dimanche 25 janvier 2009

Le CNRS devrait disparaître en 2009

Cette fois, N Sarkozy l'a clairement annoncé : le CNRS doit être très
prochainement transformé en agence de moyens, autrement dit il ne gèrera
plus ni les labos (ou un nombre très réduit, en physique), ni les
personnels. On ne sait pas comment les multiples agences de moyens se
débrouilleront entre elles (ANR, CNRS nouveau, Institut des Siences du
vivant). Souk garanti. En tous cas le CNRS nouveau n'aura plus rien à
voir avec le précédent. Il ne gardera que le nom. Le CNRS que nous
connaissons sera mort.

Si vous êtes pressés, lisez le compte-rendu qu'en a fait Sylvestre Huet
(Libération) sur son blog :
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/01/nicolas-sarkozy.html

Pour juger sur pièces, vous trouverez sur ce blog le lien sur le
discours de Sarkozy.

Il y dit avec une grande violence le mépris qu'il éprouve pour le CNRS,
cette institution dépassée, qui date de la guerre, qui a décidé de ne
plus réfléchir sur sa pertinence depuis 1980, qui a la prétention
grotesque de se juger elle-même. Le jugement de scientifiques par leurs
pairs, dans des commissions, il considère cela comme une aberration ! Il
faut des non-scientifiques pour juger de l'activité des scientifiques.

Et précisément, il a mis en place une commission avec pas mal de
médecins, chefs d'entreprises, administratifs, représentants
d'associations et hommes politiques. Cette commission est évidemment
composée par des personnes nommées pour qu'elles donnent des conclusions
souhaitées par le gvt. En toute indépendance, bien entendu. Conclusions
rendues ce printemps pour préciser comment doit être réorganisé notre
système de recherche. Quand on voit le désordre qu'ont mis au CNRS et à
l'Inserm de simples changements de logiciels de gestion (Labintel,
Safir) et la paralysie qui s'en est suivi, je vous laisse imaginer ce
qui se passera quand les labos devront s'y retrouver avec un nouvel
Institut des Sciences du Vivant pour les laboratoires, cependant que les
personnels chercheurs et ITA seront gérés par des universités qui n'ont
absolument pas les personnes, les logiciels, l'expérience pour ce faire.

Oui, il y a des améliorations à apporter au système pour en alléger les
pesanteurs, notamment administratives. Mais ce qui nous attend, si nous
ne faisons rien, c'est une multiplication par dix des ces freins. Notre
activité va s'en trouver lourdement plombée, dans une ambiance
prévisible de débâcle, n'importe quoi, chacun pour soi, le nombre de
postes à l'embauche va continuer de décroitre, les jeunes ambitieux
partiront à l'étranger.

Allons-nous accepter cela sans rien dire ?

Alain Trautmann
Dépt de Biologie Cellulaire, Institut COCHIN
INSERM U567, CNRS UMR 8104

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