.

Un texte de SAUVONS L'UNIVERSITE

Les propositions qui suivent s’inscrivent dans la lutte engagée depuis plusieurs mois contre la LRU, son contenu et ses décrets d'application. L’une des formes que la mobilisation des enseignants chercheurs et des chercheurs peut prendre est, au travers des élections et de l'élaboration des nouveaux statuts, de combattre les aspects les plus négatifs de la loi. SLR et SLU énoncent ici quelques principes sur lesquels ils demanderont aux candidats à une responsabilité élective de se prononcer. Ces principes ne constituent qu'un socle minimal, les problèmes posés par cette loi allant beaucoup plus loin que ces aspects ; ils ne se substituent en rien à une action nationale pour obtenir une autre réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ce qui est en jeu très clairement ici, c’est la possibilité d’une véritable autonomie des universités et de la recherche, de la seule autonomie qui compte : l’autonomie de la production et de la transmission des savoirs comme pratique collective, collégiale et libre.

1) Démocratie : maintien des prérogatives et de l'autonomie de délibération des trois conseils (restaurer la capacité d’initiative des CS et des CEVU; réunir régulièrement les trois conseils ; encadrer le rôle décisionnel du CA par des avis obligatoires émanant des autres conseils centraux quand ils sont concernés).

2) Séparation des pouvoirs : mise en place d’un fonctionnement collectif du CA, rééquilibrant les pouvoirs de décision du président ; renoncement à l’exercice d’un droit de veto présidentiel sur les recrutements.

3) Collégialité : organiser la participation de tous les acteurs de la communauté universitaire dans la gestion collégiale de l'université bien au-delà des conseils centraux. Le président et le CA doivent rendre compte de leur politique lors d'une assemblée générale annuelle des personnels qui doit être organisée dans chaque UFR,

4) Complémentarité : renforcement de toutes les formes de collaboration entre universités, universités et écoles, ainsi qu'entre universités et organismes de recherche, dans le respect de l’indépendance des différents acteurs, notamment grâce au maintien de la double tutelle université/organisme pour les UMR.

5) Parité et élection : engagement des candidats au CA de choisir les membres des comités de sélection parmi une liste de membres élus par les sections disciplinaires de l’établissement au sens du CNU et respecter la parité entre rang A et rang B dans la composition des comités de selection. les CA s'engagent à faire valider les membres extérieurs des comités de sélection par la section CNU de la discipline concernée.

6) Service Public : strict encadrement du recours au recrutement sur CDD et à la contractualisation pour la gestion de la politique de recrutement ; défense des postes statutaires de la Fonction Publique ; limitation et transparence de la politique des primes. Celle-ci, ainsi que la modulation des services prévue par la loi, est basée sur des critères définis collectivement et discutée publiquement. Les critères de ces politiques sont contrôlés nationalement, et des possibilités de recours national doivent être mises en place.

7) Maintien du rôle de l’État : différer, et si possible, refuser la dévolution de la propriété des biens immeubles : elle peut s'avérer lourde de conséquences pour les finances de l'université et obliger à des choix budgétaires aux dépens de l'enseignement et de la recherche.

8) Enseignement et recherche : œuvrer pour le maintien du lien entre enseignement et recherche, dans les structures universitaires comme dans les statuts et la pratique des enseignants-chercheurs.

9) Mutualisation : mise en place de règles de mutualisation au sein de l'université pour l’utilisation des fonds venant du privé, permettant aux filières les moins liées au secteur privé de continuer à exister. Bien que cela dépasse les strictes compétences du CA, les candidats s'engagent aussi à travailler à ce que la part des crédits de base (provenant des universités et des organismes) dans le financement des unités de recherche soit en augmentation, alors qu'elle diminue fortement. Ils défendront aussi la transparence des critères d'évaluation à tous les niveaux. En particulier que l'évaluation des unités se fasse d'une manière collective, contradictoire et par des instances composées en majorité de pairs élus.

dimanche 2 mars 2008

Appel à contribution

Cherchons toutes sortes d'images, photos, vidéos, prises pendant le mouvement (LRU ou CPE), afin de les utiliser dans un documentaire que l'on essaie de monter en ce moment. Un documentaire sur le thème de la parole, avec comme toile de fond les mouvements étudiants.
Contact : pereirachristo@yahoo.fr
Merci bien

jeudi 28 février 2008

CREATION D'UN COLLECTIF DE SOUTIEN AUX ETUDIANTS ETRANGERS A L'UPV

Un collectif de soutien aux étudiants étrangers existe depuis un mois à l'UPV. Il rassemble des enseignants, des étudiants et des membres du personnel IATOS. Il s'est constitué pour répondre aux demandes d'aide de plusieurs étudiants étrangers qui ont commencé des études à l'université et sont confrontés à un refus de renouvellement de leur titre de séjour et menacés d'expulsion.

À titre d'exemple :
- Une étudiante brésilienne inscrite à l'IEFE a été placée en rétention administrative (autrement dit incarcérée au Centre de rétention administrative de Sète) en décembre, puis libérée par décision du juge avec assignation à résidence et obligation de quitter le territoire. Elle a dû reprendre l'avion pour le Brésil, alors qu'elle vivait à Montpellier avec son ami. Ses demandes de visa pour revenir en France sont refusées.
- Un étudiant algérien inscrit en AES et qui a connu des difficultés dans ses études est sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Il a déposé un recours au tribunal administratif, mais il peut être arrêté à tout moment et placé en rétention administrative. Si son recours n'aboutit pas il peut être expulsé par le premier bateau.
- Un étudiant américain s'est vu refusé un visa de long séjour étudiant. Venu en France avec un visa touristique, il pensait pouvoir régulariser sa situation. Il a pu s’inscrire et il a commencé à suivre des cours à l'IEFE. Sa demande de titre de séjour étudiant a été refusée et il a reçu une OQTF. Il a déposé un recours au tribunal administratif et risque aussi de devoir quitter la France si sa demande n'aboutit pas.
- Une étudiante chinoise en France depuis plusieurs années, inscrite en musicologie et fiancée à un français est elle aussi menacée d'expulsion.

Le durcissement des lois en matière d'accueil des étrangers et les quotas d'expulsions que chaque préfecture doit respecter s'appliquent donc aux étudiants. Cela entraîne pour certains d'entre eux une interdiction de poursuivre leurs études et des situations qui bafouent les droits humains reconnus internationalement, comme le droit à la vie privée et familiale. Nous estimons que ces lois et la façon dont elles sont appliquées sont injustes et soutenons ceux qui en sont victimes.

Notre collectif, qui s'est rapproché du réseau national RUSF, organise une
permanence le jeudi de 16 h à 18 h au local de SUD Etudiants (Maison des Étudiants).
SI VOUS VOULEZ REJOINDRE CE COLLECTIF, VOUS POUVEZ VENIR A LA PERMANENCE OU ENVOYER UN MESSAGE A L'ADRESSE SUIVANTE : pierre.hebrard@univ-montp3.fr

mercredi 27 février 2008

Chère Catherine...

Avant de s'envoler prochainement vers d'autres destinées, Valérie Pécresse a envoyé à la direction du CNRS une lettre de mission précisant les grandes orientations et évolutions attendues de l'organisme. Copie ci-dessous.

A Mme Catherine Bréchignac
Présidente du CNRS

La Ministre

Paris, le 27 février 2008

Madame la Présidente, (manuscrit) Chère Catherine,

A la suite du discours prononcé le 28 janvier dernier par le Président de la République à l'université d'Orsay, je souhaite vous préciser la feuille de route qui est désormais fixée à votre organisme de recherche. Cette feuille de route s'inscrit dans la dynamique de moyen-long terme du plan stratégique du CNRS en cours d'élaboration et dans le cadre du contrat d'objectifs dont l'adoption est prévue avant la fin de l'année 2008.

Le CNRS est aujourd'hui le principal organisme de recherche en France. Généraliste, il couvre l'ensemble des champs de la connaissance scientifique. Opérateur de recherche, mais aussi agence de moyens, avec près de mille unités mixtes de recherche, le CNRS est le premier partenaire scientifique des universités et des grandes écoles.

Sa capacité d'organisation à grande échelle lui donne une responsabilité particulière, à côté d'autres organismes, dans la conception, la construction et la gestion des très grandes infrastructures de recherche.

La société attend donc de la part du CNRS, dont la place dans le contexte européen et international est reconnue, une contribution essentielle à l'effort de recherche de notre pays, à la hauteur de ses moyens et des compétences qu'il rassemble.

La modernisation en cours de notre système de recherche, initiée par la création de l'Agence Nationale de la Recherche en 2005 et amplifiée par les lois d'avril 2006 (loi de programme pour la recherche) et d'août 2007 (loi relative aux libertés et aux responsabilités des universités), modifie l'environnement scientifique du CNRS et la nature même de ses partenariats, en créant les conditions de l'émergence d'universités plus autonomes. Le CNRS doit prendre en compte ces changements et adapter son positionnement global, dans le cadre d'une stratégie en harmonie avec le mouvement de modernisation ainsi lancé.

Dans ce nouveau contexte, vous me proposerez, en première priorité, les modalités d'une modernisation du partenariat du CNRS avec les universités, appelées, dans le cadre de l'autonomie, à devenir des acteurs moteurs de notre dispositif de recherche. Ce nouveau partenariat devra d'abord s'accompagner d'une simplification et d'une clarification de la gestion administrative et financière des unités mixtes de recherche, en lien avec les recommandations du groupe de travail présidé par M. François d'Aubert.

Vous devrez ensuite explorer, avec les autres organismes et les établissements d'enseignement supérieur, la possibilité de simplifier les tutelles des laboratoires en étudiant notamment la possibilité de limiter à deux le nombre des tutelles scientifiques, l'une à vocation nationale, l'autre locale. Le rôle du CNRS dans les orientations scientifiques et les modalités de financement récurrent et d'allocation d'autres ressources (équipements mi-lourds, personnels...) devront faire l'objet de discussions approfondies avec les universités, dans le cadre des nouvelles responsabilités qui seront progressivement les leurs.

Dans le cadre de ce nouveau partenariat, le CNRS devra aussi concourir avec les universités à l'émergence de Pôles de Recherche et d'Enseignement Supérieur (PRES), visibles à l'échelle internationale, dont la loi d'avril 2006 a permis la création.

L'ensemble de ces objectifs implique une évolution de l'organisation interne de l'organisme. Afin d'améliorer la lisibilité et la prévisibilité de l'action du CNRS, vous réfléchirez à l'opportunité de substituer aux départements scientifiques actuels une structuration en grands instituts nationaux de recherche, dans l'esprit de l'INSU ou de l'IN2P3, favorisant les coopérations entre les divers acteurs et constituant un ensemble réactif placé sous la responsabilité de la direction générale du CNRS. Cette nouvelle structuration de l'établissement devra permettre une coordination à l'échelle nationale de la politique scientifique menée dans les laboratoires financés par le CNRS et une mise en cohérence de leurs demandes de moyens.

Vous appuierez votre politique scientifique sur l'évaluation de l'ensemble des unités mixtes ou propres du CNRS par l'AERES. Ceci vous conduira à repenser les missions de vos instances d'évaluation et à les articuler avec celles de l'AERES et du Conseil National des Universités.

Vous prêterez toute l'attention nécessaire aux liens qu'il convient de développer entre recherche et innovation, au service du développement économique et de la richesse de notre pays. Pour cela, la valorisation de la recherche et les transferts de technologie ont vocation à s'organiser de manière décentralisée, à s'incarner dans les territoires, en partenariat avec les universités et les écoles, dans une logique de proximité. Les PRES seront à cet égard des outils précieux. Vous participerez à l'émergence, dans chaque région ou ensemble de régions, d'un point de rencontre entre les porteurs d'innovations scientifiques et les porteurs de projets industriels et contribuerez à la structuration de pôles d'excellence de niveau mondial.

Enfin, le CNRS doit améliorer sa gestion des ressources humaines, dans l'esprit du nouveau partenariat qu'il développera avec les universités et les écoles. Sans remettre en cause le statut des chercheurs en activité et en maintenant un flux de recrutement de jeunes chercheurs propres au CNRS, vous rechercherez les moyens de favoriser une plus grande fluidité entre les corps de chercheurs et d'enseignants-chercheurs.

Dans le cadre du renouvellement des personnels des universités et du CNRS, vous vous attacherez à définir, dans le cadre de procédures communes, les conditions de recrutement d'une certaine proportion d'enseignants-chercheurs de haut niveau, qui consacreront pendant plusieurs années l'essentiel de leur activité à la recherche. Vous aurez également le souci d'une gestion concertée des personnels d'appui à la recherche au sein des unités.

Il serait souhaitable, qu'avant la négociation du contrat pluriannuel qui liera votre établissement à l'Etat, des perspectives prévisionnelles de recrutement, discipline par discipline, et par type d'emploi, puissent être élaborées. Elles sont en effet indispensables pour préparer au mieux le remplacement des nombreux départs en retraite que connaîtra votre organisme et traduire des priorités stratégiques de recherche clairement identifiées.

En tant qu'acteur national, le CNRS doit en effet promouvoir une gestion prévisionnelle des compétences et des métiers, au service de tous les acteurs de la recherche, et mobiliser ses personnels pour contribuer à l'excellence des formations universitaires. Sur ce dernier point, des conventions devront être établies entre le CNRS, les universités et les écoles.

L'ensemble de vos propositions sera discuté puis validé par la tutelle dans le cadre du plan stratégique que le CNRS doit adopter au premier semestre 2008. Ces évolutions importantes seront ensuite déclinées dans un contrat d'objectifs pluriannuel qui devra être adopté avant la fin de l'année 2008 et qui actera le soutien de l'Etat à votre contribution à la modernisation du système de recherche de notre pays.

Veuillez agréer, Madame la Présidente, l'expression de ma meilleure considération.

(manuscrit) Bien à vous,

Valérie Pécresse

(Télécharger le pdf).

vendredi 8 février 2008

Projection-débat Mercredi 13/02 à 17h15 amphi A

Projection du film "Universités, le grand soir" organisée par les étudiants mobilisés de l'UPV suivie d'un débat avec enseignants et étudiants sur les réformes universitaires en cours (LRU, commission Pochard, plan Licence, plan Campus,...).

Dans ce film de Thomas Lacoste réalisé en 2007, chercheurs, enseignants, syndicalistes viennent démonter les pièges d'une réforme rétrograde et rappeler quelles sont les conditions de production et de transmission d'un savoir universel accessible au plus grand nombre qui devraient guider une réforme réellement progressiste de l'Université.

Venez nombreux !

Infos sur le film :
http://cmp-upv.blogspot.com/2007/12/universits-le-grand-soir.html

dimanche 3 février 2008

Appel de la Coord U du 26 janvier 2008

La Coord U, réunissant des personnels d’une douzaine d’Universités, s’est tenue à Paris 8-Saint-Denis le 26 janvier dernier. Les personnels présents ont fait le point sur l’état de la mobilisation contre la LRU et décidé de maintenir un cadre de structuration nationale et de proposer plusieurs modalités d’action pour l’ensemble des personnels mobilisés dans les Universités.

Tirant le bilan de la manifestation du 24 janvier et de la relativement faible visibilité de la contestation de la LRU et, tenant compte de l’absence de réponse de la quasi totalité des structures syndicales que nous avions contactées en vue de préparer une manifestation nationale le 9 février, nous avons décidé de renoncer à l’organisation de cette journée d’action.

Néanmoins nous nous joindrons et contribuerons à la réussite de toute initiative qui serait prise par les syndicats de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Il ne s’agit évidemment pas de renoncer à la lutte contre la LRU et contre son application. Prenant appui sur des initiatives prises dans diverses universités, nous appelons l’ensemble des personnels opposés à la LRU à privilégier 4 types d’action :
  • Constituer, dans les CA, des majorités sur la base du refus de l’application de la LRU, refus qui peut notamment se concrétiser par le blocage de l’adoption des nouveaux statuts dans les CA.
  • Proposer une charte, basée sur une résistance à l'application de la LRU, pour interpeller les candidats aux élections aux Conseils et, partout où cela est possible, constituer des listes anti-LRU, à l’image de ce qui se fait déjà à Bordeaux 3 ou à Paris 6.
  • Organiser des consultations des personnels universitaires concernant l’application de la LRU. Les exemples d’Angers ou de Lille 3 montrent qu’il est tout à fait possible, et utile, de dégager de larges majorités pour la suspension de la l’application de la LRU, point d’appui non négligeable pour développer la mobilisation.
  • Développer des groupes de réflexion pour une autre réforme de l'université, associant l'ensemble des membres de la collectivité universitaire en vue d'états généraux de l'enseignement supérieur.

La Coord U a décidé de mettre en place des groupes de travail pour tenter de coordonner et d’aider à impulser ces différentes initiatives. Elle propose en outre d’approfondir la réflexion déjà entamée sur les liens entre les réformes de l’Enseignement supérieur et les réformes de l’Enseignement secondaire.

Nous estimons en effet que la lutte pour la défense du Service Public d’Education se poursuit et aspirons à jouer tout notre rôle dans la centralisation, la coordination et le développement de la mobilisation.

La prochaine réunion de la Coord U est fixée au 1er mars, probablement à Paris 8.

RENCONTRE NATIONALE POUR L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LA RECHERCHE

Les organisations syndicales et associations de l’Enseignement supérieur et de la Recherche appellent, 6 mois après le vote de la LRU, à une rencontre nationale, à Paris, le 8 février 2008.

RENCONTRE NATIONALE POUR L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LA RECHERCHE

Après le " Pacte pour la Recherche " (avril 2006) et six mois après le vote de la loi " Libertés et Responsabilités des Universités " (LRU), se profilent leurs conséquences néfastes : affaiblissement du service public de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, démantèlement des organismes, remise en cause de toutes les missions. Le discours à Orsay, le 28 janvier, du président de la République, comme les conclusions du rapport Attali préparent d’autres étapes de cette contre-réforme libérale dans la recherche et l’enseignement supérieur.

Les personnels des universités et des organismes de recherche ainsi que ceux des oeuvres, comme les étudiants, sont touchés de plein fouet par cette politique qui casse un service public vital pour l’avenir de la jeunesse, pour l’avancée des connaissances, pour le développement culturel, social et économique, pour l’emploi et pour le rayonnement de la France au plan international.

Des résistances à ces orientations se font jour partout. Les organisations syndicales et les associations signataires tiennent à rendre visibles et solidaires ces mobilisations diverses.

Elles appellent à une rencontre nationale sur l’Enseignement supérieur et la Recherche avec des participants issus du plus grand nombre d’établissements. Les thèmes suivants seront notamment traités :
  • la démocratie universitaire et la démocratisation (réussite des étudiants, participation à la vie universitaire, conseils, pouvoirs des présidents, libertés académiques d’enseignement et de recherche, …),
  • la recherche (articulation entre organismes et universités, évaluation et agences, AERES et ANR, …)
  • les recrutements et statuts des personnels (emploi public, plan pluri-annuel de créations d’emplois de titulaires pour l’enseignement supérieur et la recherche, précarité, comité de sélection, …).

Elles entendent consolider les résistances et mobilisations appuyées sur des propositions de réponses alternatives cohérentes pour l’Enseignement supérieur et la Recherche, dans la visée de répondre à l’ensemble des besoins de la nation, lors d’une rencontre nationale le 8 février prochain à Paris. D’autres rencontres suivront…

Le 1 février 2008

Les organisations syndicales et associations de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : FSU (SNESUP, SNCS, SNASUB, SNEP, SNETAP), CGT (SNTRS), UNSA (Sup’Recherche, SNPTES, A&I), Solidaires (Sud Recherche EPST), UNEF, SLR, SLU

jeudi 31 janvier 2008

EXPLOSION DES INSTITUTIONS SCIENTIFIQUES

Dénaturant l'hommage rendu au prix Nobel de physique 2007 Albert Fert, lundi 28 janvier, Nicolas Sarkozy a tracé un programme de démantèlement systématique de la recherche et de l'enseignement supérieur français.

Le président s’est prononcé, sans surprise, contre les organismes de recherche –en premier lieu le CNRS-, contre les instances de prospective et d'évaluation collégiales que sont les sections du CNU ou du Comité national. Il dessine un pilotage politique serré de la recherche via l’ANR et le CNRS transformé en agence de moyens par qui passeraient la quasi intégralité des moyens dévolus à la recherche et aux laboratoires. Flattant quelques scientifiques éminents, nommés par le pouvoir gouvernemental pour expertiser leurs collègues, le président de la République fait exploser autant les institutions scientifiques publiques françaises (pourtant admirées mondialement) que la communauté scientifique. Il démantèle l’un des meilleurs systèmes d’évaluation scientifique.

Une telle politique de créneaux scientifiques, de concentrations thématiques et géographiques signe des renoncements en matière de recherche parallèles aux 10 campus d'"excellence" annoncés par Sarkozy et Attali. Si les universités sont présentées comme le coeur du dispositif de recherche, la loi LRU, le budget 2008, l’absence de toute création d’emploi infirment ces proclamations. La suppression des doubles tutelles sur les unités de recherche réduit la liberté des scientifiques. Se profile contre les statuts des personnels de la recherche la mise en extinction du corps des chercheurs, les recrutements sur " missions " selon des niveaux de salaires et de primes échappant à toute règle collective. Un recul social et scientifique considérable !

Le SNESUP-FSU et le SNCS-FSU appellent la communauté scientifique, les citoyens qui refusent l’obscurantisme à s'opposer à ce démantèlement de notre système public de recherche et d'enseignement supérieur. Ils invitent à consolider la complémentarité des universités et des organismes de recherche pour la science, pour ses acteurs et pour notre pays. Sauver la recherche et l'enseignement supérieur : une absolue urgence qui implique de revenir aux conclusions que la communauté scientifique avait dans son ensemble produites lors des Etats Généraux de Grenoble (2004).

Déclaration commune du SNESUP et du SNCS du 29 janvier 2008

mardi 29 janvier 2008

Coordination Interuniversitaire des personnels 26 janvier 2008

(compte-rendu provisoire)

Universités représentées : Caen, ENS Paris, Grenoble, IEP, Lille 3, Montpellier, Paris 4, 6, 8, 9, 11, Perpignan, Reims + Lille 1 et Toulouse ont adressé des comptes rendus
Collectifs et syndicats représentés (suite à l’invitation du bureau) : SLU, SNASUB-FSU, SNESUP-FSU, SUD

Ordre du jour :
Bilan de la situation dans les universités
Bilan de la journée du 24 janvier
Bilan du travail des commissions
Actions

Bilan dans les universités (y compris actions du 24 janvier)

Caen : 24 janvier : du monde, mais moins que pour le soutien aux cheminots.
AG cette semaine (mandat), mais les demi-journées banalisées ont paradoxalement cassé le mouvement et débloqué les bâtiments.
Le CA a été bloqué deux fois de suite, dont la dernière fois : il n' a pas pu voter les statuts. La présidente est soutenue par le SNESUP et applique assez rapidement la loi. Plusieurs syndiqués proposent aussi des commissions de vigilance. Risque de scission des listes de gauche pour les élections au prochain CA.

ENS : la tentative de blocage du CA n’a pas fonctionné car le CA a été déménagé ; le point 4 a été mis en avant (qui engage la procédure de demande de compétence élargie pour la directrice, ce qui a été voté grâce aux membres extérieurs, dont Florence Meaux, directrice générale d’AFAQ AFNOR Certification et Cathy Kopp, DRH du groupe Accor et négociatrice du MEDEF pour le nouveau contrat de travail.).
Echec de la remobilisation. Ont discuté du 9/2 : prêts à aider, mais pensent cela difficile car mobilisation en baisse.
Sur le secondaire : la commission Pochard ne rendra son " Livre vert " que fin janvier (au lieu de décembre).

Grenoble II et III : mise en place d’une coordination pour les 2 facs, où le blocage a été long. Proposition d’une consultation, mais paraît peu crédible car baisse de mobilisation. Les étudiants restent mobilisés mais ont besoin du soutien des personnels.

Montpellier III : Le Président de l'Université III est pro- LRU, très proche de la Ministre, il représente le PRES Montpelliérain. Certains conseillers de sa " garde rapprochée " procèdent de la droite la plus extrémiste. L'utilisation des vigiles, l'appel aux forces de l'ordre, la fermeture administrative de l'Université, l'affaire Yacine (étudiant de 2e année de psycho), un des anciens " meneur " du mouvement anti-CPE en 2006, déféré en conseil de discipline en 2007 procèdent bien de la mise en place d'un climat délétère à l'Université. La droite et une partie de la gauche sont d’accord avec la réforme. Propose des comités d’action " citoyens " au sein des universités, avec les syndicats. Le SNESUP a beaucoup travaillé sur l’analyse institutionnelle, le rapport au privé, etc. mais beaucoup de nos collègues sont convaincus que " cela n’arrivera qu’aux autres ", ou sont d’accord avec la LRU.

Lille III : baisse mobilisation étudiante en raison des partiels.
AG d’une cinquantaine d’enseignants avec soixantaine d’étudiants observateurs : présentation sur la gouvernance par SLU, avec interventions de FO, SNESUP, Sud, : tous ont parlé de la commission préparatoire des statuts, qui propose un CA à 29, ce que d’autres discutent. Note tension " schizophrène " au SNESUP, dont certains sont contre cette proposition des statuts, un autre, membre du CA et VP, s’est dit contre la loi mais dans la nécessité de l’appliquer.
Résultat consultation (sur 1,5 jour) : pour la suspension immédiate : 89, 6 % ; application : 6% ; Blanc ou nul : 4 %, avec quasi 30 % de participants ( = plus que pour vote CNESER). Le président n’a toujours pas affiché le résultat du vote.

Paris 4-Sorbonne : tout a été voté ; UNEF soutenu par Pitte, qu’il soutient : nécessité d’une campagne pour montrer que l’UNEF s’est fait avoir.

Paris 6-Pierre et Marie Curie (UPMC) : une banderole le 24, mais peu de monde.
Scission du SNESUP : une partie soutient le président (Béréziat), une autre participe à une intersyndicale large et à une liste commune (CGT, FO, SNESUP, SUD, UNSA) : un tract intersyndical l’annonçait en appelant au 24 (le texte sera adressé à Coord-U).

Paris 8-Saint-Denis : mobilisation vraiment retombée, sauf pendant la manifestation du 24. L’alternative pour certains serait une université type Vincennes, mais d’autres craignent que cela ne remplace la mobilisation contre la loi LRU.
CA : le président s’est exprimé contre la loi, mais devra l’appliquer : les statuts seront sans doute votés en avril, sinon il y aurait mise sous tutelle rectorale. Discussion sur comités de vigilance.
2 réunions sur orientation active (les enseignants disent ne rien avoir compris) > scepticisme sur la réalité de l’application.
Côté étudiants, les partiels ont ralenti la mobilisation, mais c’est aussi l’idée qu’il faut désormais se mobiliser sur d’autres choses pour ne pas perdre les acquis de la lutte + travailler à construire une université alternative.

Paris 9-Dauphine : mobilisation très faible, plus encore qu’auparavant. Discussion autour d’un projet immobilier pour extension à Issy-les-Moulineaux, sans subvention du gouvernement : pourrait être en partie subventionné par l’augmentation des droits d’inscription en L, M 1 et surtout M2 pro (en fonction du salaire estimé à la sortie ; il y aurait néanmoins une fourchette selon revenus). Le rapport est disponible sur le site de SLU et en lien sur Coord-U (malgré la demande du président Laurent Batsch, qui affirme que le gouvernement a demandé que le dossier ne soit pas dévoilé) ; autre source de financement : le président propose aussi que seul ¼ des diplômes restent nationaux, les autres passant en DU [diplômes propres à l’univesité] plus chers. Modèle explicite : écoles de commerce.

Paris 11-Orsay : AG pour journée du 24 et contre venue de Sarkozy.

Perpignan : La mobilisation se cristallise autour des plaintes déposées par des enseignants contre Yann et Pierre, et par le président contre X pour dégradation, mais par ailleurs assez atone (également en raison des examens), malgré la création d’une antenne SLU. Principe de réalité : chacun dans la course aux contrats, dont ANR. CA à 30.
Reims : Mobilisation faible le 24 (étudiants en examen ; mais peut-être des collègues dans le cortège de Jussieu ?), suivie d’une (petite) réunion du collectif Vigilamus essentiellement centrée sur le vote des statuts (reporté une fois, repoussé une autre, ils passeront sans doute cette fois), et particulièrement pour s’opposer à la répartition des représentants par secteur, fondée sur le nombre de PR qui donne tout pouvoir aux secteurs sciences et santé (qui disposent d’un nombre beaucoup plus important de PR pour un nombre nettement inférieur d’étudiants que les secteurs LSHS). Des pétitions sur ce point et sur le CTPU ont circulé.

Analyses après le 24 janvier

- Analyse générale [synthèse] : même si mobilisation correcte, elle est en baisse par rapport à novembre (les syndicats et les médias sont d’accord pour dire que c’est environ la moitié de novembre : entre 200 et 400 000 en France + toujours éparpillement des forces puisque manif indépendante des cheminots) : il faut partir de là, reconnaître que les forces sont en baisse et ne bougeront pas. Il y a des abandons, on ne doit pas laisser passer, mais prendre acte de la baisse de la mobilisation est nécessaire.
Néanmoins rassemblement Jussieu et manifestation du sup pas ridicule, a rendu plus visible : principe à maintenir pour les prochaines manifestations.
Ancrer les liens entre les différentes facs, sans oublier que la mobilisation n’est plus la même, persévérer dans les coordinations, dans le maillage, car on assiste aussi à des frémissements, en particulier dans des universités qui ont été relativement peu présentes à l’automne (Nice, Poitiers).
Ne pas abandonner des analyses qui sont toutes pertinentes : le problème du désengagement de l’Etat, celui d’une orientation vers l’économie privée est le même pour tous. Travailler aussi sur les décrets d’application, qui peuvent relancer la mobilisation.
- Problème du tract SLU (" Pourquoi SLU appelle à la manifestation du 24 janvier ") : laisse entendre que les dangers liés à la LRU sont seulement " en germe " + problème de positionnement sur les modes de recrutement (un recrutement fait uniquement par les futurs collègues peut poser problème) + faux de dire que les Grandes Ecoles ne sont pas concernées. Il est rappelé que le tract SLU n’est pas du ressort de la coordination et que SLU a légitimité à écrire ses propres tracts. Rappel aussi que SLU se nourrit de ce que les autres ont à fournir.
- Débat sur la position du SNESUP : Observateur du SNESUP : " schizophrénie " est un terme impropre pour caractériser un collectif. Mais reconnaît que des individus peuvent paraître schizophrènes. La LRU porte en effet en germe une mise en cause des statuts.
Pour d’autres : il n’est plus temps de jouer sur les mots : la direction actuelle est en train de " caner " = de se concentrer sur les élections, ce qui est vécu comme un abandon.

- Bilan côté étudiants : peu nombreux, mais examen, et plusieurs disent qu’ils seront là le 9 (alors qu’on voulait voir par le 24 ce qui serait possible le 9…). Les plus nombreux à Paris étaient l’UNEF (une soixantaine) ; pour les autres étudiants, l’objectif étaient d’attaquer le cortège de l’UNEF : révélateur d’une absence de perspective.
La direction de l’UNEF n’est pas si à l’aise : on commence à voir un peu partout que ce qu’ils ont dit était faux ; plusieurs militants refusent de distribuer leurs tracts ou d’appeler à se syndiquer à l’UNEF.

Bilan des commissions

- Commission Répression
A envoyé un questionnaire. A diffusé auprès des médias, en particulier sur le cas Perpignan. Leur demander d’envoyer un bilan.

- Commission " Relation avec le secondaire "
A proposé aux enseignants d'une préparation à l’agrégation une pétition concernant le risque de suppression des concours : a été refusée, entre autres parce qu’il y a aurait des choses à améliorer pour l’agreg
Débat concernant l’opportunité d’une pétition indépendante sur les concours : Texte de Sarkozy à Darcos sans ambiguïté, mais plusieurs sont opposés à une pétition qui ne mettrait pas en rapport avec loi LRU, etc., même si certains enseignants suivraient sur une pétition concours, mais pas LRU. Tension liée à l’intégration des IUFM.
A mettre en lien avec Europe. Voir par exemple Italie : contrat de droit privé, sur objectif ; si mauvaise note aux élèves, obligation de revenir bénévolement les faire travailler, etc.
Faire un appel pour élargir le groupe de travail.

- Commission tract
A fait un tract, qui a été utilisé (envoi par mail + localement), mais pas réussi à le distribuer sur la manifestation : expression de nos limites.

- Commission " Organisation / Bureau "

Texte d’appel aux organisations pour la journée du 9 février, et les invitant à envoyer des délégués à la réunion de la coordination ce jour : envoyé à Attac Recherche - CGT : FERC, SNTRS - CNT - Collectif des jeunes chercheurs - FO : SNPREES - UNSA : SNPTES - FSE - FSU : SNCS, SNASUB, SNESUP, UNATOS - SLR - SLU - SOLIDAIRES : Sud-étudiants, Sud-recherche EPST, Sud-éducation - UNEF (+sur la liste coord-U)
Très peu de réponses. Questionnés de vive voix, plusieurs ont soit refusé (UNEF, FIDL), soit accepté si vraiment lancé, soit mis en attente (SNESUP : propose une alternative sous forme de délégations dans la même semaine)

Actions
• Débat sur le 9 février : faut-il maintenir l’appel à manifestation nationale ?
A été mis dans le paysage, mais résultat mobilisation insuffisant. Plusieurs considèrent que le maintien d’une manifestation nationale le 9 février paraît impossible : mobilisation insuffisante le 24, mais aussi dans les universités (peu d’AG) + non réponse de la plupart des syndicats et collectifs interpellés.
Avait déjà été proposé par les étudiants en novembre, mais refusé par l’UNEF au titre des acquis, or c’est à ce moment que la mobilisation était au maximum.
Intersyndicale à l’issue du 24 : impossibilité de mobiliser pour une manif nationale ; il y aurait un repli sur le 8 : délégation des 85 universités avec 3 à 5 représentants.
Que fait-on ? aider à la construction du 8 ? Fait-on le pari qu’on peut proposer quelque chose en mars (mais paraît difficile s’il n’y a rien dans l’intervalle + et il y aura peut-être d’autres mouvements : FP ou plus général).

• Débat sur les modes de remobilisation
- chacun a l’impression qu’il va pouvoir aménager le système à son profit : milieu très individualiste. Très peu de PR mobilisés, mais des MC et surtout des précaires.
Ce qui fait un peu frémir, c’est la mise en cause des comm de spé ; et la question de l’évolution des disciplines (LSH) : essayer d’utiliser les réflexes corporatistes, mais en les rapprochant : essayer par exemple d’utiliser les sociétés savantes.
- bien sûr des critiques sont nécessaires, mais ne pas scier la branche sur laquelle nous sommes assis : non, il n’y a pas trop d’étudiants, oui, on peut améliorer le fonctionnement de l’université, mais pas avec cette réforme.
- certains collègues demandent des actions plus radicales, par exemple bloquer les notes.
- Débat sur un appel à mettre en place de comités de vigilance : certains sont pour, mais d’autres soulignent qu’il ne faut pas doubler les structures existantes (type SLU)
- Débat sur l’organisation d’un référendum sur la LRU : déjà fait dans plusieurs universités. La plupart des présents sont d’accord, d’autant que certains considèrent que c’est un moyen de " faire rentrer le SNESUP dans sa ligne nationale ". Quelques-uns cependant pensent qu’il faut s’en méfier (trop peu de votants pour être parlant à l’extérieur).
- Publication des décrets : à analyser et à faire connaître, car possibilité de remobiliser contre l’application ; demander leur retraits.
- faire connaître aussi rapport Attali.
- possibilité d’états généraux de l’enseignement supérieur.
- Faire le lien avec le secondaire : motion simple disant attachement à des concours nationaux de recrutement ; se greffer ensuite sur le mouvement du secondaire..

• Elections des nouveaux conseils : faut-il appeler à les boycotter ?
- Nombreux collègues bloqués sur blocage : Boycotter paraît difficile, car il y aura toujours des gens pour voter. Cependant, ne pas voter " pour sauver les meubles " : soit boycott, soit gagner.
- Il paraît préférable de travailler à faire émerger une majorité contre LRU et contre la composition des nouveaux CA en proposant des " listes anti-LRU ", accompagnées de professions de foi et d’engagements clairs.
- loi LRU : est aussi une occasion pour relancer une démocratie qui battait de l’aile
- nécessité de construire un contre-pouvoir, qui doit reposer sur la démocratie directe : exiger des comptes rendus de mandat, de responsabilité comptable ; président et comité de sélection doivent être responsables devant des instances élues ; la notion de service public doit rester au centre.
> Faire une charte précise qui servira de garde-fou (même si elle n’offre pas de garantie définitive) : peut permettre de remobiliser les collègues, peut être un outil d’interpellation auprès des candidats et des élus, et peut être utile dans la durée.
> donner des modèles : ex : Bordeaux 3 ; Paris 6 : profession de foi intersyndicale appelant à une claire séparation des pouvoirs et faisant des propositions innovantes (commission de réflexion sur d’autres modes d’enseignement, etc.) [dans l’intervalle envoyée sur Coord-U].
+ Demander à un juriste : il semble qu’un recours soit possible au niveau européen en ce qui concerne l’indépendance des enseignants-chercheurs (du moins PR, depuis Allègre) = article 17 de la loi Savari

• Débat sur l’avenir de la coordination
- La coordination ne dépend pas de notre volonté : si pas de réseau national mandatant des gens, pas de coordination.
- Mais travail précieux et adresse identifiée : environ 300 personnes sur la liste Coord-U, dont les infos sont utilisées / redistribuées : pérenniser des groupes qui travaillent ensemble, car permet aussi de créer une habitude de travail en commun.
- Capacité à aider à mettre en place des actions en tant que coordination : centraliser les référendums ; centraliser les listes anti-LRU et diffuser les textes (sans pour autant refaire ce que d’autres font déjà : renvoyer aussi aux sites existants : SLU, université-démocratique, etc.)
- Donc maintenir un réseau (se transformer en " comité de liaison "), nécessaire aussi pour maintenir une rapidité de réactivité : faire de la coordination le lieu qui impulse une unité de réaction dans les universités.
- Mettre en place des commissions
- Décision de conserver l’intitulé " Coord-U "

• Groupes de travail proposés :
- groupe état des lieux : listes / chartes / référendums
- groupe enseignement secondaire
- groupe institutionnel et juridique
- groupe de travail sur les décrets
- groupe de travail sur les Etats-généraux

• Eléments pour l’appel de la coordination :
- Dans un souci d’unité, abandon de la proposition du 9 février, et appel à rejoindre les actions proposées le 8 février (date à confirmer)
- Appel à organiser des référendums
- Appel à des listes anti-LRU sur les bases d’une charte
- Inviter à constituer des groupes de réflexion pour à produire un projet alternatif collectif
- Préciser nouvelle fonction / configuration de la coordination

BOYCOTT DU CTPU* DU 28 JANVIER CONCERNANT LE DECRET RELATIF AUX " COMITES DE SELECTION "

(*) CTPU : Comité Technique Paritaire des Personnels Enseignants titulaires et stagiaires de statut universitaire

Le projet de décret relatif aux comités de sélection met en application l’une des mesures les plus scandaleuses de la loi LRU. Non seulement il en reprend les dispositions inacceptables, mais il les aggrave encore sur plusieurs points.

Il supprime, pour les recrutements d’enseignants-chercheurs, le principe d’instances élues, de parité entre A et B, et du recours à des spécialistes de disciplines clairement identifiées par les sections du CNU. A la place, il crée des comités nommés sans aucun critère, ni de composition, ni de discipline, et dépourvus du pouvoir de proposition, la responsabilité du classement étant réservée au CA restreint, investi de la qualité de jury unique pour tous les recrutements quelles que soient leurs disciplines.

Le droit de veto du président, le mode d’élection du CA, ouvrent clairement la voie à des recrutements inégalitaires, opaques et népotiques.

Les modalités de fonctionnement n’offrent aucune garantie de qualité de l’examen des candidatures puisqu’aucun rapport écrit n’est exigé, et que les auditions sont effectuées par une instance distincte du jury, sans rapport d’audition, ce qui prive les candidats des moyens de connaître les motifs des décisions et entrave la possibilité de les contester. Les conditions matérielles prévues ne garantissent pas l’égalité de traitement des candidats, ni le secret des délibérations.

Les dispositions concernant les mutations remettent encore plus en question le droit, déjà mal reconnu, des enseignants-chercheurs à la mutation, en mettant les candidats à la mutation en concurrence avec ceux au recrutement dans la même procédure, avec la condition supplémentaire d’un avis du conseil scientifique. Par ailleurs le projet de décret remet en cause les dispositions transitoires de la loi qui maintenait les commissions de spécialistes dans leurs compétences jusqu’au 11 août 2008. Cela entraîne une différence de traitement entre les candidats selon les établissements où ils se présenteront.

Nous protestons aussi contre la publication, avant même la publication du décret, de la circulaire sur les recrutements. Allant bien au delà de la loi et du décret sur plusieurs points, elle est d’une légalité plus que douteuse. La possibilité de suites juridiques à cet envoi prématuré sera mise à l’étude.

La présentation de ces textes est un affront envers les universités et les enseignants-chercheurs. Nos organisations en demandent le retrait et l’ouverture d’une négociation entre le ministère et les organisations syndicales pour assurer des procédures de recrutement plus équitables et respectant le principe du jugement par les pairs (avec des commissions majoritairement élues) et s’appuyant sur les disciplines définies au CNU.

Déclaration remise au CTPU le 28 janvier 2008 par les élus FNSAESR, SNESUP-FSU et SNPREES-FO Sur le fondement de cette déclaration et devant la ministre, les représentants du SNESUP-FSU (7 élus), de la FNSAESR (2 élus) et du SNPREES-FO (1 élu) - soit 2/3 de la parité syndicale - ont boycotté cette instance entraînant son ajournement malgré une ultime manoeuvre de la ministre pour passer en force.

samedi 26 janvier 2008

Communiqué commun des organisations syndicales de la Fonction publique (CGT – FO – FSU – CFDT – CFTC – UNSA –Solidaires)

Après la journée d’action du 20 novembre, la mobilisation du 24 janvier confirme l’ampleur du mécontentement et des attentes des personnels de la Fonction publique en matière de salaires, d’emploi et de missions. Ce mouvement rencontre l’adhésion majoritaire de l’opinion.

Pour l’instant, la seule réponse ministérielle est un rendez vous tardif le 18 février, alors que la revendication unitaire est portée depuis l’été 2007. A cela s’ajoute une menace inacceptable de remise en cause des conditions d’exercice du droit de grève dans l’Education voire au-delà.

Les organisations soussignées appellent le gouvernement à prendre d’urgence la mesure des exigences des personnels et à apporter les réponses qu’ils attendent. Elles exigent l’ouverture de négociations salariales dès la première semaine de février. Il serait incompréhensible que le gouvernement organise une " semaine de la Fonction publique " sans répondre aux revendications des personnels : si le ministre a des propositions à faire, il n’y a aucune raison d’attendre trois semaines. Elles écrivent dans ce sens au Premier Ministre. Elles se réuniront le 1er février pour apprécier les réponses du gouvernement.

D’ores et déjà les organisations appellent les personnels à maintenir la pression par des initiatives unitaires (conférences de presse, interpellations des élus, rassemblements, manifestations,...) en particulier à l’occasion de la " semaine de la Fonction publique " organisée par le gouvernement du 1er au 8 février.

jeudi 24 janvier 2008

Contre la repression des mouvements sociaux

Les étudiants mobilisés de l'Université Paul Valéry ont émis une pétition nationale contre la repression des mouvements sociaux.

Cette pétition est accessible à tous, étudiants, enseignants, personnels, chomeurs et tout autre citoyen sur le site http://stop-repression.blogspot.com/
Voici son texte :

"Pétition nationale contre la répression des mouvements sociaux :
Nous, étudiants, enseignants, personnels des universités, employés, chômeurs, fonctionnaires et autres citoyens de la République Française refusons le recours aux forces de l'ordre en réponse aux mouvements sociaux. De plus en plus l'usage de la force devient l'unique réponse à toute manifestation pacifique, nous refusons cet état de fait. La répression n'est pas une réponse aux inquiétudes de la population. Nous demandons l'arrêt immédiat de toute forme de répression envers les mouvements sociaux. Nous demandons l'arrêt des poursuites contre les personnes interpellées pendant les mouvements sociaux et la démission de l'ensemble des présidents des universités ayant favorisé la répression du mouvement social contre la loi LRU.
L'Etat est constitué par sa population, refusons d'être l'instrument d'un état répressif où la contestation est systématiquement condamnée."

mercredi 23 janvier 2008

Manifestation demain 24 janvier pour l'emploi public et contre la loi LRU !

Le Comité de Mobilisation des Personnels donne rendez-vous à
14h pour le départ de la manifestation
devant le portail de l'UPV.

Point de jonction avec la manifestation départementale :
14h30 à la croix en bas du Peyrou.

Après la manifestation, le Comité invite personnels et étudiants de l'UPV à un

APÉRO FESTIF EN HOMMAGE À ALAIN MARCHAND
À partir de 18 H
Hall du Théâtre La Vignette
Université Paul Valéry

Repas et Boissons tirés du sac. Venez nombreux !

Appel à manifester le 24 de la CGT-UPV

Emploi, salaires, missions :
Tous dans l’action le Jeudi 24 janvier


Si la forte mobilisation du 20 novembre dernier a contraint Eric Woerth à rencontrer les organisations syndicales, la séance du 17 décembre n’a répondu à aucune des attentes exprimées par les salariés. Ainsi seules de puissantes mobilisations sont à même de faire échec à la politique de destruction du service public conduite par Sarkozy.

La Ferc-Cgt, avec l’ensemble des fédérations CGT de fonctionnaires, appelle ses syndiqués, les salariés de ses secteurs à faire grève et à manifester le jeudi 24 janvier

POUR :
• L’arrêt des suppressions d’emplois dans la fonction publique, le maintien du statut général de la fonction publique.
L’arrêt du recours à la précarité par une véritable politique pluriannuelle de l’emploi.

• L’ouverture de véritables négociations sur le rattrapage du pouvoir d’achat des actifs et des retraités,
La revalorisation du point d’indice et la reconstruction de la grille.

• Le maintien du rôle de l’Etat, garant de la cohérence nationale, tant en matière d’éducation, de formation, de recherche que de politique culturelle.

Salaire :
Alors que chacun d’entre nous constate une perte de son pouvoir d’achat (plus de 7% depuis janvier 2000 pour les fonctionnaires), le gouvernement se refuse à toute augmentation du point d’indice de la fonction publique. Fidèle au slogan du « travailler plus pour gagner plus », le gouvernement ne propose que la revalorisation des heures supplémentaires, la remise en cause des 35 heures, la transformation de mesures d’aide sociale en « pouvoir d’achat » repoussant à … 2009, un débat sur l’évolution des
rémunérations.

Emploi :
Engagée depuis plusieurs années, la casse de l’emploi public connaît une accélération sans précédent; 22 900 suppressions d’emplois dont 11 200 à la seule Education Nationale en 2008 ! S’attaquer à l’emploi, c’est aussi remettre en cause les statuts et les services des personnels, c’est favoriser le développement de la précarité en diminuant notamment le nombre de postes aux concours.

Service public :
Les inégalités d’accès aux services publics pour tous les usagers ne cessent de s’accroître. La mise en concurrence des établissements scolaires et universitaires, des associations, la subordination des formations et de la recherche aux logiques utilitaristes, le démantèlement des grands organismes publics de recherche, du service public de l’AFPA, des œuvres universitaires, l’intervention des entreprises privées dans les politiques publiques culturelles… auxquelles s’ajoutent des délégations de services publics, au nom de la mise en œuvre de la révision générale des politiques publiques, s’accélèrent.


ENSEMBLE, EXIGEONS DES RÉFORMES DE PROGRÈS SOCIAL QUI RÉPONDENT AUX BESOINS DES USAGERS ET DES PERSONNELS.
La C.G.T. : pour être respectés, entendus, reconnus.
http://www.cgt-um.org/

Appel à manifester le 24 du SNESup-UPV

Universités et recherche, salariés... en grève et dans la rue le 24 janvier !
Une journée qui doit montrer notre détermination collective
pour les salaires, le pouvoir d'achat, l'emploi public et contre la loi LRU !
***
Départ de l'UPV à 14H
Point de jonction au pied de la croix au bas du Peyrou !

Appel à manifester le 24 du SNPTES-UPV

JEUDI 24 JANVIER GREVE DANS LA FONCTION PUBLIQUE
POUR NOS SALAIRES- CONTRE LES SUPPRESSIONS DE POSTES - POUR LA DEFENSE DU SERVICE PUBLIC

Manifestation départementale à Montpellier

Rendez-vous au PEYROU 14 h 30

SNPTES - UNSA éducation

Tous en grève et dans la rue le 24 janvier !

COORDINATION NATIONALE DES PERSONNELS DES UNIVERSITÉS

Contre le démantèlement de la Fonction publique ; pour l’abrogation de la loi sur les universités (LRU)

Tous en grève et dans la rue le 24 janvier !

À l’université, comme dans l’ensemble de la fonction publique, les conditions de vie et de travail n’ont cessé de se dégrader depuis des années. Comme celui de l’ensemble des fonctionnaires, le pouvoir d’achat des personnels de l’université a reculé de 7%. Les récentes réformes ont accru la quantité de travail et la masse des tâches bureaucratiques. Les personnels Biatoss, qui souffrent de salaires indécents et prennent de plein fouet l’augmentation du coût de la vie, subissent aussi cet accroissement des tâches. Dans de nombreux secteurs les manques sont comblés par des nuées de contrats précaires. Dans ces conditions, l’Université est de moins en moins capable de remplir ses missions de service public. En 2008, pour la première fois depuis 15 ans, aucun poste d’enseignant-chercheur ne sera créé. Nous serons donc en grève et dans la rue le 24 janvier pour manifester haut et fort nos revendications et notre opposition à une politique de régression sociale généralisée.

C’est dans ce cadre général que s’inscrit notre opposition déterminée à la loi Pécresse (« libertés et responsabilités des universités », LRU). Cette loi permet un désengagement financier de l’État au profit des entreprises et des intérêts privés qui, par leur présence accrue dans les conseils, influenceront forcément le contenu des cours et de la recherche. Les universités auront ainsi moins de financement pour les filières considérées comme non-rentables et seront gérées comme des entreprises :
- Mise en concurrence des universités et des personnels,
- Précarisation et dégradation des conditions de travail et des salaires,
- Concentration des pouvoirs au sein des conseils d’administration réduits et dans les mains du président de l’université. Les enseignants-chercheurs ne seront plus recrutés par leurs pairs, contrairement à l'usage de tous les pays démocratiques.
- L'augmentation du budget annoncée par la Ministre et le Président Sarkozy n'est qu'un trompe l'oeil dénoncé par la presse elle-même

Nous exigeons l’abrogation de la LRU et nous nous prononçons
- Pour un vrai droit à l’éducation et à la formation pour tous
- Pour la défense des statuts des personnels d’université, pour la titularisation des personnels précaires
- Contre la privatisation de l’université publique et la politique de pénurie budgétaire, pour l’augmentation des aides sociales étudiantes et la construction de logements sociaux.
- Pour un vrai débat sur l’enseignement supérieur, qui ne se réduise pas à une commission en trompe-l’oeil constituée de personnes à priori favorables à la politique du gouvernement.

24 Janvier 2008 Grève et manifestation

Manifestation nationale à Paris contre la loi LRU

Le samedi 9 Février 2008
réunissant étudiants, personnels, parents, lycéens

Les fédérations de fonctionnaires appellent à la grève.

Personnels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, étudiants,

LE 24 JANVIER : MANIFESTEZ-VOUS

Les fédérations de fonctionnaires CGT, FSU, UNSA, FO, Solidaires, CFTC, et celles de l’Education ( FERC-CGT, FNEC FP-FO, FSU, UNSA- Education et FAEN) auxquelles se sont joints récemment CFDT et SGEN-CFDT, ont décidé d'appeler à une grève et à des manifestations le 24 janvier sur les salaires, l'emploi, le statut des personnels et la défense du service public.

Avec la loi LRU ("Libertés et Responsabilités des Universités"), faisant suite au "Pacte pour la Recherche", l'Enseignement Supérieur et la Recherche sont directement concernés Ces lois organisent la mise en cause des missions de service public et du rôle des universités et des organismes de recherche, la restriction de la collégialité, l'absence de toute création d'emplois de titulaires entrainant le développement de la précarité, l'abandon des statuts et l'individualisation des salaires.

Au travers de "missions" ou de "chantiers", dans lesquels aucune discussion globale ne peut être menée, les organisations des personnels sont au mieux "entendues", problème par problème, sans qu'il n'y ait jamais de vraie négociation avec la Ministre.

Or, c'est un bouleversement complet des missions, des finalités, des structures et du financement de l'enseignement supérieur et de la recherche qui se prépare. Le développement exponentiel de l’ANR, les pouvoirs exorbitants donnés aux présidents ou le projet de décret sur le rôle et la composition des comités de sélection en matière de recrutement témoignent de cette volonté politique. Si le pire n'est jamais certain, il est possible aujourd'hui et cela suffit. Ne laissons pas faire l'irréversible.

C'est pourquoi, les organisations soussignées appellent les personnels et étudiants de l'enseignement supérieur et de la recherche

à participer à la grève et aux manifestations du 24 janvier,

en choisissant des modalités faisant apparaître les problèmes de leurs secteurs.


A Paris, les personnels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, les étudiants se rassembleront à Jussieu à 13 heures. Un cortège rejoindra à 14 h la manifestation de l'ensemble de la Fonction Publique, dont le trajet est Bastille - Saint-Augustin, via République

Les organisations soussignées appellent leurs militants, les personnels et les étudiants à se rencontrer au niveau local pour agir de manière convergente sur toutes les questions concernant l'avenir de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche – et notamment pour demander un plan pluri-annuel de création de 5000 emplois de titulaires par an pendant 5 ans - et à organiser des assemblées générales (personnels, étudiants), pour préparer le 24 janvier.

ORGANISATIONS

FSU (SNESUP, SNCS, SNASUB, SNEP, SNETAP) - CGT (SNTRS, FERC-Sup, UNCGT-CROUS, CGT-INRA, UGICT) - UNSA (Sup Recherche, SNPTES) - SOLIDAIRES (Sud Recherche EPST, Sud Education, Sud Etudiant) - CFTC/INRA – UNEF – SLR – SLU.

lundi 21 janvier 2008

Mardi 22 : débats avec Bertrand Monthubert, président de Sauvons La Recherche

Demain mardi 22 janvier

2 débats avec Bertrand Monthubert, président de « Sauvons La Recherche » :

  • 10h-12h: Université Montpellier 2, amphi 5.06
  • 13h-15h: amphi du CRBM (Site CNRS, 1919 route de Mende, Montpellier)

Ces derniers mois, les réformes engagées sous le quinquennat précédent se sont poursuivies dans l’enseignement supérieur et la recherche, qui continuent à fragiliser l’indépendance scientifique et la capacité d’initiative des personnels de la recherche, et à nous priver de toute perspective de développement réel de ce secteur : loi LRU, mise en cause du rôle des organismes, absence de création d’emplois et développement de la précarité, mise en cause des statuts et individualisation des salaires. Au travers de "missions" ou de "chantiers" mis en place par le ministère, dans lesquels aucune discussion globale ne peut être menée, les organisations sont au mieux "entendues", problème par problème, sans qu’il n’y ait jamais de négociation avec la ministre, qui garde les mains libres pour décider ce qu’elle veut.

Or, c’est un chamboulement complet des missions, des finalités, des structures et du financement de l’enseignement supérieur et de la recherche qui se préparent.

Une réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche est nécessaire, mais ce n’est pas celle qui est imposée par le gouvernement. Cette réforme peut être mise en œuvre avec le 1,8 milliard par an promis pour l’enseignement supérieur et la recherche, du moins s’il était réel et bien réparti. Cette réforme demande aussi une autre logique, un autre cadre législatif, que la loi LRU et le Pacte pour la recherche.

vendredi 18 janvier 2008

Publication

Les ravages de la "modernisation" universitaire en Europe

Depuis plus de vingt ans, et en particulier depuis la déclaration de Bologne, les transformation des universités en Europe rassemblent des hommes politiques de bords opposés et un petit nombre des universitaires qui en tirent partie. Les résultats ont pourtant tout pour inquiéter: imposition de recettes à peine adaptées des entreprises, exagération sans mesure des exigences de la professionnalisation, sélectivité accrue, concurrence entre établissements, hiérarchisation entre unversités, obsession pour la rentabilité financière de l'investissement éducatif, sans oublier la précarisation des statuts d'enseignants et de chercheurs. pour en savoir plus...

sur le site de l'éditeur

Réflexions sur l'avenir des IUFM...

"CERTIFICATION, FORMATION, RECRUTEMENT POUR LES MÉTIERS DE L’ENSEIGNEMENT..."

Le texte que vous pouvez télécharger (format .pdf) en cliquant sur le lien ci-après, présente la réflexion, en novembre 2007, de la Conférence des Directeurs d’IUFM (CDIUFM) pour l'avenir de ces instituts.

Les projets pour l'IUFM

L' "autonomie" depuis 2004 pour la formation continue

La loi du 13 août 2004 relative aux libertés et aux responsabilités locales, transfert les compétences de l’état vers les collectivités territoriales. L’état se désengage donc de la formation professionnelle qui est entièrement confiée aux Régions.

Les régions ont l'entière responsabilité de l'apprentissage et de la formation professionnelle des jeunes et des adultes à la recherche d'un emploi, dès lors que ces formations ne relèvent pas de l'entreprise ou de l'assurance chômage, faisant ainsi d'elles les véritables pilotes de la formation professionnelle.

Ce principe implique que les conseils régionaux définissent et mettent en oeuvre la politique régionale d'apprentissage et de formation professionnelle.

Le champ d'intervention des conseils régionaux est étendu, en outre, à deux autres domaines :

- ils se voient confier l'organisation, sur leur territoire, du réseau des centres et points d'information et de conseil sur la VAE et doivent assister les candidats ;

- ils ont obligation d'assurer l'accueil en formation qualifiante de la population résidant sur leur territoire, ou dans une autre région si la formation désirée n'y est pas accessible. Une convention fixe les conditions de prise en charge de la formation par les conseils régionaux concernés.

Afin de leur permettre d'avoir une maîtrise globale de la politique régionale, la loi du 13 août 2004 confie explicitement aux régions la responsabilité d'adopter et de mettre en oeuvre le PRDFP (plan Régional de développement de la formation professionnelle). De plus, elle donne aux régions une liberté totale pour définir les formations visées par le PRDFP.

(voir le lien ci-après : loi de décentralisation et formation professionnelle : ouverture à la seule loi du marché – CGT-FERC)

En Languedoc-Roussillon, la région a défini sa politique en matière de formation professionnelle et d’apprentissage et la priorité concerne les bas niveaux de qualifications.

De ce fait, Les universités ne peuvent plus répondre aux appels d’offre de la région, aussi nous avons depuis la rentrée 2007 signé une convention interuniversitaire (des services de formation continue des 5 universités) pluriannuelle. Les actions de formation financées dans le cadre de cette convention sont négociées chaque année avec le conseil Régional. L’enveloppe budgétaire pour l’année 2007 2008 est de 1 million 2 pour les 5 universités.

Pour l’université Paul Valéry - Montpellier 3 cela représente 10 actions aidées et 135 stagiaires demandeurs d’emploi aidés (dont 80 pour le DAEU) et 292000 euros.



voir quelques exemples de décentralisation de la formation professionnelle (doc. CGT-FERC)



Appel de Paris 8 : Appel commun Coordination Nationale Etudiante - Coordination Nationale Personnels mobilisés

1) La Coordination Nationale Etudiante (18 Universités représentées) et la Coordination Nationale des Personnels mobilisés (17 Universités représentées), réunies le week-end des 12 et 13 janvier à Paris 8 (Saint-Denis), réaffirmentleur opposition à la LRU et leur engagement à poursuivre la mobilisation en vue de son abrogation.

2) Le mouvement contre la LRU doit en ce début d'année continuer de se doterd'outils et d'échéances de mobilisation afin de s'inscrire dans la durée et des'ancrer au cour des luttes contre le démantèlement des Services publics etcontre l'ensemble des politiques antisociales du gouvernement.

3) Nous appelons l'ensemble de la communauté universitaire à faire d'ores etdéjà preuve de la plus grande vigilance face à la mise en place progressive dela LRU (vote des changements de statut des CA, procédures d'évaluation desformations.) et à s'y opposer par tous les moyens nécessaires.

4) La date du 24 janvier (grève nationale dans la fonction publique) doit êtreune échéance majeure du mouvement contre la LRU, particulièrement représentativedes attaques contre les Services publics. Il s'agira d'y assurer une visibilitédu secteur universitaire en lutte et de l'opposition à la réforme Pécresse(cortèges, points fixes, distributions de tracts spécifiques.).

5) Nous proposons que dès la semaine prochaine des actions de mobilisationsoient organisées dans chaque Université afin d'assurer le développement de lacontestation et de préparer la journée du 24 janvier.

6) Nous proposons l'organisation d'une manifestation nationale avec montée àParis le 9 février prochain.

7) Nous réaffirmons notre condamnation de toute forme de répression contre lamobilisation et contre les étudiants et personnels mobilisés (fermetures administratives, appel à des compagnies privées de vigiles ou aux forces depolice, arrestations « ciblées » de militants, sanctions pédagogiques et/ouadministratives.) et exigeons la levée immédiate des sanctions et l'arrêt despoursuites judiciaires.

8) Les prochaines coordinations doivent être l'occasion d'une mutualisation desinitiatives (groupes de travail, de réflexion, cours alternatifs, UFRalternatives.) prises dans le cadre de la mobilisation afin d'amplifier letravail de réflexion sur l'avenir de l'Université effectué, entre autres, dansle cadre « Université critique ».

9) Il s'agira, en outre, d'approfondir la réflexion sur l'ensemble des réformestouchant l'Université et la Recherche (menaces sur le CNU et le CNRS, procéduresd'évaluation des formations et des personnels dans les Universités, plan «réussite en licence ».) et d'aboutir, dans la mesure du possible, à laproduction de documents de synthèse et d'analyses présentés lors des prochainesCoordinations Nationales ainsi qu'à la constitution, dans le plus d'Universitéspossible, de groupes de travail sur l'avenir de l'Université.

10) Afin d'amplifier les liens entre étudiants et personnels mobilisés, nousappelons à la constitution, partout où cela est possible, de structures communesétudiants-personnels.

11) La prochaine coordination se réunira le 26 janvier prochain à Paris 8.

jeudi 17 janvier 2008

Débat, jeudi 17 Janvier, Amphi C, 16h30

Le comité de mobilisation de l'UPV organise un débat, un espace ouvert pour échanger nos expériences personnelles en matière de recherche et de sources de financement.

Différents sujets à l'ordre du jour:

du rapport de force qui s'est créé à la tête de L'INSERM et qui a porté à
la démission de son directeur, jusqu'aux relations entre les équipes de
recherche et les différents partenaires dans le secteur public et dans le
privé.

L'intervention de M. Jean-Pierre Liautard de l'Université de
Montpellier II, directeur de recherche à l'INSERM, nous permet de tisser
les liens entre disciplines scientifiques, économie et...sciences
humaines.
Votre participation est indispensable dans le cadre de ce débat.

Les personnels ainsi que les étudiants sont cordialement invités.

"Affinités électives ou connexions mortelles?"
par Jean-Pierre Liautard VRS n. 371 http://www.sncs.fr/

"Pour introduire un livre sur les relations entre la recherche et les
intérêts privés aux Etats-Unis, la philosophe des sciences Isabelle
Stengers rappelle la parabole du scorpion et da la grenouille. Un scorpion
attendait au bord d'une rivière qu'il ne pouvait traverser sans risquer de
périr noyé. Il héla une grenouille qui passait par là et n'eut pas de
peine à la convaincre, en usant d'argument moraux, de se faire transporter
de l'autre côté du flot. La grenouille prit le scorpion sur son dos, mais
arrivé au beau milieu du courant, le scorpion piqua à mort le batracien.
Etonnée la grenouille expirante demanda dans un dernier souffle: "Pourquoi
as-tu fait cela, je vais mourir et tu vas périr noyé?" Le scorpion ne peut
que répondre: "C'est ma nature, je n'ai pu m'en empêcher".
On peut trouver cette allégorie des relations entre la recherche
scientifique et les puissances de l'argent exagérée voire erronée. Il faut
souvent avoir vécu ces douloureuses expériences - où l'on se sent pot de
terre projeté de toute force contre un pot de fer - pour prendre toute la
conscience de la situation. L'expérience de chacun est instructive mais
peut rarement dépasser le seuil de la notoriété personnelle.(...)

Jeudi 17 Janvier, Amphi C, 18h30

A la suite du débat, réunion du comité de mobilisation ouverte à toutes et tous.

Réflexions et propositions pour aborder les prochaines échéances universitaires.

mercredi 16 janvier 2008

Deux étudiants paient très cher leur grève contre la loi Pécresse



L’histoire pourrait s’intituler «faire obstacle à la contestation étudiante, mode d’emploi». A l’occasion d’un mouvement, par exemple celui contre la loi sur l’autonomie des universités de l’automne dernier, identifiez d’abord les étudiants grévistes les plus en vue. Facile, ce sont ceux qui parlent le plus aux AG et ceux qui répondent aux questions des journalistes. Puis, débarquez chez eux au petit matin, mettez-les en garde à vue pendant quarante-huit heures, mettez-les en examen et placez-les sous contrôle judiciaire. Avec interdiction formelle de retourner à la fac, de parler à leurs professeurs, de communiquer entre eux et de sortir de leur département, en l’occurrence, les Pyrénées-Orientales. Si possible, prenez ces mesures juste avant les vacances de Noël, par exemple un 21 décembre 2007. Menez aussi une perquisition à leur domicile, en emportant l’ordinateur au passage. Demandez-leur leur ADN. Comme ils vont refuser ce fichage, cela fera un chef d’inculpation supplémentaire.

Yann et Pierre, les deux étudiants perpignanais au cœur de cette histoire, âgés de 24 et 22 ans, sont accusés d’outrages envers des professeurs. Deux profs ont déposé des plaintes nominatives contre Yann et trois l’ont fait contre Pierre, évoquant des insultes. Celles-ci auraient été lancées pendant la contestation contre la loi LRU, bien suivie à la fac de Perpignan et dans laquelle Yann et Pierre étaient très impliqués. Inscrits en mastère 1 de lettres pour Yann et de catalan pour Pierre, ils sont tous deux militants à la Coordination des groupes anarchistes et au syndicat SUD étudiant de Perpignan. Ont-ils proféré les paroles qui leur sont reprochées ? L’instruction est en cours, chargée de déterminer les responsabilités de chacun.

En attendant, Yann et Pierre n’ont plus la possibilité de poursuivre leurs études. Or «l’instruction peut durer un an, voire plus», s’insurge Me Christophe Grau, l’avocat de Yann. C’est pour demander la levée de ces mesures «totalement liberticides et disproportionnées», selon Me Grau, que les deux jeunes gens se sont retrouvés hier matin devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Montpellier. Exceptionnellement autorisés à sortir des Pyrénées-Orientales, ils sont passés l’un après l’autre, accompagnés par leur avocat respectif. L’audience s’est tenue à huis clos. «L’avocat général a demandé le maintien du contrôle judiciaire. Il a été très virulent, les a qualifiés "d’agitateurs professionnels"», rapportait hier Me Enric Vilanova, défenseur de Pierre, qui a évoqué devant les juges la présomption d’innocence, arguant que l’interdiction d’aller à l’université était «une peine dissimulée». Pour Yann, il est clair que leurs mésaventures «créent une peur sur une partie des étudiants et en radicalisent d’autres». Dehors, une quinzaine de membres du comité de soutien Justice pour Pierre et Yann attendent avec des tracts. Mais la décision sur la levée ou non de leur contrôle judiciaire sera connue mardi 22 janvier. En attendant, Yann est autorisé à aller passer un oral de ses partiels, demain.

Source : Libération