vendredi 16 octobre 2009

Réponse ouverte à l'INVITATION DE LA MINISTRE VALERIE PECRESSE - 22 OCTOBRE


Dans le cadre des lauréats 2009 du Conseil européen de la recherche,

Valérie Pécresse Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche vous prie de bien vouloir assister au cocktail qui aura lieu le


22 octobre 2009 à 19 heures en salle Hubert Curien

21 rue Descartes – 75231 Paris Cedex 05

RSVP




Madame la Ministre,

Je vous remercie de votre invitation à participer au cocktail que vous organisez en l'honneur des lauréats du Conseil Européen de la Recherche (European Research Council, ERC), et qui aura lieu le 22 octobre.

Je ne participerai pas à ce cocktail dont un des objectifs est manifestement de célébrer les "arbres qui cachent la forêt", alors même que les réformes que vous mettez en œuvre déciment les arbres de ces mêmes forêts. Comment célébrer la qualité de la recherche française quand les discours officiels méprisent ouvertement les chercheurs? Si vous croyez, madame la Ministre, que la recherche n'avance que grâce à un nombre limité de chercheurs "excellents", j'ai le regret de vous dire que vous vous trompez: la recherche est, par essence, une œuvre collective, de longue haleine, dans laquelle tous les acteurs jouent un rôle fondamental, du technicien au chercheur primé. Le gouvernement auquel vous participez, et vous même, défendez une conception très hiérarchique, pyramidale de l'organisation de la recherche, où seuls ceux qui sont au sommet de la pyramide ont droit de cité. Il est facile de voir que même ceux qui, selon cette conception que je conteste, se tiennent au sommet de la pyramide n'y sont maintenus que par la masse de ceux qui sont au dessous, les "médiocres" (puisque non excellents) d'après vos critères. Supprimez ces "médiocres", et toute votre pyramide s'écroule, précipitant à terre les "excellents".

Depuis des siècles, les scientifiques se définissent comme des ``pairs'', c'est-à-dire des égaux, et la notion de hiérarchie, avec des "bons" et des "mauvais", n'a jamais fait partie du vocabulaire académique. C'est bien la sphère politique qui a introduit ces conceptions dans le monde de la recherche afin d'y appliquer un mode de gestion managerial et entreprenarial. Mais la recherche n'est pas, et ne doit pas devenir, une entreprise, car elle a pour but, non le profit, mais l’avancée de la connaissance pour le bien de l'Humanité.

Il me semble, Madame la Ministre, que vous, et bien d'autres au gouvernement, confondez les concepts d'excellence et d'élitisme. Il ne fait aucun doute, ni pour moi, ni pour l'immense majorité de mes collègues, que la recherche scientifique doit viser l'excellence, ne serait-ce que parce que nous sommes financés par des fonds publics issus de l'impôt, et que, plus que tout autre encore, cet argent doit être utilisé à bon escient pour de la recherche de haut niveau. D'ailleurs, et contrairement aux discours officiels, la recherche française n'a pas à rougir de sa qualité: l'exemple des "ERC Starting Grants" que vous voulez célébrer est de ce point de vue très informatif: la France se classe 2ème au niveau européen en terme de lauréats sur l'ensemble des disciplines, et première en sciences de la vie. Qui disait, le 22 janvier dernier, que la recherche française était de mauvaise qualité? Les experts européens disent en tous cas clairement le contraire.

Mais ce n'est pas l'excellence qui est promue aujourd'hui, c'est bien l'élitisme, ce qui est très différent. Dans cette conception élitiste, on fixe, arbitrairement, que seul un certain pourcentage de projets (ou de chercheurs, ou d'équipes etc...) doit être soutenu et financé. Qu'importe que ceux qui se trouvent juste en dessous de la barre soient, eux aussi, "excellents": ils ne sont pas assez excellents (vous m'accorderez que ce concept "d'excellents mais pas assez" est pour le moins "étrange") pour recevoir les lauriers de la gloire. Ils resteront donc sans financement, ou quasiment, et ne seront pas invités à vos "cocktails" de félicitations. Combien de projets de recherche, excellents, ont ainsi été retardés, voire abandonnés, faute de moyens?

Vous comprendrez donc, Madame la Ministre, que je ne peux pas accepter de jouer, pour vous, la vitrine étincelante d'une recherche que vos réformes méprisent. Je n'accepte pas que soit utilisée ma réussite, ponctuelle, pour faire oublier que la recherche française est mise à mal. Je ne peux accepter d'être utilisé pour promouvoir un élitisme qui entrave le développement de bon nombre de chercheurs et de projets excellents.

Cordialement,

Boris BURLE,
Lauréat ERC Starting Grant,
Chercheur CNRS en Lutte, dans un Laboratoire en Lutte

jeudi 1 octobre 2009

Communiqué de la 12e Coordination Nationale des Universités

Communiqué de la 12e Coordination Nationale des Universités, réunie à l’université Paris 8-St Denis le 30 septembre 2009.

Nous avons encore plus de raisons d’être en colère et de nous battre que l’an dernier.

En convoquant ce 30 septembre une nouvelle Coordination Nationale des Universités en lutte, nous réaffirmons notre refus de la loi LRU que, depuis deux ans, le gouvernement cherche à nous imposer. Les raisons de notre engagement persistent, le mécontentement de toutes les composantes de la communauté universitaire est demeuré tel qu’il était en février 2009 lorsqu’a été lancé le mot d’ordre d’arrêt de l’université. Le maintien de la Coordination Nationale des universités en lutte apporte ainsi un premier démenti aux efforts de propagande orchestrés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. La CNU continue à dénoncer cette réforme qui contrevient fortement à l’idée que nous nous faisons des missions de l’université, qui affaiblit le service public de l’enseignement supérieur et dela recherche et qui, au-delà, contribue au démantèlement de l’éducation nationale.

La CNU réaffirme ses revendications du semestre passé et appelle dans l’immédiat:

- à organiser des AG dans les universités avec élection de mandatés à la CNU, et des réunions interprofessionnelles ;
- à lutter contre la loi LRU en refusant le passage aux RCE, la cession du patrimoine immobilier et les heures complémentaires ;
- à combattre la logique de la gestion des ressources humaines appliquée à l’université et à la recherche, fondée sur l’idéologie de l’évaluation individuelle (primes individualisées, entretiens professionnels des BIATOSS, modulations de service), situation aggravée par la loi dite de « mobilité » des fonctionnaires votée cet été ;
- à refuser la dégradation de la formation et du recrutement des enseignants des premier et second degrés en bloquant l’élaboration et la remontée des maquettes« métiers de l’enseignement », que ce soit sous la forme de spécialité, mention ou parcours, en dénonçant les dangers des mesures transitoires, en refusant d’appliquer les nouvelles modalités des stages.

Afin d’assurer la convergence de ces divers modes de résistance, afin de rappeler au ministère que la réprobation envers sa politique est largement partagée par les membres de la communauté universitaire, afin de promouvoir la démocratie au sein de nos établissements, afin de défendre les statuts de fonctionnaires pour tous ceux qui y travaillent, afin de défendre l’existence d’une université ouverte à tous et de favoriser l’insertion des jeunes chercheurs et doctorants, la Coordination Nationale des Universités en lutte va poursuivre son action en collaboration avec les organisations syndicales, les associations et sociétés savantes impliquées dans cette dynamique.

Nous appelons à une journée nationale de manifestations le 17 novembre et à la 13ème CNU le 27 octobre (Paris IV ou X ?)

Rappel

- 3 octobre : coordination BIATOSS (Maison des syndicats, Paris 6)
- 7 octobre : journée du travail décent
- 10 octobre : AG de SLU à Paris 7 (site Olympiade)
- 17 octobre : réunion des sociétés savantes sur les réformes en cours (Institut Poincaré)
- semaine du 22 octobre : appel à des débats sur les réformes en cours dans les universités
- 27 octobre : prochaine CNU

La premère motion de refus de remonter les maquettes de CAPES cette année (et ce ne sera pas la dernière)

Réuni le jeudi 1 octobre 2010, le Conseil de l’UFR d’études ibériques et latino-américaines de l’Université de Paris-Sorbonne a adopté à l’unanimité la motion suivante :

Nous refusons la mise en place de masters professionnels d’enseignement destinés aux futurs candidats aux CAPES et nous ne remonterons aucune maquette les concernant.

Quelle que soit la forme retenue pour le cadrage de ce nouveau type de masters, ils auraient pour conséquence inéluctable la création d’un immense vivier de « reçus-collés » sans aucune perspective professionnelle crédible, mettraient en cause à court terme l’existence même des concours et aussi celle des actuels masters-recherche, privés de la majorité de leurs étudiants.

C’est pourquoi le Conseil d’UFR met d’ores et déjà en place une Commission chargée de réfléchir à un réaménagement du Master d’Études romanes de façon à assurer une meilleure formation des étudiants en fonction de leurs différents projets professionnels : CAPES, agrégation, doctorat, débouchés tournés vers le monde de l’entreprise. C’est la seule manière de préserver à la fois les intérêts des étudiants et ceux de l’Université.

Nous invitons l’ensemble des UFR à adopter la même position.

mercredi 9 septembre 2009

[Sauvons l'Université] Newsletter n° 21

Et si c’était maintenant que ça commençait ?

Comme nous nous y attendions, nos ministres de tutelle ont continué à s’agiter malgré la chaleur estivale, poursuivant sur tous les fronts la mise en place de l’université qu’ils veulent nous imposer.
Un petit tour au Journal officiel s’impose donc (I), avant de bloquer deux dates importantes (parmi d’autres) de l’agenda de rentrée (II).


I. Une loi, 7 décrets, 3 arrêtés : faites chauffer le parapheur !

a. Loi sur la mobilité des fonctionnaires.

Sous prétexte d’introduire une gestion des ressources humaines plus moderne et plus efficace (notamment pour faciliter les passages d'un corps ou d'une fonction publique à l'autre), cette loi prévoit qu'un agent dont le poste est supprimé sera mis « en disponibilité » sans salaire, ou à la retraite, s'il refuse trois propositions de mutation consécutives. Le texte fait aussi polémique en autorisant le recours à l'intérim dans la fonction publique d'État et dans la territoriale. Par petites touches, c’est ainsi une partie essentielle du cadre posé par le statut des fonctionnaires qui est remis en cause.

b. Décrets « Mastérisation et réforme de la formation des enseignants ».

Ces décrets ont été publiés sans attendre la concertation encore annoncée par Luc Chatel à la fin du mois d’août. Si cette nouvelle organisation de la formation doit être « négociée », quel est donc le sens des six décrets, sinon de rendre irréversible un processus de transformation radicale que nous avons unanimement rejeté au cours des quatre mois de conflit universitaire ?
De toute évidence, la négociation est fortement encadrée. En effet, les décrets, dont la rédaction frise parfois l’indigence, fixent certains éléments de la « réforme ». Il est prévu que le concours soit ouvert à quatre années validées, soit après le M1 (ce qui exclut de pouvoir passer le concours avant le début du M2, y compris la simple admissibilité).
En ce qui concerne les certifiés, le texte précise que : « Peuvent se présenter au concours externe : 1° Les candidats justifiant, à la date de clôture des registres d'inscription, d'un master ou d'un titre ou diplôme reconnu équivalent par le ministre de l'éducation ; 2° Les candidats justifiant, à la date de clôture des registres d'inscription, qu'ils sont inscrits en dernière année d'études en vue de l'obtention d'un master ou d'un titre ou diplôme reconnu équivalent par le ministre chargé de l'éducation ; 3° Les candidats ayant ou ayant eu la qualité de cadre au sens de la convention collective du travail dont ils relèvent ou dont ils relevaient, justifiant, à la date de clôture des registres d'inscription, de cinq années de pratique professionnelle effectuées en leur qualité de cadre. Pour être nommés dans le corps des professeurs certifiés, les candidats mentionnés au 2° du I ayant subi avec succès les épreuves du concours externe doivent justifier, au même titre que les candidats mentionnés au 1°, d'un master ou d'un titre ou diplôme reconnu équivalent par le ministre chargé de l'éducation. Ceux qui ne peuvent justifier desdits titres ou diplômes lors de la rentrée suivant leur réussite au concours gardent le bénéfice de celui-ci jusqu'à la rentrée scolaire suivante. S'ils justifient alors de l'un de ces titres ou diplômes, ils peuvent être nommés en qualité de fonctionnaires stagiaires. Dans le cas contraire, ils perdent le bénéfice du concours et ne peuvent être nommés ».
Les agrégés devront quant à eux être titulaires d'un master 2 pour se présenter au concours, et non plus seulement de l'ancienne maîtrise.
Rien n’a donc été modifié des aspects de la réforme qui étaient refusés. Au contraire, le texte entérine le fait que, alors que jusqu’à présent les étudiants passaient un diplôme puis des concours, ils devront désormais passer en même temps diplômes et concours, d’où d’insolubles questions de définition des uns et des autres et leur commun affaiblissement à terme.
En outre, il n’est plus fait mention des IUFM pour ce qui concerne l'année de stage des lauréats des concours : l’ancien texte ainsi formulé : « les professeurs ... stagiaires sont soumis à un stage d'une année au cours duquel ils reçoivent une formation professionnelle initiale dans les instituts universitaires de formation des maîtres. Le stage est évalué selon des modalités fixées par un arrêté du ministre chargé de l'éducation », devient : « Le stage a une durée d'un an. Au cours de leur stage, les professeurs stagiaires bénéficient d'une formation dispensée, dans le cadre des orientations définies par l'État, sous la forme d'actions organisées à l'université, d'un tutorat, ainsi que, le cas échéant, d'autres types d'actions d'accompagnement. Les modalités du stage et les conditions de son évaluation sont arrêtées par le ministre chargé de l'éducation ». Le décret est ainsi particulièrement vague et laisse les mains entièrement libres au ministère. Les questions de l’avenir des IUFM comme de celui des masters restent donc posées.

Les textes sont disponibles sur le site de SLU.

Outre ces textes, le gouvernement a fait publier une série de décrets et d’arrêtés qui renforcent la dérive présidentialiste de la loi LRU, les déséquilibres qu’elle crée et les logiques de concurrence sauvage entre les individus et les institutions qu’elle promeut.


c. Arrêté sur la mobilité partielle entre organismes publics de recherche et universités : la rotation des cadres sauce Pécresse.

Décret n° 2009-994 du 20 août 2009 modifiant le décret n° 2001-935 du 11 octobre 2001 instituant une prime de mobilité pédagogique vers l'enseignement supérieur en faveur des directeurs de recherche et Arrêté du 20 août 2009 modifiant l'arrêté du 11 octobre 2001 fixant le taux de la prime de mobilité pédagogique vers l'enseignement supérieur instituée en faveur des directeurs de recherche
La possibilité de faire des cycles de cours à l’université pour les chercheurs moyennant une prime pose la question d’un rapprochement subreptice des statuts de chercheur et d’enseignant-chercheur et, surtout, ne dit rien des formes que peut prendre l’organisation de cette mobilité des enseignements : qui prend l’initiative ? qui sollicite ? qui accepte la candidature ? est-ce un droit ouvert pour les chercheurs ? quel est le lien entre les nécessités de la carte des formations et les propositions de cours ? selon quelles procédures ? de quel budget la prime proviendrait-elle (université, CNRS) ?

d. Gestion présidentielle arbitraire des carrières ? Trop gros pour être vrai ?

Arrêté du 27 juillet 2009 portant délégation de pouvoirs en matière de recrutement et de gestion des professeurs des universités et des maîtres de conférences (publié le 4 août 2009 au JORF).
S’agit-il d’une délégation de signature purement technique ou de conférer aux présidents d’université le pouvoir de décider de l’ensemble des actes relatifs aux carrières des universitaires ? En fonction des actes concernés, cet arrêté peut être appréhendé comme relevant de l’une ou de l’autre catégorie. Tous les actes de gestion scientifique, pédagogique et salariale des enseignants-chercheurs dépendent désormais de la seule signature du président. Or le texte est lapidaire et lacunaire : il ne contient aucune précision sur les voies et moyens dont disposerait un enseignant-chercheur en cas de refus de signature présidentielle pour certains actes. Il semble offrir en l’état aux présidents un pouvoir de nuisance considérable sur les carrières.

e. Le référentiel d’équivalences horaires : tout le pouvoir à la DRH ?

Arrêté du 31 juillet 2009 (publié le 14 août au JORF) approuvant le référentiel national d’équivalences horaires.
Il ouvre la porte à des traitements différenciés selon les universités, leur capacité financière et leurs ressources humaines. Il introduit dans l’université une des armes préférées du Medef pour « alégaliser » les relations sociales : la charte.
Il est indiqué que la charte (qui organise elle-même la déclinaison des forfaits) est « élaborée par l’établissement », sans plus de précision. Or l’article 3 du décret stipule que « le directeur général des ressources humaines est chargé de l’exécution du présent arrêté ». Faut-il dès lors comprendre que la DRH a désormais la haute main sur l’évaluation de l’ensemble des activités et responsabilités hors toute intervention des conseils centraux ? La mention d’une intervention du CA dans un seul cas de figure (base minimale pour forfait d’encadrement de stage) tend à prouver que, a contrario, le CA n’intervient pas dans la fixation desdits forfaits qui relèveraient donc exclusivement de la DRH.
Toutes les catégories de décharges horaires envisagées par le texte (sauf la rémunération des présidents d’université, qui reste basée sur un référentiel national !) seront déterminées au sein de chaque université sur la base d’un forfait. Le texte prévoit pour chaque université l’établissement de 34 à 36 forfaits différents selon les activités, chaque forfait devant envisager le cas échéant des différenciations disciplinaires ou, à tout le moins, une grille couvrant l’ensemble des cas de figure.
Le référentiel contient en outre un certain nombre de dispositifs pernicieux : en particulier les primes pour « encadrement de mémoires et thèses » qui sont fonction du nombre de thèses soutenues, des décharges « grands équipements » fonction de la taille, de la technicité et de la fréquentation des équipements.
Enfin, le référentiel ne mentionne toujours pas les décharges au titre de l’appartenance aux conseils centraux.


II. L’agenda minimal de l’automne.

a. 30 septembre : réunion de la CNU à l'Université Paris 8

La première réunion de la Coordination Nationale des Universités est capitale : ce premier rendez-vous collectif de la rentrée doit à la fois montrer au ministère notre détermination intacte et donner un signal à la communauté universitaire. Il s'agit de signifier que nous ne resterons pas immobiles devant la multiplication des mauvais coups et que nous n'entendons pas nous contenter d'analyser, de réfléchir et de regretter nos hésitations ou nos erreurs. Il est indispensable que le plus grand nombre possible d'universités soient représentées ce jour-là et que ces représentations soient légitimement issues des premières assemblées générales de l'année universitaire.

b. 10 octobre : Assemblée générale de SLU

Cette réunion permettra de dresser un bilan de l’action de l’association, d’envisager les modalités de la poursuite de son action et les stratégies à mettre en œuvre. L’analyse du mouvement du printemps des universités et du rôle que peut encore jouer notre association dans le mouvement des universités y tiendra une place essentielle (sur ce point, nous vous renvoyons au texte de SLU publié en juillet dernier). Ce sera aussi le moment de discuter des modalités d'action à privilégier et des façons de contrecarrer la mise en place de la réforme de la formation et du recrutement des enseignants du premier et du second degré.
Il est important que nous soyons nombreux aussi ce jour-là, que nous soyons membres de SLU, « sympathisants » ou collègues désireux de discuter de la situation dans l'enseignement supérieur et la recherche. C’est de l’élaboration des orientations futures, de l’avenir même de l’association qu’il s’agit mais aussi, et surtout, de conférer à ce rendez-vous le rôle d'une étape importante dans la poursuite de notre combat commun.



Venez nombreux à ces deux rendez-vous !
Vous pouvez adhérer à SLU avant ou après le 10 octobre :

Tous ensemble, nous ne subirons pas!

jeudi 18 juin 2009

Garden Party des Insoumis

Lundi 22 juin, à partir de 18h
pelouse devant la caféteria du bât administratif.
(contibution salée/sucrée/liquide bienvenue)

lundi 15 juin 2009

assemblée générale **Lundi 15 juin à 12H30 PARVIS des Amphis A-B-C

*Le comité de mobilisation appelle les personnels à un assemblée générale **Lundi 15 juin à 12H30 PARVIS des Amphis A-B-C**Ordre du jour :*

* *Le point sur les réformes qui concernent l'enseignement supérieur et la recherche* *

*La résistance aux contre-réformes nationalement et localement * *
*Les modalités d'actions en cours à l'UPV :*
o *Pour faire suite à l'appel du 28 avril : résolution sur la rétention des notes *
o *Les résolutions des laboratoires et départements sur les auto-évaluations de l'AERES *

* *Les journées de concertation des 22 et 23 juin à l'UPV*


vendredi 12 juin 2009

LETTRE OUVERTE A MME VALÉRIE PÉCRESSE, MINISTRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE

L’influence des savants et des intellectuels est certes quelque peu en déclin dans notre nouveau modèle de société. Chercheurs, universitaires et intellectuels n’en continuent pas moins de creuser leur sillon, faisant fi du bruit et de la fureur extérieurs. Ce qui ne signifie pas qu’ils vivent dans des bulles hors du monde. Au contraire, ils sont plus investis que jamais dans la mission qui est la leur : contribuer avec d’autres à apporter à leurs concitoyens cet élément de pensée critique indispensable à la préservation de la démocratie. Grâce aux réseaux qu’ils tissent par la circulation de leur pensée et de leur parole, au-delà des préjugés, des mythes ou des frayeurs en vogue et de leur instrumentalisation, ils n’ont de cesse d’agir au nom de la liberté et de l’impar! tialité, quelles que puissent être par ailleurs leurs éventuelles appartenances religieuses ou affinités politiques. Nos sociétés, trop souvent soumises aux diktats des médias et de l’internet, ont besoin de cette parole libre, au seul service des principes de la démocratie, évoluant sans entraves et produisant du savoir, de la connaissance et de la réflexion. Il se trouve que dans notre pays la majorité des intellectuels appartient à la fonction publique, ce qui ne signifie pas qu’ils soient de quelque façon inféodés à des institutions ou au pouvoir politique, même s’il existe certes parmi eux des intellectuels organiques. Si la liberté est nécessaire pour penser et écrire, il va de soi que l’obligation de réserve qui s’applique en général à certaines catégories de fonctionnaires ne peut aucunement s’appliquer à leur cas, sauf à n’attendre d’eux que la reproduction d’une doctrine officielle et stérile. Aujourd’hui, la convocation devant une commission disciplinaire, de not! re collègue Vincent Geisser, chercheur au CNRS, accusé de n’avoir pas respecté cette " obligation ", constitue un signe supplémentaire et particulièrement alarmant de l’idée que les institutions de notre pays semblent désormais se faire de notre rôle. Devrons-nous donc soumettre nos articles, nos livres, nos prises de position publiques à l’approbation de leur censure, alors qu’aucune consigne ne devrait émaner d’elles si ce n’est celle de la rigueur intellectuelle et de la créativité qui accompagne toute recherche ? Quels compromis honteux devrons-nous accepter pour échapper à l’humiliation d’un conseil de discipline ? La France, pays des droits de l’homme et de la liberté d’expression, est-elle en train de perdre son âme ? Comment continuer à faire notre travail, à assumer pleinement notre vocation, sous la menace constante de la sanction ? Que sommes-nous ? De simples courroies de transmission des idées qui ont l’agrément de nos dirigeants et des institutions qui nous em! ploient, ou des hommes et des femmes autonomes exerçant leur métier lib! rement, en toute responsabilité, en toute honnêteté, et au service d’une recherche, d’une pensée et d’un savoir libres de tout carcan idéologique, n’ayant d’autre limite que la considération du bien commun ? L’obligation de réserve ne peut en aucun cas valoir pour les intellectuels, y compris lorsqu’ils sont fonctionnaires. Les y soumettre revient purement et simplement à les faire disparaître comme intellectuels, c’est ruiner la liberté dont ils ont besoin pour continuer leur oeuvre salutaire, indispensable à la vie normale d’un pays politiquement sain, et qui a besoin d’eux pour son équilibre. Ce qui arrive à notre collègue Vincent Geisser, qui a le malheur de travailler sur l’islam, sujet brûlant s’il en est, est d’une extrême gravité et interpelle tous les citoyens de ce pays. Le traitement indigne auquel il est soumis est une honte pour la profession et pour la France.

Pour signer : http://petition.liberteintellectuelle.net/

COLLECTIF POUR LA SAUVEGARDE DE LA LIBERTÉINTELLECTUELLE DES CHERCHEURS ET ENSEIGNANTSCHERCHEURSDE LA FONCTION PUBLIQUE

COMITÉ DE LANCEMENT
1. Ghislaine ALLEAUME, directrice de recherches au CNRS, directrice de l'IREMAM2. Jean-Christophe ATTIAS, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études3. Etienne BALIBAR, professeur émérite à l’Université de Paris 10 Nanterre4. Nicolas BANCEL, professeur à l'Université de Strasbourg, détaché à l'Université de Lausanne5. Jean BAUBEROT, professeur émérite de la chaire Histoire et sociologie de la laïcité à l’Ecole pratique des hautes études6. Esther BENBASSA, directrice d’études à l’Ecole pratique des hautes études7. Daniel BENSAÏD, professeur de philosophie à l’Université de Paris 88. Pascal BONIFACE, géopolitologue, Université de Paris 89. Marie-Françoise COUREL, directrice d’études à l’Ecole pratique d! es hautes études,présidente honoraire de l’EPHE, ancienne directrice scientifique du département SHS du CNRS10. Denis CROUZET, professeur à l’Université Paris-Sorbonne (Paris 4)11. Alain DE LIBERA, professeur d'histoire de la philosophie médiévale à l’Université de Genève, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études12. Christine DELPHY, directrice de recherche émérite au CNRS13. Éric FASSIN, enseignant-chercheur à l'École Normale Supérieure14. Nacira GUENIF, sociologue, maître de conférences à l’Université Paris Nord15. Edgar MORIN, directeur de recherche émérite au CNRS16. Laurent MUCCHIELLI, directeur de recherche au CNRS17. Denis PESCHANSKI, directeur de recherche au CNRS, ancien directeur adjoint du département SHS du CNRS 18. Roshdi RASHED, directeur de recherche émérite au CNRS, professeur honoraire à l'Université de Tokyo19. Olivier ROY, directeur de recherche au CNRS20. Vincent TIBERJ, chercheur au Centre d'Etu! des Européennes de Sciences Po et maître de conférence à Sciences Po21. Tzvetan TODOROV, directeur de recherche honoraire au CNRS22. Jérôme VALLUY, enseignant-chercheur, science politique, Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1, CRPS, TERRA)

jeudi 11 juin 2009

Manifestation samedi 13 juin à Montpellier - 14H au Peyrou

Les Organisations Syndicales de l’HéraultCFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FSU, Solidaires, UNSA appellent à manifester
le samedi 13 juin à Montpellier - 14H au Peyrou
Mobilisations massives du 29 janvier, 19 mars, 1er mai : Patronat et gouvernement doivent engager négociations et concertation sur les sujets prioritaires les plus urgents. Le gouvernement doit mettre le « social » au centre de sa politique économique.

EXPLOSION DE LA COMMISSION MAROIS-FILATRE !

=> http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/06/la-commission-marois-fil%C3%A2tre-explose-en-vol.html#more

=> Communiqué de la CPU

Dépêche AFP qui annonce la décision de la CPU :
La Conférence des présidents d'université (CPU) a annoncé mercredi suspendre sa participation à la commission Marois-Filâtre sur la formation et les concours des enseignants, en raison d'un désaccord avec le ministère de l'Education nationale sur des projets de décrets. "Prenant acte de ce que le ministère de l’Education nationale refuse de revenir sur les dispositions permanentes des décrets relatifs au recrutement des enseignants, et dans la mesure où ces dispositions permanentes anticipent le résultat des travaux de la commission Marois/Filâtre, le bureau de la CPU et le président Daniel Filâtre ont décidé de suspendre leur participation à cette commission de concertation et de suivi", selon un communiqué de la CPU.
"La CPU, en accord avec les conférences de directeurs d’IUFM, de lettres et de sciences, continuera à travailler, indépendamment, pour élaborer des conclusions, propositions et recommandations dans les semaines à venir", ajoute-t-elle, précisant qu'elle "reste ouverte aux propositions" du ministère de l'Education "qui permettraient de rétablir un dialogue paritaire". Modifiant le statut des enseignants, en lien avec la réforme de la formation ou "mastérisation", les projets de décrets en question doivent passer en conseil de la fonction publique le 12 juin, puis au Conseil d'Etat, avant promulgation possible d'ici fin juin. Or, ils abordent certains sujets qui, à la suite du mouvement universitaire, ont été mis en débat au sein de la commission Marois-Filâtre qui doit rendre ses conclusions le 15 juillet. L'un des deux co-dirigeants de cette commission, Daniel Filâtre, est le président de l'université Toulouse-II Le Mirail. A la suite de leur décision, le bureau de la CPU et M. Filâtre prévoient de tenir un point de presse mercredi à 13h30 à Paris. La réforme de la formation et du recrutement des professeurs des écoles, collèges et lycées prévoit que les futurs enseignants soient recrutés au niveau "master 2" (bac+5) et que la formation incombe aux universités via ces masters.

Communiqué du SNESup :
Le bureau de la CPU, ainsi que Daniel Filâtre, ont annoncé par communiqué de presse du 10 juin 2009 la suspension de leur participation à la commission dite Marois-Filâtre, suite au refus du ministère de l’éducation nationale de « revenir sur les dispositions permanentes des décrets relatifs au recrutement des enseignants ». Le SNESUP, avec SLU, s’était adressé depuis hier aux membres de la commission Marois-Filâtre pour leur demander de suspendre leurs travaux tant que le gouvernement n’aurait pas retiré les projets de décrets.
Le SNESUP, qui a décidé de suspendre sa participation aux groupes de travail et à la commission Marois-Filâtre depuis le bureau national du 2 juin, demande au gouvernement de retirer les projets de décrets concernant la formation et le recrutement des enseignants soumis au CSFPE du 12 juin et d’ouvrir de réelles négociations pour une tout autre réforme. Le SNESUP considère que le processus de discussions en cours est désormais caduc et qu’il faut créer une commission thématique permanente issue du CNESER et du CSE dotée du temps et des moyens lui
permettant de mener tous les débats nécessaires avec l’ensemble des acteurs concernés par la formation des enseignants : institutions, organisations syndicales, sociétés savantes…
Le SNESUP appelle les universitaires à exprimer leur refus de voir cette réforme appliquée et de voir 34.000 emplois supprimés dans la fonction publique, ce qui priverait de nombreux jeunes d’accès à un emploi statutaire, notamment d’enseignant.
Snesup, Paris, le 10 juin 2009

L'université Toulouse-2 Le Mirail sous contrôle policier

Résumé des épisodes précédents :

- mardi 2 juin, le campus est encerclé par une quinzaine de fourgons de CRS, des contrôles sont pratiqués vers le métro, des fonctionnaires de police en civil circulent de manière très voyante sur le campus.

- mercredi 3 juin au petit matin, une trentaine d'étudiants qui occupaient le bâtiment de l'Arche en sont délogés, sans violence ni interpellation, par 20 camions de CRS et gardes mobiles. L'AG des personnels doit se tenir devant les grilles de l'université en fermeture administrative.

- jeudi 4 juin, à l'issue de l'AG étudiante, un piquet de grève très symbolique de tables et chaises est posé devant la porte d'entrée du bâtiment de la présidence. Cela entraîne l'intervention d'une unité de CRS qui pénètre sur le campus et repousse les étudiants hors de la fac. La situation est suffisamment tendue pour que des personnels présents improvisent un cordon de sécurité entre les étudiants et la police.

- vendredi 5 juin, RAS... mais de nombreux fourgons bleus stationnent toujours autour de l'université.

- Lundi, AG des personnels qui revote la grève en condamnant la présence policière, et AG étudiante... Celle-ci revote la grève et les piquets de grève (outre le combat contre la LRU et les décrets qui en découlent, le mouvement étudiant reste notamment porteur de revendications locales qui n'ont pas été entendues), et 300 à 400 étudiants entreprennent de remonter ces derniers. Très fortes tensions sur le campus : CRS et CDI, toujours garés à proximité immédiate, interviennent, des heurts se produisent sur les piquets avec des enseignants "débloqueurs", et au milieu de tout ça, les vigiles d'une compagnie privée, dont certains très agressifs, vaquent avec leurs chiens de combat. De nombreux policiers en civil sont également visibles en différents lieux du campus.

- Mardi, AG des personnels, et AG commune étudiants-personnels où, pour la première fois en près de 5 mois, le président de l'université se rend et prend la parole, sans que pour autant un véritable dialogue parvienne à s'instaurer. Plusieurs interventions montrant que dans certaines composantes de l'université, ce ne sont pas celles des dispositions favorables aux étudiants votées par le CA qui sont appliquées, il est décidé de bloquer ces composantes. Et devinez quoi ? Les CRS interviennent, "débloquent" et rebloquent par leur présence, tandis que vaquent, toujours, quelques policiers en civil, et des vigiles avec leurs chiens.

Chaque jour, bien sûr, on peut compter les fourgons stationnés à proximité (autour d'une vingtaine). De nombreux enseignants refusent de procéder aux regroupements pédagogiques prévus dans de telles conditions, et prennent donc place avec leurs étudiants en des lieux divers hors du campus : devant l'université sur une pelouse, voire, paraît-il, au pied des fourgons de CRS...

ça se passe comme ça à l'UTM... La presse en parle à peine, et semble avoir renoncé à comprendre, voire même renoncé à se déplacer.

Communiqués officiels sur le site de l'UTM, communiqués sur Expression
libre, quelques images sur le blog Poolp :
http://www.auboutduweb.com/poolp/index.php?post/2009/06/09/Universite-Toulouse-2-%3A-petit-lexique-en-images

mardi 9 juin 2009

Jeudi 11 juin : Valérie Pécresse à Avignon

Jeudi 11 juin, Valérie Pécresse est attendu à 14h30 à Avignon.
Un convoi d'étudiants de l'UM2 et l'UM3 partira accueillir Pécresse à Avignon... Il y aurait possibilité de covoiturages pour y aller, il reste quelques places dans les voitures.
Contact : ag-um2@bemol.listes.vox.coop

Les RdV sur place :
13h : AG des étudiants et personnels
14h30 : rassemblement devant le bâtiment nord du site universitaire de Ste Marthe

Non aux "responsabilités et compétences élargies"

Non aux "responsabilités et compétences élargies", OUI aux libertés pédagogiques, scientifiques et à la vie democratique. Communiqué intersyndical (08/06/09)

=> http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=1822

"Nous préfèrerions ne pas" - Moratoire sur les expertises pour l’ANR ou l’AERES

Plus de 4100 scientifiques français, européens et internationaux n’effectueront plus d’évaluations pour l’ANR et l’AERES cette année !

Texte et pétition => http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2147#sp2147


De vraies réponses à la crise de l’université

De vraies réponses à la crise de l’université
Tribune de STÉPHANE TASSEL, secrétaire général du Snesup, dans Libération du 08/06/2009

=> http://www.liberation.fr/tribune/0101572177-de-vraies-reponses-a-la-crise-de-l-universite

dimanche 7 juin 2009

Quelle Europe pour l’Université ?

Quelle Europe pour l’Université ? Dix questions de Sauvons l’Université aux candidats aux élections européennes
=> http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2656

vendredi 5 juin 2009

Motion du 3 Juin 2009 de l'assemblée du Centre de recherches RIRRA 21

Texte de la motion votée le Mercredi 3 Juin 2009, par l'assemblée du RIRRA 21:

Conscients de la nécessité d’une évaluation scientifique des équipes, nous, membres du RIRRA 21, considérons que certaines des procédures mises en œuvre par l’AERES sont inadaptées à la recherche en sciences humaines et sociales. C’est pourquoi nous refusons la légitimité des critères qui nous sont imposés en particulier sur les points suivants :
  • Bibliométrie, classement des revues et hiérarchisation des publications ;
  • Utilisation des fiches des enseignants-chercheurs à des fins autres que l’évaluation globale des équipes ;
  • Surévaluation des partenariats économiques et techniques ;
  • Non prise en compte, dans le contingent des chercheurs publiants, de certains chercheurs effectifs (PRAG, professeurs à la retraite, ATER, doctorants…)
  • Non prise en compte des spécificités de certaines disciplines (lettres, arts et arts du spectacle…)
  • Publication des évaluations à d’autres fins que l’information interne à la communauté scientifique.
Motion votée par 27 voix pour et une abstention.

samedi 30 mai 2009

Communiqué de La Conférence des doyens des facultés et directeurs d'UFR de lettres, langues,arts, et sciences humaines et sociales (CDUL)

La Conférence des doyens des facultés et directeurs d'UFR de lettres, langues,arts, et sciences humaines et sociales (CDUL) a accepté de siéger au sein de la commission Marois-Filâtre, chargée de faire des propositions nouvelles pour la réforme de la formation et du recrutement des enseignants. Les repésentants de la conférence ont toutefois manifesté leurs doutes quant à la possibilité et à la pertinence d'aboutir à la conclusion du travail d'ici au 15 juillet.
La diffusion publique de nouveaux projets de décrets, soumis au CTP, renforceles réserves émises à l'origine par la CDUL, et paraît de nature à paralyser la commission et à rendre inutile la participation des conférences représentant les acteurs de la communauté universitaire.
La CDUL demande aux co-présidents de la commission d'obtenir du ministère leretrait sans délai de ces textes qui font obstacle au bon déroulement destravaux qu'ils sont chargés d'animer.
La CDUL s'associe à toutes les initiatives qui sont prises pour exiger lemaintien d'une véritable formation professionnelle des enseignants.Elle demande à nouveau que les lauréats des concours 2010 bénéficient des mêmesconditions de formation après le concours que leurs prédécesseurs et qu'àcompter de 2011, la formation des stagiaires soit améliorée et organisée sur labase d'une véritable alternance entre service en responsabilité et formationdisciplinaire et professionnelle.
La CDUL demande également à nouveau que les conditions d'inscription auxconcours 2010 demeurent identiques à celles d'aujourd'hui. Au titre de l'année transitoire, une circulaire ne saurait imposer que l'inscription à l'IUFMvaille également pour inscription en M1 par « convention avec une UFR » (Lettredu DGES du 14 mai). Dans l'attente d'un cadrage national de la formation desenseignants, qui s'avère nécessaire, un texte réglementaire ne paraît ni légitime ni efficace. Il appartient en effet aux seules universités de validerles contenus de formation reconnus au titre du master. Tout dispositif transitoire imposé dans la précipitation ne pourrait de plus que susciter de nouvelles réactions négatives conduisant à de nouveaux blocages.
28 mai 2009

dimanche 24 mai 2009

Non au coup de force gouvernemental ! L’Université ne se laissera pas humilier !

Non au coup de force gouvernemental ! L’Université ne se laissera pas humilier !
24 Mai 2009 Par Nicole Orthous

La mobilisation des formateurs dans les UFR et les IUFM a permis de faire reculer le gouvernement, principalement sur les échéances. Mais aujourd’hui, il prépare un coup de force pour promulguer avant l’été les décrets modifiant le recrutement des enseignants. Sans attendre la fin des travaux de la « commission de concertation », dont le rapport doit être remis le 15 juillet, il a inscrit l’examen de ces décrets à l’ordre du jour de la Commission paritaire technique ministérielle (CTPMEN) du 27 mai et du Conseil supérieur de la fonction publique d’État du (CSFPE) du 12 juin...

Lire la suite => http://www.mediapart.fr/club/blog/nicole-orthous/240509/non-au-coup-de-force-gouvernemental-l-universite-ne-se-laissera-pas-

"L'université sous la stratégie du choc", par Geneviève Azam

Source : "Politis", n°1053, 21 mai 2009, p.7, rubrique " A contre-courant"

http://www.politis.fr/article7085.html

Si d'aucuns ont pu croire en la fin du néolibéralisme ou en son dépassement proche, la " réforme " de l'Université et de la recherche, en France et dans les autres pays d'Europe, sonne comme un démenti et constitue un exemple de la poursuite du processus et de la stratégie du choc.

Ces " réformes " s'inscrivent dans le processus de Bologne, démarré en 1999. Présenté comme un projet d'harmonisation des systèmes d'éducation et de recherche au niveau européen, il se voudrait l'héritier d'une certaine tradition des Lumières, attachée à la circulation et à la confrontation des idées. Le réveil est douloureux pour les universitaires et les chercheurs car ce processus, de fait entamé depuis les années 1980, est en réalité une pièce maîtresse de la globalisation appliquée à la recherche et à l'éducation, et de la révision de l'ensemble du management du service public. Il s'agit en effet d'une harmonisation des politiques visant à déréglementer le système d'éducation et de recherche, et à recréer de nouvelles réglementations qui subordonnent l'espace social à la logique du marché, avec les maîtres-mots répétés ad nauseam : mobilité, efficacité, concurrence. Tous les champs de la société sont inclus désormais, et notamment le champ de l'échange symbolique, avec l'éducation et la recherche, réduits à des intrants d'une " économie de la connaissance ", agitée comme drapeau de la compétitivité européenne, depuis le sommet européen de Lisbonne en 2001. Les individus, les sociétés, les institutions doivent s'adapter à la loi économique fondamentale, celle du marché et de la concurrence. Le projet d'émancipation sur lequel l'université s'est construite, certes avec toutes ses limites, se heurte aujourd'hui à cette croyance et à l'injonction de s'adapter à un ordre qui ne saurait être discuté.

Ces réformes sont présentées comme modèles de la " bonne gouvernance ". Dans ce processus, qui tirerait sa force et sa raison de son seul mouvement automatique et naturel, aucun acteur n'est clairement identifié. Et pourtant ! La force d'impulsion essentielle est la table ronde des industriels européens (ERT, 1983), lobby très puissant qui influence directement la Commission européenne. L'ERT publie en 1989 un rapport intitulé Éducation et compétences en Europe : " L'éducation et la formation sont considérées comme des investissements stratégiques vitaux pour la réussite future de l'entreprise. Les enseignants n'ont qu'une compréhension insuffisante de l'environnement économique des affaires et de la notion de profit. " Un nouveau rapport suit en 1991 : " Une université ouverte est une entreprise industrielle et l'enseignement à distance est une industrie nouvelle. " Six mois après, la Commission européenne publie un livre blanc dans lequel apparaît le nouveau bréviaire, avec " l'employabilité ", " la flexibilité " et " la mobilité " comme missions de l'université. Ce sont les termes clés du processus de Bologne. L'environnement idéologique est donné par l'OCDE, qui persiste et signe dans son nouveau rapport de mars 2009 pour la France : " Élargir l'autonomie des universités [.], surtout pour la gestion budgétaire, le recrutement et la rémunération du personnel. De plus, bien qu'on ait facilité les donations de fondations privées aux universités, de nouvelles mesures sont nécessaires pour favoriser le financement privé des universités, notamment en ayant davantage recours aux droits de scolarité, cette mesure se doublant de prêts étudiants remboursables en fonction du revenu ultérieur. " Où sont les enseignements de la crise financière ?

Profiter de la crise sociale, voire amplifier cyniquement la crise dans les universités et les laboratoires pour imposer les " réformes ", désigner à la vindicte populaire les " nantis " de l'université et des laboratoires, telle est la stratégie du choc poursuivie par Mme Pécresse, qui n'a pas hésité, lors du sommet du processus de Lisbonne à Louvain en avril 2009, à demander l'accélération de la mise en concurrence des universités et de leur classement au niveau européen. Résister, désobéir et éclairer les enjeux sont des mesures de salut public.

*Déclaration des enseignants de Paris 3*

Nous, enseignants de l'université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, sommes en lutte depuis le 26 janvier pour dire notre refus des contre-réformes extrêmement dangereuses que le gouvernement tente de nous imposer. Nos
étudiants, depuis le début, se battent à nos côtés pour les mêmes objectifs et contre les mêmes adversaires.

Sous des formes diverses, nous avons suspendu nos enseignements habituels et il est évident aujourd'hui que nous ne pourrons pas, comme s'il ne s'était rien passé, organiser les examens de fin de semestre et évaluer nos étudiants sur des connaissances que nous n'avons pas transmises ou que nous n'avons transmises qu'à certains d'entre eux. Il nous apparaît cependant injuste que les étudiants soient pénalisés par le mouvement social en cours, qu'ils s'y soient associés ou qu'ils l'aient subi.

Le Conseil d'administration, par ses déclarations publiques, a garanti la valeur des diplômes que nous délivrerons cette année. Il nous appartient à présent, en tant qu'enseignants engagés dans un mouvement de lutte, d'offrir à nos étudiants un certain nombre de garanties d'équité pour que l'évaluation de fin de semestre puisse se dérouler dans la sérénité et la confiance mutuelle. Nous nous engageons solennellement devant eux :

1. A participer activement aux jurys dont nous sommes membres
2. A vérifier que les évaluations effectuées correspondent à des contenus transmis à tous les étudiants et qu'elles tiennent compte des conditions particulières de ce semestre
3. A demander l'explication de chaque note au-dessous de la moyenne
4. A recevoir individuellement, avant que le jury ne délibère, tout étudiant qui n'aurait pas les notes suffisantes pour que son semestre soit validé et qui en ferait la demande
5. Au cas où un étudiant aurait été lésé, à utiliser les notes de nos propres enseignements comme variables d'ajustement pour compenser ce préjudice
6. A éviter autant que possible de renvoyer un étudiant à la session de rattrapage, fixée cette année en septembre
7. A refuser de signer le procès-verbal du jury si un seul étudiant a été lésé du fait du mouvement de grève
8. A participer à la Commission de veille et de médiation afin qu'une garantie de justice soit obtenue dans toutes les composantes.

Cette évaluation de fin de semestre est pour nous une étape de la lutte que nous continuons à mener contre les réformes en cours.

Déclaration signée par 72 enseignants à la date du 22 mai 2009.

jeudi 21 mai 2009

Les décrets "mastérisation" passeront au CTP le 27 mai ! (mais que fait la commission Marois-Filatre !)

à télécharger :

Contre le passage en force des décrets "mastérisation"

Une lettre ouverte de S. Hatchuel & N. Vienne-Guerrin
"Chers collègues,

ll semblerait que le gouvernement veuille très rapidement engager lapromulgation des textes réglementaires (fichiers joints) qui assoientjuridiquement la réforme de la formation des maîtres.

Le Ministère de l'Education Nationale a en effet inscrit ces décrets àl'ordre du jour du prochain Comité Technique Paritaire ministériel (27 mai),l'une des trois instances devant être consultées (avec le Conseil Supérieurde la Fonction Publique d'État et le Conseil d'État) avant signature parle(s) ministre(s) concerné(s).

Nous pouvons donc légitimement nous demander à quoi sert la commissionMarois-Filatre, sinon à acter la réforme et à lui donner un vernis deconcertation. Nos ministres ne se priveront certainement pas de clamerensuite qu'ils ont « écouté » et « négocié ».

La lecture du projet sur le CAPES montre que nous retournons à la casedépart :

1) les étudiants devront à la fois préparer le concours et leur mémoire deMaster la même année.

2) l'obtention du Master est rigoureusement obligatoire puisque si uncandidat obtient le CAPES, mais pas le Master, il lui faudra redoubler sansêtre stagiaire, et obtenir le Master l'année suivante s'il souhaite intégrerla fonction publique. Un an seulement, car ensuite son CAPES sera annulé.

3) les textes proposés supposent que, dès la rentrée 2009, l'année depréparation devra être validée par les universités comme un M1.

On ne manquera pas de remarquer l'ironie de ces textes, proposés par ceux-làmême qui s'opposent fermement à la validation automatique des diplômes cette année, car cette dernière risquerait de les « dévaloriser ».

La lecture du projet sur l'agrégation montre que cette dernière n'échappepas à l'ouragan des « réformes ». Un étudiant ne pourra la préparer avantd'avoir obtenu le Master entier (M1 + M2). Pour les étudiants souhaitantpréparer les deux concours en même temps, il faudra donc attendre la fin duMaster.Mais il est, de toute façon, loin d'être certain que les programmes del'agrégation et du CAPES restent couplés. Or, un découplage reviendraitinévitablement à la disparition de la préparation à l'agrégation dans denombreuses universités en France.

Les sociétés savantes ne devraient-elles pas réagir face à ce quis'apparente à un véritable passage en force ?
Bien cordialement,

N. Vienne-Guerrin et S. Hatchuel

lundi 18 mai 2009

Rapport RGPP Ens. Sup. Recherche - mai 2009

Document sur le bilan de la RGPP au Ministère Ens Sup Recherche de mai 2009 avec feux vert - orange -rouge !!
à lire => ici (PDF)
Où comment toutes les réformes en cours ou à venir sont listées avec l'état des lieux selon que le gouvernement a pu les appliquer (feu vert) ou a du reculer (feu rouge) en fonction de la lutte des personnels !

Lettre Ouverte aux candidats aux élections européennes

La Lettre Ouverte aux candidats aux élections européennes (avec ses 338 premiers signataires) peut maintenant être lue et signée en ligne à l'adresse suivante :
http://www.lapetition.be/en-ligne/universits-lettre-aux-candidats-aux-lections-europennes-4306.html#form

ou :
Universités: Lettre aux candidats aux élections européennes

L'INSCRIPTION DES SERVICES PUBLICS DANS LA CONSTITUTION.

Pétition en vue d'un référendum
=> http://www.referendum-servicespublics.com/

samedi 16 mai 2009

UN MANIFESTE POUR UNE AUTRE RÉFORME DE L'UNIVERSITÉ

Une trentaine d'universitaires de renom viennent de publier un "manifeste" intitulé "Refonder l’Université française". Le voici en intégralité.

La liste des signataires, qui comprend le professeur de droit Olivier Beaud, l'actuelle présidente de Nanterre, l'écnomiste Bernadette Madeuf, le physicien Philippe Encrenaz (Paris - Pierre et Marie Curie) ou Marcel Gauchet, philosophe, directeur d’études à l’EHESS, illustre assez rudement à quel point le président Nicolas Sarkozy, le premier ministre François Fillon et Valérie Pécresse ont piétiné l'une des conditions du débat démocratique : s'exprimer avec clarté et sans duplicité. Lorsque ces trois hauts responsables politiques martèlent que les opposants à leur politique universitaire et de recherche (certains des signataires sont allés jusqu'à manifester dans la rue) s'opposent à "l'autonomie" et à la "réforme", ils mentent. Ils mentent pour éviter le débat sur le contenu de l'autonomie, le sens, les objectifs et les moyens de la réforme. Cette duplicité, ce refus du débat, cette volonté de désigner une politique par des mots permettant d'en discuter le contenu - que l'on soit ou non d'accord avec cette politique, c'est une autre question et personne ne met en doute la légitimité d'un gouvernement d'en avoir une - a été souvent dénoncé.Le texte qui suit permet le débat. Ses auteurs ont tenté de désigner les objets de discussion de manière claire. Ils font honneur à l'exigence démocratique. Libre ensuite, à chacun d'apprécier les propositions, de les discuter, les amender, les soutenir, les combattre. On eut aimé un tel comportement de notre gouvernement.

Préambule

Il est désormais évident que l’Université française n’est plus seulement en crise. Elle est, pour nombre de ses composantes, à peu près à l’agonie. Qu’on comprenne bien ce que cela signifie. L’Université n’est pas tout l’enseignement supérieur français. Les classes préparatoires, celles de BTS, les IUT (lesquels font formellement partie des universités), et l’ensemble des petites, moyennes ou grandes écoles, publiques ou privées recrutent largement. Mais c’est au détriment des formations universitaires, que les étudiants désertent de plus en plus, et cela tout particulièrement pour les études scientifiques. Le secteur non universitaire de l’enseignement supérieur offre des formations techniques et professionnelles, parfois de qualité, mais parfois aussi très médiocres. Même si la situation évolue depuis quelques années pour sa fraction supérieure (les « grandes écoles »), ce secteur n’a pas vocation à développer la recherche et à donner des outils de culture et de pensée, et guère les moyens humains et scientifiques de le faire. C’est dans les universités que l’on trouve la grande majorité des savants, des chercheurs et des professionnels de la pensée. Pourtant, alors qu’on évoque l’émergence d’une « société de la connaissance », nos universités ont de moins en moins d’étudiants et ceux-ci sont rarement les meilleurs. Une telle situation est absurde. Dans aucun pays au monde l’Université n’est ainsi le maillon faible de l’enseignement supérieur.
Le processus engagé depuis déjà plusieurs décennies ne conduit pas à la réforme de l’Université française, mais à son contournement. Il ne s’agit pas en disant cela de dénoncer un quelconque complot, mais de prendre acte de la dynamique d’un système à laquelle chacun contribue par ses « petites décisions » ou par sa politique : les étudiants, leurs familles, les lycées, publics et privés, les entrepreneurs d’éducation, les collectivités locales et, in fine, l’État lui-même. Le déclin de l’Université, matériel, financier et moral, est désormais bien trop avancé pour qu’on puisse se borner à repousser les réformes proposées. Si des solutions susceptibles de réunir un très large consensus parmi les universitaires et les chercheurs mais aussi au sein de l’ensemble de la société française ne sont pas très rapidement formulées, la catastrophe culturelle et scientifique sera consommée. Or de qui de telles propositions pourraient-elles procéder sinon des universitaires eux-mêmes ? C’est dans cet esprit que les signataires du présent manifeste, très divers dans leurs choix politiques ou idéologiques, y compris dans leur appréciation de la loi LRU, ont tenté d’identifier les points sur lesquels un très large accord pouvait réunir tous les universitaires responsables et conscients des enjeux. L’enjeu n’est rien moins que de refonder l’Université française en la replaçant au centre de l’enseignement supérieur.

Propositions

1. Quant à la place de l’Université. Une des principales raisons du marasme de l’Université française est qu’elle se trouve en situation de concurrence déloyale avec tout le reste du système d’enseignement supérieur (classes préparatoires et de BTS, IUT, écoles de tous types et de tous niveaux), toutes institutions en général mieux dotées per capita et davantage maîtresses du recrutement de leur public. On touche là à un des non-dits récurrents de toutes les réformes qui se sont succédé en France. Cette situation est d’autant plus délétère que la gestion de l’enseignement supérieur dans son ensemble dépend d’autorités ministérielles et administratives distinctes (l’enseignement secondaire pour les classes préparatoires et les STS, les ministères sectoriels pour les écoles professionnelles diverses), voire échappe à tout contrôle politique. Imagine-t-on un ministère de la Santé qui n’ait que la tutelle des hôpitaux publics ! La condition première d’une refondation de l’Université est donc que le ministère de l’Enseignement supérieur exerce une responsabilité effective sur l’ensemble de l’enseignement supérieur, public ou privé, généraliste ou professionnel. C’est à cette condition impérative qu’il deviendra possible d’établir une véritable politique de l’enseignement supérieur en France et de définir la place qui revient à l’Université dans l’ensemble de l’enseignement supérieur.
Plus spécifiquement, un tel ministère aura pour mission première de créer un grand service public propédeutique de premier cycle réunissant (ce qui ne veut pas dire normalisant dans un cycle uniforme) IUT, BTS, classes préparatoires et cursus universitaires de licence. Il lui faudra également procéder à une sorte d’hybridation entre la logique pédagogique des classes supérieures de l’enseignement secondaire et des écoles professionnelles d’une part, et celle des universités d’autre part ; c'est-à-dire introduire davantage l’esprit de recherche dans les premières et, symétriquement, renforcer l’encadrement pédagogique dans les secondes.

2. Quant aux missions de l’Université.
La mission première de l’Université est de produire et de transmettre des savoirs à la fois légitimes et innovants. Assurément, d’autres missions lui incombent également. Elle ne peut notamment se désintéresser de l’avenir professionnel des étudiants qu’elle forme. Elle est par ailleurs responsable de la qualité de la formation initiale et continue qu’elle délivre et de la transmission des moyens intellectuels, scientifiques et culturels à-même d’assurer une citoyenneté démocratique éclairée.
Deux principes doivent commander l’articulation entre ces différentes missions : d’une part, le souci primordial de la qualité et de la fiabilité des connaissances produites et transmises ; d’autre part, la distinction nécessaire entre missions des universités et missions des universitaires, soit entre ce qui incombe à l’établissement considéré globalement et ce qui incombe individuellement aux enseignants-chercheurs et chercheurs.
Parce qu’une université doit être administrée, pédagogiquement et scientifiquement, et se préoccuper de la destinée professionnelle de ses étudiants, il est nécessaire qu’elle dispose en quantité et en qualité suffisantes de personnels administratifs et techniques spécialisés dans ces tâches. Il incombe en revanche à des universitaires volontaires d’en assurer le pilotage. D’importantes décharges de service d’enseignement doivent alors leur être octroyées.
Quant au service d’enseignement lui-même, sauf heures complémentaires librement choisies, il ne saurait excéder les normes précédemment en vigueur. De même, le régime d’années ou semestres sabbatiques de recherche, qui est la norme dans toutes les universités du monde, doit être à la hauteur de la vocation intellectuelle de l’Université, et non plus géré de façon malthusienne.

3. Quant aux cursus. Il convient de distinguer clairement l’accès à l’enseignement supérieur pour les bacheliers et l’accès aux masters.
En ce qui concerne l’entrée en licence, il convient de rappeler que le principe du libre accès de tout bachelier à l’enseignement supérieur est, en France, un des symboles mêmes de la démocratie, le pilier d’un droit à la formation pour tous. Il n’est ni possible ni souhaitable de revenir sur ce principe. Mais il n’en résulte pas, dans l’intérêt même des étudiants, que n’importe quel baccalauréat puisse donner accès de plein droit à n’importe quelle filière universitaire. Pour pouvoir accueillir à l’Université les divers publics issus des baccalauréats, il faut y créer aussi des parcours différenciés. Seule une modulation des formations pourra permettre de concilier les deux versants de l’idéal universitaire démocratique : l’excellence scientifique, raison d’être de l’Université, et le droit à la formation pour tous, qui la fonde en tant que service public. Il convient donc à la fois de permettre une remise à niveau de ceux qui ne peuvent accéder immédiatement aux exigences universitaires – par exemple en créant des cursus de licence en 4 ans –, et de renforcer la formation pour d’autres publics, par exemple en créant des licences bi-disciplinaires qui incarnent une des traductions concrètes possibles de l’idéal d’interdisciplinarité, si souvent proclamé et si rarement respecté. Il convient du même coup que l’Université puisse sélectionner ses futurs étudiants selon des modalités diverses, permettant d’identifier les perspectives d’orientation des étudiants et d’y associer un cursus adapté.
Une telle modification des règles du jeu universitaire ne peut toutefois être introduite sans qu’elle s’accompagne d’une amélioration substantielle de la condition étudiante en termes de financement et de conditions de travail. Le refus actuel de regarder en face la variété des publics étudiants conduit en effet à leur paupérisation et à la dégradation de leur situation matérielle et intellectuelle au sein des Universités. L’idée d’un capital minimum de départ attribué à chaque étudiant mérite à cet égard d’être envisagée.
En ce qui concerne les études de master, il est, de toute évidence, indispensable d’instaurer une sélection à l’entrée en première année et non en deuxième année, comme c’est le cas actuellement en application de la réforme des cursus de 2002 qui a créé le grade de master (système « LMD »). La rupture ainsi introduite au sein du cycle d’études de master a d’emblée fragilisé ces nouveaux diplômes, en comparaison des anciens DEA et DESS qu’ils remplaçaient. Il faut également supprimer la distinction entre masters professionnels et masters recherche qui conduit paradoxalement à drainer vers les cursus professionnels les meilleurs étudiants, ceux qui seraient précisément en mesure de mener des études doctorales.

4. Quant à la gouvernance.
Tout le monde s’accorde sur la nécessaire autonomie des universités. Mais ce principe peut être interprété de manières diamétralement opposées. Sur ce point la discussion doit être largement ouverte, mais obéir à un double souci. D’une part, il convient de ne pas confondre autonomie de gestion (principalement locale) et autonomie scientifique (indissociable de garanties statutaires nationales). D’autre part, pour assurer la vitalité démocratique et scientifique des collectifs d’enseignants-chercheurs, qui forment en propre l’Université, il est indispensable de concevoir des montages institutionnels qui assurent au corps universitaire de réels contre-pouvoirs face aux présidents d’Université et aux conseils d’administration, ce qui suppose des aménagements significatifs de la loi LRU. Il faut, en somme, redonner au principe de la collégialité universitaire la place déterminante qui lui revient et qui caractérise l’institution universitaire dans toutes les sociétés démocratiques. Le renouveau de ce principe de collégialité doit aller de pair avec une réforme du recrutement des universitaires qui permette d’échapper au clientélisme et au localisme.
Par ailleurs il est clair que l’autonomie ne peut avoir de sens que pour des universités qui voient leurs ressources augmenter et qui n’héritent pas seulement de dettes. En ce qui concerne la recherche, cela signifie que les ressources de financement proposées sur appels d’offre par les agences ne soient pas prélevées sur les masses budgétaires antérieurement dédiées aux subventions de financement des laboratoires, mais viennent s’y ajouter. De manière plus générale, en matière de recherche, il convient de mettre un terme à la concurrence généralisée entre équipes, induite par la généralisation du financement contractuel, lequel engendre souvent un véritable gaspillage des ressources, en garantissant aux laboratoires un certain volume de soutien financier inconditionnel accordé a priori et évalué a posteriori, notablement plus important qu’il ne l’est aujourd’hui.

Conclusion

Bien d’autres points mériteraient assurément d’être précisés. Mais les principes énoncés ci-dessus suffisent à dessiner les contours d’une Université digne de ce nom. Nous appelons donc tous ceux de nos collègues – et nous espérons qu’ils représentent la très grande majorité de la communauté universitaire et scientifique – à nous rejoindre en signant ce Manifeste Celui-ci pourrait servir de point de départ à une véritable négociation, et non à des simulacres de concertation, et être à la base d’une auto-organisation d’États généraux de l’Université.

Les collègues désireux de nous rejoindre sont invités à. donner leur signature à l’adresse électronique suivante : http://petitions.alter.eu.org/refonder

Premiers signataires : Olivier Beaud, professeur de droit public à Paris II
Laurent Bouvet, professeur de science politique à l’université de Nice Sophia-Antipolis
François Bouvier, ancien directeur au Muséum National d'Histoire Naturelle
Alain Caillé, professeur de sociologie à Paris Ouest-Nanterre- La Défense
Guy Carcassonne, professeur de droit public à Paris Ouest -La Défense
Jean-François Chanet, professeur d’Histoire, Lille III
Philippe Chanial, maître de conférences en sociologie à Paris IX-Dauphine
Franck Cochoy, professeur de sociologie à Toulouse II
Olivier Christin, président de Lyon II , professeur d’histoire
Jean-Pierre Demailly, Mathématicien, Professeur à l'Université de Grenoble I, Académie des Sciences
Vincent Descombes, philosophe, directeur d’études à l’EHESS
Olivier Duhamel, professeur de droit public à l’IEP de Paris
François Dubet, professeur de sociologie à Bordeaux II et directeur d’études à l’EHESS
Pierre Encrenaz, professeur de physique a l UPMC et à l’Observatoire de Paris, membre de l’Académie des Sciences
Olivier Favereau, économiste, professeur à Paris Ouest-Nanterre- La Défense
Marcel Gauchet, philosophe, directeur d’études à l’EHESS
Bruno Karsenti, philosophe, directeur d’études à l’EHESS
Philippe de Lara, maître de conférences en science politique à Paris II
Guy Le Lay, professeur de physique à l'Université de Provence
Franck Lessay, Professeur à Paris III (Institut du Monde Anglophone)
Yves Lichtenberger, professeur de sociologie à Paris Est- Marne la Vallée
Bernadette Madeuf, économiste, présidente de Paris Ouest-Nanterre- La Défense
Dominique Méda, sociologue, directrice de recherches au Centre de Recherches pour l’Emploi
Pierre Musso, Professeur de sciences de l'information et de la communication à l'Université Rennes II
Catherine Paradeise, professeur de sociologie à Paris Est- Marne la Vallée
Philippe Raynaud, philosophe, professeur de sciences politiques à Paris II
Philippe Rollet, professeur de sciences économiques, président de Lille I
Pierre Schapira, professeur de mathématiques à Paris VI, Université Pierre et Marie Curie
Pierre Sineux ; historien, vice-président de l’université de Caen
Frédéric Sudre, professeur de droit public à Montpellier I, président de la Section 02 (Droit Public) du CNU.
François Vatin, professeur de sociologie à Paris Ouest-Nanterre- La Défense
Michèle Weidenfeld, maître de conférences de mathématiques, université d’Amiens,

vendredi 15 mai 2009

Un plaidoyer pour l'Education Nationale, par le slam

le dernier clip de l'artiste Grand Corps Malade, "Education Nationale", réalisé par Mehdi Idir.

jeudi 14 mai 2009

Motions de la 10ème CNU du 13 mai.

=> téléchargeables ici au format .doc

Sept [six] présidents d'université en appellent au chef de l'Etat

Point de vue
Sept présidents d'université en appellent au chef de l'Etat
LE MONDE 13.05.09 14h07 • Mis à jour le 13.05.09 14h36


Monsieur le président de la République,
Si nous nous permettons de nous adresser à vous maintenant, c'est que la situation dans les universités est grave.
Quelle que soit la façon dont on vous présente les choses, aussi bien officiellement que dans les médias, la confusion règne : on vous dit à la fois qu'il ne se passe rien de considérable et que tout rentre dans l'ordre, et en même temps que l'année risque d'être perdue dans des troubles et des désordres intolérables. C'est là un tableau pour le moins contradictoire.
La réalité est certes contrastée. Mais, dans certains établissements et dans certaines filières, il n'est pas sûr que les examens puissent se tenir dans des conditions correctes ni même simplement se tenir. Et la solution du décalage au début de l'été pas davantage le basculement en septembre ne constituent la moindre solution à ce type de problème. Il y a risque réel de non-validation du semestre, donc de l'année, ce qui est aussi catastrophique pour les étudiants qu'ingérable pour nos administrations - sauf à laisser les universités éventuellement concernées inventer, dans le cadre de leur autonomie, des modes de règlement du problème indépendants des contrôles strictement bureaucratiques des tutelles : à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.
Quel est l'état d'esprit des acteurs de la communauté universitaire ? On peut le présenter sous deux aspects. L'un d'eux, que vous avez sans doute perçu dès le début de la crise, c'est l'opposition et la colère de la quasi-unanimité des parties prenantes (sociétés savantes, organes décisionnels professionnels de l'enseignement supérieur, structures académiques, syndicats de tous bords...) vis-à-vis des deux grands chantiers que vos ministères ont ouverts : la réforme des statuts des enseignants-chercheurs et l'ensemble du dispositif de la formation et du recrutement des professeurs des écoles et des lycées et collèges. Une telle union n'avait jamais été vue.
Le second aspect est davantage et durablement porteur de tensions. Comme le traitement du premier point reste ambigu, subsiste une impression diffuse et tenace d'une volonté ministérielle de passer systématiquement outre les avis de la communauté universitaire. Pour parler clair, beaucoup n'ont plus confiance.
Pourtant, toutes les raisons ont été largement, clairement et publiquement expliquées qui entraînent à voir dans les mesures prises un ensemble de réformes sans grand impact positif, voire aggravantes, menées dans la précipitation et sans réelle consultation d'une communauté universitaire habituée à la collégialité dans la prise de décisions et encouragée depuis des années dans l'idée et la pratique qu'elle doit s'investir dans le gouvernement de l'enseignement supérieur et de la recherche.
La sagesse consiste évidemment à décider un moratoire, de manière à favoriser une réflexion réelle, et collective, sur cette question qui déborde amplement le milieu universitaire, et qui touche, justement parce que nous sommes une démocratie, tous les enfants de toutes les familles du pays.
Or que constatons-nous ? Il n'y a ni suspension ni moratoire - mais une série de mesures, d'indications, de commissions, de projets, d'annonces, qui conduisent à faire entériner des dispositifs confus, peu lisibles et globalement nocifs. D'où un sentiment général d'amertume, de colère, de rancoeur, voire de désespoir, qui aboutit à un mélange de consternation et de radicalisation avec le risque de comportements de plus en plus incontrôlables. C'est miracle que l'on en ait jusqu'à maintenant limité la propagation.
Qu'en sera-t-il quand on sera conduit à envisager que, par suite de l'obstination ministérielle ou d'une démarche excessivement tatillonne de l'administration des tutelles, des milliers d'étudiants puissent perdre leur année ? La démarche actuelle génère, dans le milieu de la culture, de la recherche et de l'enseignement, très attaqué et moqué ces temps-ci, un malaise profond, durable, et aux effets lointains, très peu susceptible de donner de l'attractivité à notre enseignement supérieur et à notre recherche.
Il faut donc, vite, des gestes d'apaisement vigoureux, radicaux et clairs, que vous seul, Monsieur le président de la République, pouvez accomplir avec éclat et avec sagesse. C'est la confiance qu'exprime de la sorte notre profond respect.

Par Pascal Binczak, président de l'université Vincennes-Saint-Denis (Paris-VIII),
Lise Dumasy, présidente de l'université Stendhal (Grenoble-III),
Anne Fraïsse, présidente de l'université Paul-Valéry (Montpellier-III),
Bernadette Madeuf, présidente de l'université Paris-Ouest (Paris-X),
Georges Molinié, président de l'université Paris-Sorbonne (Paris-IV),
et Philippe Rollet, président de l'université Lille-I, sciences et technologies.

mercredi 13 mai 2009

LES PERSONNELS POURSUIVENT LA MOBILISATION NATIONALE !

AG DES PERSONNELS DE L'UPV
MERCREDI 13 MAI 12H15 PARVIS DES AMPHIS A, B, C
ODJ: Actualité du mouvement national. Les modalités d'action à l'UPV.

lundi 11 mai 2009

L'UMP veut modifier l'élection des présidents d'université

Le texte de cette proposition a été déposé à la Présidence de l’Assemblée nationale le 5 mai 2009. Sous la forme d'amendement à la loi LRU, il propose une série de dispositions censées être en conformité avec l'esprit de la loi, ce qui en dit long sur cet esprit.

Tout d'abord, il propose que les personnalités qualifiées membres des Conseils d'administration participent à l'élection du président de l'université, alors que la loi réservait ce droit aux élus des enseignants chercheurs, du personnel technique et des étudiants.

Ensuite, il propose de changer le mode de désignation de ces personnalités, aujourd'hui proposées par le président. «A l’exception des représentants des collectivités territoriales ou de leurs groupements, les personnalités extérieures à l’établissement, membres du conseil d’administration, sont nommées pour une durée de quatre ans, dans des conditions fixées par décret, par une commission constituée par le recteur d’académie où est situé l’établissement et assurant la représentation de son environnement économique.» Autrement dit, c'est l'Etat qui prendrait la main, chaque gouvernement s'assurant de placer au sein des CA des personnalités sur lesquelles il puisse compter... notamment pour élire le "bon" président. Pour parfaire l'opération, ces dipositions entreraient en vigueur avant la prochaine élection des présidents.

vendredi 8 mai 2009

L’ Appel des appels à Montpellier - samedi 9 mai à 14 heures à l’Université Paul-Valéry Amphi B

PROGRAMME
- 14h Accueil des participants
- 14h 30 Ouverture : Rajaa Stitou et Roland Gori
- 15h Singularité et pluralité des modes de résistances
Séquences animées par Rajaa Stitou, Christine Massac, Jean-Charles Taddei
• Culture et médias : Jean-Marc Urrea et Jacques-Olivier Teyssier
• Justice : David De Pas
• Education-Social-Citoyenneté : Bastien Cazal, Salim Mokaddem et
Jean-Charles Taddei
- 15h50 Discussion suivie de paroles de citoyens
- 16h20 Santé
• Hôpital, médecine somatique : Jean Ribstein
• Clinique et éthique : Claude Sibony
• Psychiatrie : Robert Brès et Hervé Bokobza
- 16h50 Société et folie : « la déprime des opprimés » Patrick Coupechoux
(sous réserve)
- 17h20 Recherche et Université : Olivier Coux et Jean-Bernard Paturet
- 17h40 Discussion suivie de paroles d’étudiants
- 18h En guise de conclusion
Inservitude et engagement : Roland Gori

lundi 4 mai 2009

"Quand le prêtre formera l’instituteur" - Caroline Fourest, Le Monde, 30 avril 2009

"On assiste à un assaut sans précédent pour tenter d’affaiblir l’enseignement républicain et laïque au profit de l’enseignement privé et confessionnel. En principe, la République "ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte". En coulisse, tout est fait pour torpiller l’esprit de cette loi dès qu’il s’agit d’éducation nationale."

Lire la suite de l'article de Caroline Fourest dans le Monde => http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2517

Motion IXème CNU : « Il n’y a qu’une Université, c’est l’Université Publique »

La Coordination Nationale des Universités réunie le 29 avril 2009 en Sorbonne s’insurge de la publication au Journal officiel du 19 avril du décret n°2009-427 du 16 avril 2009 « portant publication de l’accord entre la République française et le Saint-Siège sur la reconnaissance des grades et diplômes dans l’enseignement supérieur »

Ce décret est une nouvelle attaque contre le principe de laïcité. Il est écrit dans ce décret : « Pour les Universités catholiques, les Facultés ecclésiastiques et les établissements d’enseignement supérieur dûment habilités par le Saint-Siège : aux grades et diplômes qu’ils délivrent dans les disciplines énumérées dans le protocole additionnel. Une liste des institutions ainsi que des grades et diplômes concernés sera élaborée par la Congrégation pour l’Education catholique, régulièrement tenue à jour et communiquée aux Autorités françaises ».

Cette phrase est purement scandaleuse pour deux raisons de fond :
Alors que la DGES, dans une note « informative » impose les noms de domaines et de diplômes aux universités publiques, ce décret laisse les instituts catholiques dicter leur loi au Ministère. Alors que le pilotage bureaucratique n’a jamais été aussi explicite pour le service public, on laisse les mains totalement libres au secteur privé.

Depuis 1885, les instituts catholiques ne sont plus des universités. Il n’y a qu’une Université en France et c’est l’Université publique.

Les 1000 et 1 heures de la Ronde des obstinés