mardi 29 janvier 2008

Coordination Interuniversitaire des personnels 26 janvier 2008

(compte-rendu provisoire)

Universités représentées : Caen, ENS Paris, Grenoble, IEP, Lille 3, Montpellier, Paris 4, 6, 8, 9, 11, Perpignan, Reims + Lille 1 et Toulouse ont adressé des comptes rendus
Collectifs et syndicats représentés (suite à l’invitation du bureau) : SLU, SNASUB-FSU, SNESUP-FSU, SUD

Ordre du jour :
Bilan de la situation dans les universités
Bilan de la journée du 24 janvier
Bilan du travail des commissions
Actions

Bilan dans les universités (y compris actions du 24 janvier)

Caen : 24 janvier : du monde, mais moins que pour le soutien aux cheminots.
AG cette semaine (mandat), mais les demi-journées banalisées ont paradoxalement cassé le mouvement et débloqué les bâtiments.
Le CA a été bloqué deux fois de suite, dont la dernière fois : il n' a pas pu voter les statuts. La présidente est soutenue par le SNESUP et applique assez rapidement la loi. Plusieurs syndiqués proposent aussi des commissions de vigilance. Risque de scission des listes de gauche pour les élections au prochain CA.

ENS : la tentative de blocage du CA n’a pas fonctionné car le CA a été déménagé ; le point 4 a été mis en avant (qui engage la procédure de demande de compétence élargie pour la directrice, ce qui a été voté grâce aux membres extérieurs, dont Florence Meaux, directrice générale d’AFAQ AFNOR Certification et Cathy Kopp, DRH du groupe Accor et négociatrice du MEDEF pour le nouveau contrat de travail.).
Echec de la remobilisation. Ont discuté du 9/2 : prêts à aider, mais pensent cela difficile car mobilisation en baisse.
Sur le secondaire : la commission Pochard ne rendra son " Livre vert " que fin janvier (au lieu de décembre).

Grenoble II et III : mise en place d’une coordination pour les 2 facs, où le blocage a été long. Proposition d’une consultation, mais paraît peu crédible car baisse de mobilisation. Les étudiants restent mobilisés mais ont besoin du soutien des personnels.

Montpellier III : Le Président de l'Université III est pro- LRU, très proche de la Ministre, il représente le PRES Montpelliérain. Certains conseillers de sa " garde rapprochée " procèdent de la droite la plus extrémiste. L'utilisation des vigiles, l'appel aux forces de l'ordre, la fermeture administrative de l'Université, l'affaire Yacine (étudiant de 2e année de psycho), un des anciens " meneur " du mouvement anti-CPE en 2006, déféré en conseil de discipline en 2007 procèdent bien de la mise en place d'un climat délétère à l'Université. La droite et une partie de la gauche sont d’accord avec la réforme. Propose des comités d’action " citoyens " au sein des universités, avec les syndicats. Le SNESUP a beaucoup travaillé sur l’analyse institutionnelle, le rapport au privé, etc. mais beaucoup de nos collègues sont convaincus que " cela n’arrivera qu’aux autres ", ou sont d’accord avec la LRU.

Lille III : baisse mobilisation étudiante en raison des partiels.
AG d’une cinquantaine d’enseignants avec soixantaine d’étudiants observateurs : présentation sur la gouvernance par SLU, avec interventions de FO, SNESUP, Sud, : tous ont parlé de la commission préparatoire des statuts, qui propose un CA à 29, ce que d’autres discutent. Note tension " schizophrène " au SNESUP, dont certains sont contre cette proposition des statuts, un autre, membre du CA et VP, s’est dit contre la loi mais dans la nécessité de l’appliquer.
Résultat consultation (sur 1,5 jour) : pour la suspension immédiate : 89, 6 % ; application : 6% ; Blanc ou nul : 4 %, avec quasi 30 % de participants ( = plus que pour vote CNESER). Le président n’a toujours pas affiché le résultat du vote.

Paris 4-Sorbonne : tout a été voté ; UNEF soutenu par Pitte, qu’il soutient : nécessité d’une campagne pour montrer que l’UNEF s’est fait avoir.

Paris 6-Pierre et Marie Curie (UPMC) : une banderole le 24, mais peu de monde.
Scission du SNESUP : une partie soutient le président (Béréziat), une autre participe à une intersyndicale large et à une liste commune (CGT, FO, SNESUP, SUD, UNSA) : un tract intersyndical l’annonçait en appelant au 24 (le texte sera adressé à Coord-U).

Paris 8-Saint-Denis : mobilisation vraiment retombée, sauf pendant la manifestation du 24. L’alternative pour certains serait une université type Vincennes, mais d’autres craignent que cela ne remplace la mobilisation contre la loi LRU.
CA : le président s’est exprimé contre la loi, mais devra l’appliquer : les statuts seront sans doute votés en avril, sinon il y aurait mise sous tutelle rectorale. Discussion sur comités de vigilance.
2 réunions sur orientation active (les enseignants disent ne rien avoir compris) > scepticisme sur la réalité de l’application.
Côté étudiants, les partiels ont ralenti la mobilisation, mais c’est aussi l’idée qu’il faut désormais se mobiliser sur d’autres choses pour ne pas perdre les acquis de la lutte + travailler à construire une université alternative.

Paris 9-Dauphine : mobilisation très faible, plus encore qu’auparavant. Discussion autour d’un projet immobilier pour extension à Issy-les-Moulineaux, sans subvention du gouvernement : pourrait être en partie subventionné par l’augmentation des droits d’inscription en L, M 1 et surtout M2 pro (en fonction du salaire estimé à la sortie ; il y aurait néanmoins une fourchette selon revenus). Le rapport est disponible sur le site de SLU et en lien sur Coord-U (malgré la demande du président Laurent Batsch, qui affirme que le gouvernement a demandé que le dossier ne soit pas dévoilé) ; autre source de financement : le président propose aussi que seul ¼ des diplômes restent nationaux, les autres passant en DU [diplômes propres à l’univesité] plus chers. Modèle explicite : écoles de commerce.

Paris 11-Orsay : AG pour journée du 24 et contre venue de Sarkozy.

Perpignan : La mobilisation se cristallise autour des plaintes déposées par des enseignants contre Yann et Pierre, et par le président contre X pour dégradation, mais par ailleurs assez atone (également en raison des examens), malgré la création d’une antenne SLU. Principe de réalité : chacun dans la course aux contrats, dont ANR. CA à 30.
Reims : Mobilisation faible le 24 (étudiants en examen ; mais peut-être des collègues dans le cortège de Jussieu ?), suivie d’une (petite) réunion du collectif Vigilamus essentiellement centrée sur le vote des statuts (reporté une fois, repoussé une autre, ils passeront sans doute cette fois), et particulièrement pour s’opposer à la répartition des représentants par secteur, fondée sur le nombre de PR qui donne tout pouvoir aux secteurs sciences et santé (qui disposent d’un nombre beaucoup plus important de PR pour un nombre nettement inférieur d’étudiants que les secteurs LSHS). Des pétitions sur ce point et sur le CTPU ont circulé.

Analyses après le 24 janvier

- Analyse générale [synthèse] : même si mobilisation correcte, elle est en baisse par rapport à novembre (les syndicats et les médias sont d’accord pour dire que c’est environ la moitié de novembre : entre 200 et 400 000 en France + toujours éparpillement des forces puisque manif indépendante des cheminots) : il faut partir de là, reconnaître que les forces sont en baisse et ne bougeront pas. Il y a des abandons, on ne doit pas laisser passer, mais prendre acte de la baisse de la mobilisation est nécessaire.
Néanmoins rassemblement Jussieu et manifestation du sup pas ridicule, a rendu plus visible : principe à maintenir pour les prochaines manifestations.
Ancrer les liens entre les différentes facs, sans oublier que la mobilisation n’est plus la même, persévérer dans les coordinations, dans le maillage, car on assiste aussi à des frémissements, en particulier dans des universités qui ont été relativement peu présentes à l’automne (Nice, Poitiers).
Ne pas abandonner des analyses qui sont toutes pertinentes : le problème du désengagement de l’Etat, celui d’une orientation vers l’économie privée est le même pour tous. Travailler aussi sur les décrets d’application, qui peuvent relancer la mobilisation.
- Problème du tract SLU (" Pourquoi SLU appelle à la manifestation du 24 janvier ") : laisse entendre que les dangers liés à la LRU sont seulement " en germe " + problème de positionnement sur les modes de recrutement (un recrutement fait uniquement par les futurs collègues peut poser problème) + faux de dire que les Grandes Ecoles ne sont pas concernées. Il est rappelé que le tract SLU n’est pas du ressort de la coordination et que SLU a légitimité à écrire ses propres tracts. Rappel aussi que SLU se nourrit de ce que les autres ont à fournir.
- Débat sur la position du SNESUP : Observateur du SNESUP : " schizophrénie " est un terme impropre pour caractériser un collectif. Mais reconnaît que des individus peuvent paraître schizophrènes. La LRU porte en effet en germe une mise en cause des statuts.
Pour d’autres : il n’est plus temps de jouer sur les mots : la direction actuelle est en train de " caner " = de se concentrer sur les élections, ce qui est vécu comme un abandon.

- Bilan côté étudiants : peu nombreux, mais examen, et plusieurs disent qu’ils seront là le 9 (alors qu’on voulait voir par le 24 ce qui serait possible le 9…). Les plus nombreux à Paris étaient l’UNEF (une soixantaine) ; pour les autres étudiants, l’objectif étaient d’attaquer le cortège de l’UNEF : révélateur d’une absence de perspective.
La direction de l’UNEF n’est pas si à l’aise : on commence à voir un peu partout que ce qu’ils ont dit était faux ; plusieurs militants refusent de distribuer leurs tracts ou d’appeler à se syndiquer à l’UNEF.

Bilan des commissions

- Commission Répression
A envoyé un questionnaire. A diffusé auprès des médias, en particulier sur le cas Perpignan. Leur demander d’envoyer un bilan.

- Commission " Relation avec le secondaire "
A proposé aux enseignants d'une préparation à l’agrégation une pétition concernant le risque de suppression des concours : a été refusée, entre autres parce qu’il y a aurait des choses à améliorer pour l’agreg
Débat concernant l’opportunité d’une pétition indépendante sur les concours : Texte de Sarkozy à Darcos sans ambiguïté, mais plusieurs sont opposés à une pétition qui ne mettrait pas en rapport avec loi LRU, etc., même si certains enseignants suivraient sur une pétition concours, mais pas LRU. Tension liée à l’intégration des IUFM.
A mettre en lien avec Europe. Voir par exemple Italie : contrat de droit privé, sur objectif ; si mauvaise note aux élèves, obligation de revenir bénévolement les faire travailler, etc.
Faire un appel pour élargir le groupe de travail.

- Commission tract
A fait un tract, qui a été utilisé (envoi par mail + localement), mais pas réussi à le distribuer sur la manifestation : expression de nos limites.

- Commission " Organisation / Bureau "

Texte d’appel aux organisations pour la journée du 9 février, et les invitant à envoyer des délégués à la réunion de la coordination ce jour : envoyé à Attac Recherche - CGT : FERC, SNTRS - CNT - Collectif des jeunes chercheurs - FO : SNPREES - UNSA : SNPTES - FSE - FSU : SNCS, SNASUB, SNESUP, UNATOS - SLR - SLU - SOLIDAIRES : Sud-étudiants, Sud-recherche EPST, Sud-éducation - UNEF (+sur la liste coord-U)
Très peu de réponses. Questionnés de vive voix, plusieurs ont soit refusé (UNEF, FIDL), soit accepté si vraiment lancé, soit mis en attente (SNESUP : propose une alternative sous forme de délégations dans la même semaine)

Actions
• Débat sur le 9 février : faut-il maintenir l’appel à manifestation nationale ?
A été mis dans le paysage, mais résultat mobilisation insuffisant. Plusieurs considèrent que le maintien d’une manifestation nationale le 9 février paraît impossible : mobilisation insuffisante le 24, mais aussi dans les universités (peu d’AG) + non réponse de la plupart des syndicats et collectifs interpellés.
Avait déjà été proposé par les étudiants en novembre, mais refusé par l’UNEF au titre des acquis, or c’est à ce moment que la mobilisation était au maximum.
Intersyndicale à l’issue du 24 : impossibilité de mobiliser pour une manif nationale ; il y aurait un repli sur le 8 : délégation des 85 universités avec 3 à 5 représentants.
Que fait-on ? aider à la construction du 8 ? Fait-on le pari qu’on peut proposer quelque chose en mars (mais paraît difficile s’il n’y a rien dans l’intervalle + et il y aura peut-être d’autres mouvements : FP ou plus général).

• Débat sur les modes de remobilisation
- chacun a l’impression qu’il va pouvoir aménager le système à son profit : milieu très individualiste. Très peu de PR mobilisés, mais des MC et surtout des précaires.
Ce qui fait un peu frémir, c’est la mise en cause des comm de spé ; et la question de l’évolution des disciplines (LSH) : essayer d’utiliser les réflexes corporatistes, mais en les rapprochant : essayer par exemple d’utiliser les sociétés savantes.
- bien sûr des critiques sont nécessaires, mais ne pas scier la branche sur laquelle nous sommes assis : non, il n’y a pas trop d’étudiants, oui, on peut améliorer le fonctionnement de l’université, mais pas avec cette réforme.
- certains collègues demandent des actions plus radicales, par exemple bloquer les notes.
- Débat sur un appel à mettre en place de comités de vigilance : certains sont pour, mais d’autres soulignent qu’il ne faut pas doubler les structures existantes (type SLU)
- Débat sur l’organisation d’un référendum sur la LRU : déjà fait dans plusieurs universités. La plupart des présents sont d’accord, d’autant que certains considèrent que c’est un moyen de " faire rentrer le SNESUP dans sa ligne nationale ". Quelques-uns cependant pensent qu’il faut s’en méfier (trop peu de votants pour être parlant à l’extérieur).
- Publication des décrets : à analyser et à faire connaître, car possibilité de remobiliser contre l’application ; demander leur retraits.
- faire connaître aussi rapport Attali.
- possibilité d’états généraux de l’enseignement supérieur.
- Faire le lien avec le secondaire : motion simple disant attachement à des concours nationaux de recrutement ; se greffer ensuite sur le mouvement du secondaire..

• Elections des nouveaux conseils : faut-il appeler à les boycotter ?
- Nombreux collègues bloqués sur blocage : Boycotter paraît difficile, car il y aura toujours des gens pour voter. Cependant, ne pas voter " pour sauver les meubles " : soit boycott, soit gagner.
- Il paraît préférable de travailler à faire émerger une majorité contre LRU et contre la composition des nouveaux CA en proposant des " listes anti-LRU ", accompagnées de professions de foi et d’engagements clairs.
- loi LRU : est aussi une occasion pour relancer une démocratie qui battait de l’aile
- nécessité de construire un contre-pouvoir, qui doit reposer sur la démocratie directe : exiger des comptes rendus de mandat, de responsabilité comptable ; président et comité de sélection doivent être responsables devant des instances élues ; la notion de service public doit rester au centre.
> Faire une charte précise qui servira de garde-fou (même si elle n’offre pas de garantie définitive) : peut permettre de remobiliser les collègues, peut être un outil d’interpellation auprès des candidats et des élus, et peut être utile dans la durée.
> donner des modèles : ex : Bordeaux 3 ; Paris 6 : profession de foi intersyndicale appelant à une claire séparation des pouvoirs et faisant des propositions innovantes (commission de réflexion sur d’autres modes d’enseignement, etc.) [dans l’intervalle envoyée sur Coord-U].
+ Demander à un juriste : il semble qu’un recours soit possible au niveau européen en ce qui concerne l’indépendance des enseignants-chercheurs (du moins PR, depuis Allègre) = article 17 de la loi Savari

• Débat sur l’avenir de la coordination
- La coordination ne dépend pas de notre volonté : si pas de réseau national mandatant des gens, pas de coordination.
- Mais travail précieux et adresse identifiée : environ 300 personnes sur la liste Coord-U, dont les infos sont utilisées / redistribuées : pérenniser des groupes qui travaillent ensemble, car permet aussi de créer une habitude de travail en commun.
- Capacité à aider à mettre en place des actions en tant que coordination : centraliser les référendums ; centraliser les listes anti-LRU et diffuser les textes (sans pour autant refaire ce que d’autres font déjà : renvoyer aussi aux sites existants : SLU, université-démocratique, etc.)
- Donc maintenir un réseau (se transformer en " comité de liaison "), nécessaire aussi pour maintenir une rapidité de réactivité : faire de la coordination le lieu qui impulse une unité de réaction dans les universités.
- Mettre en place des commissions
- Décision de conserver l’intitulé " Coord-U "

• Groupes de travail proposés :
- groupe état des lieux : listes / chartes / référendums
- groupe enseignement secondaire
- groupe institutionnel et juridique
- groupe de travail sur les décrets
- groupe de travail sur les Etats-généraux

• Eléments pour l’appel de la coordination :
- Dans un souci d’unité, abandon de la proposition du 9 février, et appel à rejoindre les actions proposées le 8 février (date à confirmer)
- Appel à organiser des référendums
- Appel à des listes anti-LRU sur les bases d’une charte
- Inviter à constituer des groupes de réflexion pour à produire un projet alternatif collectif
- Préciser nouvelle fonction / configuration de la coordination

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