Depuis le début de la mobilisation étudiante contre la loi LRU, un grand nombre d’établissements d’enseignement supérieur sont le lieu de pratiques inédites et inacceptables : interventions répétées et musclées des forces de l’ordre dans l’enceinte des universités, censures et limitations du droit à l’expression, intimidations et menaces, engagement de poursuites judiciaires infondées ou disproportionnées. Les médias n’en parlent pas, ou trop peu, mais nous en sommes tous et toutes les témoins.
Les premières victimes de ces violences sont les étudiants. Au delà, c’est l’ensemble de la communauté universitaire (étudiants, personnel administratif et technique, enseignants-chercheurs et chercheurs) qui est exposé à celles-ci et en subit l’affront : dans certains établissements, la tension est extrême, les dérapages verbaux et parfois physiques nombreux, et il en est qui hésitent même, du fait de leur statut précaire, à prendre la parole publiquement de peur d’en subir les conséquences.
Nous condamnons avec force ces agissements, indignes de l’université. Nous demandons que les présidents d’université et le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche rompent clairement avec une telle logique et œuvrent, en concertation avec l’ensemble de la communauté, à mettre un terme à tout ce qui peut alimenter un climat de violence et de division, en rétablissant immédiatement les conditions d’un dialogue serein et constructif. De telles pratiques, revendiquées et assumées par la direction de plusieurs universités, laissent mal augurer des effets à venir de la loi LRU et rendent encore plus nécessaire la suspension de son application et l’ouverture d’un dialogue avec tous les acteurs de la communauté universitaire sans exclusive.
Mis à jour le dimanche 16 décembre 2007
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