La délégation d’une dizaine de personnes représentant tous les syndicats (FSU, UNSA, SUD, CGT) et les deux collectifs (SLR et SLU) ayant appelé à la manifestation, a été reçue au bout de 40 minutes d’attente face à un cordon de CRS, sous prétexte qu’on ne savait pas par quelle porte nous devions entrer… Au terme d’un long parcours dans les labyrinthes ministériels, passant d’une aile du bâtiment à l’autre, nous avons été accueillis par le directeur de cabinet de Valérie Pécresse.
Jean Fabbri, secrétaire général du SNESUP, a d’emblée fait remarquer à fort juste titre combien cette façon de nous recevoir et le fait que la ministre n’ait pas cru bon de nous accorder un entretien elle-même (contrairement à ce qu’elle avait fait à de nombreuses reprises avec la CPU et l’UNEF) était significatif de la place que donnait le Ministère actuel aux enseignants-chercheurs, aux chercheurs et aux personnels de l’enseignement supérieur dans la mise en place de sa réforme LRU. Il a évoqué le fait que nous étions fondés à considérer cette attitude comme une forme de mépris à l’égard des personnels. Jean Fabbri a ensuite remis un memorandum de la délégation en 10 points en tant qu’acte positif, unitaire susceptible de formaliser en une série de revendications circonstanciées l’expression de la colère et des inquiétudes des enseignants-chercheurs et des chercheurs. La dernière de ces dix propositions consiste à demander un moratoire sur l’application de la loi LRU afin de permettre enfin l’ouverture d’une vaste concertation avec les principaux acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche qui n’ont pas été consultés dans l’élaboration de la loi.
Georges Debregeas, de SLR, intervient ensuite au nom de l’ensemble de la délégation pour poser au directeur de cabinet de la Ministre trois questions précises auxquelles il demande une réponse tout aussi précise : a) est-il disposé à prononcer un moratoire sur l’application d’une loi considérée comme dangereuse par l’ensemble des personnels mobilisés ? b) conçoit-il de pouvoir accéder à la demande d’un plan de recrutement de jeunes chercheurs et enseignants-chercheurs ? les annonces budgétaires de Madame Pécresse qui se multiplient ces derniers jours peuvent-elles concerner comme nous le souhaitons des créations d’emplois dans le service public d’enseignement supérieur ? c) quelle réponse donner face aux menaces et aux risques qui pèsent sur les organismes (CNRS, INSERM etc.) notamment à cause d’une politique budgétaire qui dote généreusement l’ANR aux dépens des laboratoires et des équipes ?
À toutes ces questions le directeur de cabinet souligne qu’il n’est en rien habilité à répondre et qu’il n’a pas le moindre mandat pour ce faire. Quand il ajoute que par ailleurs les questions ne lui ont pas été transmises à l’avance, plusieurs membres de la délégation lui font remarquer qu’il n’y a pas là de véritable " scoop " puisque cela fait des mois que ces questions sont posées, sans réponse, au ministère.
J’interviens moi-même ensuite au nom de SLU en soulignant que tout en étant le dernier-né des participants à cette rencontre, SLU n’en est pas moins l’expression d’une inquiétude profonde des collègues de l’enseignement supérieur quant aux effets de la loi LRU sur les conditions de l’exercice de leur profession et même sur la nature de l’université dans laquelle ils seront amenés à l’exercer. Je souligne que nous sommes radicalement opposés au présidentialisme exacerbé que cette loi met en place de façon exorbitante par rapport aux traditions universitaires en France et partout ailleurs dans le monde. J’ajoute enfin que cette concentration du pouvoir n’est pas seulement inique, mais qu’elle conduira à des blocages du système en divers points car elle peut s’avérer inapplicable.
Un échange vif a ensuite lieu entre le directeur de cabinet et d’autres collègues de la délégation sur la " commission d’Aubert " dont l’objectif, selon le Ministère, n’est que la simplification administrative alors que les organisations syndicales y voient une des modalités de l’attaque contre les organismes.
La délégation refuse de s’engager dans des échanges sur tel ou tel point singulier, pas plus qu’elle n’entend accepter la lecture quelque peu polémique que fait le représentant de la Ministre des demandes budgétaires ou de création de postes, laissant penser qu’il est proposé en l’occurrence de déshabiller Pierre (les étudiants) pour habiller Paul (les personnels).
Avant que nous ne quittions la salle sans le moindre résultat, moins de trente minutes après le début de la rencontre, Jean Fabbri propose que l’entrevue qui a été obtenue par le SNESUP avec la Ministre pour le lendemain, vendredi 7 décembre, à 12 h se transforme en une réunion collégiale avec l’ensemble des membres de l’actuelle délégation pour de vraies discussions. La proposition du SNESUP est rejetée par le directeur cabinet arguant du fait que l’on ne peut changer la nature de l’entrevue demandée par le syndicat en question.
A la sortie du Ministère nous rendons compte aux collègues présents de ce qui a été dit durant cet entretien en soulignant combien ce dernier présage une lutte qui ne va pas s’arrêter demain…
Jean Fabbri, secrétaire général du SNESUP, a d’emblée fait remarquer à fort juste titre combien cette façon de nous recevoir et le fait que la ministre n’ait pas cru bon de nous accorder un entretien elle-même (contrairement à ce qu’elle avait fait à de nombreuses reprises avec la CPU et l’UNEF) était significatif de la place que donnait le Ministère actuel aux enseignants-chercheurs, aux chercheurs et aux personnels de l’enseignement supérieur dans la mise en place de sa réforme LRU. Il a évoqué le fait que nous étions fondés à considérer cette attitude comme une forme de mépris à l’égard des personnels. Jean Fabbri a ensuite remis un memorandum de la délégation en 10 points en tant qu’acte positif, unitaire susceptible de formaliser en une série de revendications circonstanciées l’expression de la colère et des inquiétudes des enseignants-chercheurs et des chercheurs. La dernière de ces dix propositions consiste à demander un moratoire sur l’application de la loi LRU afin de permettre enfin l’ouverture d’une vaste concertation avec les principaux acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche qui n’ont pas été consultés dans l’élaboration de la loi.
Georges Debregeas, de SLR, intervient ensuite au nom de l’ensemble de la délégation pour poser au directeur de cabinet de la Ministre trois questions précises auxquelles il demande une réponse tout aussi précise : a) est-il disposé à prononcer un moratoire sur l’application d’une loi considérée comme dangereuse par l’ensemble des personnels mobilisés ? b) conçoit-il de pouvoir accéder à la demande d’un plan de recrutement de jeunes chercheurs et enseignants-chercheurs ? les annonces budgétaires de Madame Pécresse qui se multiplient ces derniers jours peuvent-elles concerner comme nous le souhaitons des créations d’emplois dans le service public d’enseignement supérieur ? c) quelle réponse donner face aux menaces et aux risques qui pèsent sur les organismes (CNRS, INSERM etc.) notamment à cause d’une politique budgétaire qui dote généreusement l’ANR aux dépens des laboratoires et des équipes ?
À toutes ces questions le directeur de cabinet souligne qu’il n’est en rien habilité à répondre et qu’il n’a pas le moindre mandat pour ce faire. Quand il ajoute que par ailleurs les questions ne lui ont pas été transmises à l’avance, plusieurs membres de la délégation lui font remarquer qu’il n’y a pas là de véritable " scoop " puisque cela fait des mois que ces questions sont posées, sans réponse, au ministère.
J’interviens moi-même ensuite au nom de SLU en soulignant que tout en étant le dernier-né des participants à cette rencontre, SLU n’en est pas moins l’expression d’une inquiétude profonde des collègues de l’enseignement supérieur quant aux effets de la loi LRU sur les conditions de l’exercice de leur profession et même sur la nature de l’université dans laquelle ils seront amenés à l’exercer. Je souligne que nous sommes radicalement opposés au présidentialisme exacerbé que cette loi met en place de façon exorbitante par rapport aux traditions universitaires en France et partout ailleurs dans le monde. J’ajoute enfin que cette concentration du pouvoir n’est pas seulement inique, mais qu’elle conduira à des blocages du système en divers points car elle peut s’avérer inapplicable.
Un échange vif a ensuite lieu entre le directeur de cabinet et d’autres collègues de la délégation sur la " commission d’Aubert " dont l’objectif, selon le Ministère, n’est que la simplification administrative alors que les organisations syndicales y voient une des modalités de l’attaque contre les organismes.
La délégation refuse de s’engager dans des échanges sur tel ou tel point singulier, pas plus qu’elle n’entend accepter la lecture quelque peu polémique que fait le représentant de la Ministre des demandes budgétaires ou de création de postes, laissant penser qu’il est proposé en l’occurrence de déshabiller Pierre (les étudiants) pour habiller Paul (les personnels).
Avant que nous ne quittions la salle sans le moindre résultat, moins de trente minutes après le début de la rencontre, Jean Fabbri propose que l’entrevue qui a été obtenue par le SNESUP avec la Ministre pour le lendemain, vendredi 7 décembre, à 12 h se transforme en une réunion collégiale avec l’ensemble des membres de l’actuelle délégation pour de vraies discussions. La proposition du SNESUP est rejetée par le directeur cabinet arguant du fait que l’on ne peut changer la nature de l’entrevue demandée par le syndicat en question.
A la sortie du Ministère nous rendons compte aux collègues présents de ce qui a été dit durant cet entretien en soulignant combien ce dernier présage une lutte qui ne va pas s’arrêter demain…
Jean-Louis Fournel (Paris 8), représentant de " Sauvons l’université " (SLU)
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