mardi 3 février 2009

Les dépêches AFP du Mardi 3 février :

RENNES, 3 fév 2009 (AFP) -

Les personnels des universités de Rennes I et de Rennes II, de l'IEP de Rennes (sciences politiques) et de l'INSA (sciences appliquées) ont voté mardi la grève contre la réforme du statut des enseignants chercheurs, tandis que des manifestations ont eu lieu au Mans et à Rouen.
De 400 (police) à près de 1.000 manifestants (organisateurs) ont défilé dans le calme du campus au centre-ville du Mans. A Rouen, les manifestants étaient 400 personnes mardi après-midi selon la police et 600 selon les organisateurs.
Dans la capitale bretonne, l'université de Rennes I (sciences, philo), habituellement beaucoup moins mobilisée que son homologue Rennes II, a voté la grève jusqu'à lundi, au cours d'une assemblée générale réunissant environ 250 personnes mardi matin.
Plusieurs départements de cette université, comme l'UFR de mathématiques, avaient déjà voté le principe de la rétention de notes.
A Rennes II, les enseignants-chercheurs ont voté la grève jusqu'à lundi, appelant à rejoindre la manifestation de jeudi. Les étudiants, déjà en grève, assistaient à l'AG des enseignants et préconisent l'organisation d'AG mixtes avec leurs professeurs, a constaté l'AFP.
A l'Institut d'études politiques de Rennes, les enseignants et enseignants-chercheurs ont décidé "pour la première fois dans l'histoire de leur institution de s'engager dans une grève administrative complète, avec rétention des notes", ont-ils indiqué.
L'institut national des sciences appliquées (Insa) de Rennes a voté la grève mardi jusqu'à la manifestation de jeudi et les cours sont "suspendus" jusqu'à vendredi matin, a-t-on appris auprès de l'école.


PARIS, 3 fév 2009 (AFP) -

Les propos du Premier ministre François Fillon dans Le Monde et ceux mardi de la ministre de l'Enseignement supérieur Valére Pécresse, au sujet de la réforme du statut des enseignants-chercheurs, relèvent de la "provocation", a jugé mardi le Snesup-FSU, premier syndicat du supérieur.
"Le Snesup considère que, tant les propos péremptoires du Premier ministre sur le fait que le décret sur le statut des enseignants-chercheurs doit voir le jour, que ceux de la ministre ce (mardi) matin, sont de véritables provocations", a déclaré à l'AFP le secrétaire général du Snesup, Jean Fabbri. "Ils n'entendent absolument pas la détermination du monde universitaire" a-t-il ajouté, estimant que près d'un enseignement sur deux n'était pas assuré mardi, comme la veille, dans les universités, du fait de la grève des professeurs contre la réforme de leur statut.
Dans Le Monde daté de mardi, M. Fillon a déclaré: "il faut que la réforme du statut des enseignants-chercheurs voie le jour". Mardi, Mme Pécresse a affirmé que le "retrait" de ce projet serait "un recul considérable pour tous les (enseignants)-chercheurs", et demandé aux présidents d'universités d'apporter des "garanties" qu'ils feront un bon usage du décret réformant ce statut. "L'impasse du gouvernement sur la dimension de l'emploi, à la manifestations du 29 et de toutes les grèves et manifestations des universitaires, relève d'une conception extrêmement rétrograde dans laquelle l'enseignement supérieur et la recherche sont un coût et non un investissement d'une communauté nationale confiante dans l'avenir", a
ajouté M. Fabbri.


PARIS, 3 fév 2009 (AFP) -

La ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse a écarté mardi toute idée d'un retrait du décret réformant le statut des enseignants-chercheurs, s'en remettant aux présidents d'université pour apaiser la fronde. Dans le même temps, la mobilisation s'est poursuivie dans les universités, le Snesup-FSU, principal syndicat de l'enseignement supérieur, estimant, que "près d'un enseignement sur deux n'était pas assuré mardi", comme la veille, du fait de la grève des professeurs contre la réforme de leur statut. "La grogne est vraiment très forte", a estimé pour sa part Lionel Collet, président de la Conférence des présidents d'université (CPU), interrogé par l'AFP.
La modification du décret de 1984 sur le statut des enseignants-chercheurs est l'un des sujets de mécontentement d'un nombre croissant d'enseignants-chercheurs, dont certains sont entrés dans un mouvement de grève(des cours, ou rétention des notes), reconduit notamment lundi soir par une coordination nationale des universités.Le décret rénové a été transmis vendredi en Conseil d'Etat. Les enseignants-chercheurs craignent l'arbitraire des présidents d'universités dans la "modulation" de leur service (répartition entre enseignement, recherche et autres tâches) et dans leur avancement. Ils redoutent une hausse des heures d'enseignement et déplorent une atteinte à leur indépendance. "Le retrait serait un recul considérable pour tous les (enseignants)-chercheurs", a affirmé Mme Pécresse. Assurant que ce qui est en cause, c'est "la façon dont le président d'université va appliquer le décret", elle s'en est remise aux présidents d'universités pour "rassurer" et construire une charte" destinée à la "bonne application" du décret.
M. Collet, à la CPU, a assuré à l'AFP que son organisation, qui "concerte avec les conférences de doyens et les syndicats", allait essayer de la mettre en place. "Une charte, ce n'est pas contraignant, mais c'est à nous, CPU, d'établir ce code de bonne conduite et de faire ce que nous
pouvons pour qu'il soit respecté", a-t-il fait valoir. Selon lui, le décret transmis en Conseil d'Etat "offre des garanties supplémentaires à ceux qui redoutaient la toute-puissance des présidents
d'université". Il "retire même pas mal de pouvoir au président et au conseil d'administration", a-t-il affirmé. D'ailleurs, son organisation voulant apporter un gage supplémentaire, a publié un texte intitulé "faut-il avoir peur des présidents d'université" contestant le fait que la réforme du statut des enseignants-chercheurs les dote de pouvoirs "exorbitants". Pour autant, a analysé, M. Collet "ce n'est pas uniquement en abordant la question du statut des enseignants-chercheurs qu'on apaisera" la grogne. Il a rappelé que la "crise" était aussi due à la "réforme du recrutement et de la formation" des enseignants du premier et second degré, dont les opposants demandent le retrait, et aux suppressions de postes (900 en 2009) dans l'enseignement supérieur.Sur le terrain, mardi, de nouvelles universités ont voté la grève comme Rennes I et Rennes II jusqu'à lundi, l'Institut d'études Politiques de Rennesgrève administrative) et l'INSA-Rennes. Selon Mme Pécresse, les "perturbations sont encore sporadiques". Plusieurs centaines d'enseignants-chercheurs et d'étudiants ont manifesté au Mans et au Havre. Des manifestations sont annoncées jeudi en France et une manifestation nationale à Paris mardi 10 février.



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