jeudi 28 février 2008

CREATION D'UN COLLECTIF DE SOUTIEN AUX ETUDIANTS ETRANGERS A L'UPV

Un collectif de soutien aux étudiants étrangers existe depuis un mois à l'UPV. Il rassemble des enseignants, des étudiants et des membres du personnel IATOS. Il s'est constitué pour répondre aux demandes d'aide de plusieurs étudiants étrangers qui ont commencé des études à l'université et sont confrontés à un refus de renouvellement de leur titre de séjour et menacés d'expulsion.

À titre d'exemple :
- Une étudiante brésilienne inscrite à l'IEFE a été placée en rétention administrative (autrement dit incarcérée au Centre de rétention administrative de Sète) en décembre, puis libérée par décision du juge avec assignation à résidence et obligation de quitter le territoire. Elle a dû reprendre l'avion pour le Brésil, alors qu'elle vivait à Montpellier avec son ami. Ses demandes de visa pour revenir en France sont refusées.
- Un étudiant algérien inscrit en AES et qui a connu des difficultés dans ses études est sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Il a déposé un recours au tribunal administratif, mais il peut être arrêté à tout moment et placé en rétention administrative. Si son recours n'aboutit pas il peut être expulsé par le premier bateau.
- Un étudiant américain s'est vu refusé un visa de long séjour étudiant. Venu en France avec un visa touristique, il pensait pouvoir régulariser sa situation. Il a pu s’inscrire et il a commencé à suivre des cours à l'IEFE. Sa demande de titre de séjour étudiant a été refusée et il a reçu une OQTF. Il a déposé un recours au tribunal administratif et risque aussi de devoir quitter la France si sa demande n'aboutit pas.
- Une étudiante chinoise en France depuis plusieurs années, inscrite en musicologie et fiancée à un français est elle aussi menacée d'expulsion.

Le durcissement des lois en matière d'accueil des étrangers et les quotas d'expulsions que chaque préfecture doit respecter s'appliquent donc aux étudiants. Cela entraîne pour certains d'entre eux une interdiction de poursuivre leurs études et des situations qui bafouent les droits humains reconnus internationalement, comme le droit à la vie privée et familiale. Nous estimons que ces lois et la façon dont elles sont appliquées sont injustes et soutenons ceux qui en sont victimes.

Notre collectif, qui s'est rapproché du réseau national RUSF, organise une
permanence le jeudi de 16 h à 18 h au local de SUD Etudiants (Maison des Étudiants).
SI VOUS VOULEZ REJOINDRE CE COLLECTIF, VOUS POUVEZ VENIR A LA PERMANENCE OU ENVOYER UN MESSAGE A L'ADRESSE SUIVANTE : pierre.hebrard@univ-montp3.fr

mercredi 27 février 2008

Chère Catherine...

Avant de s'envoler prochainement vers d'autres destinées, Valérie Pécresse a envoyé à la direction du CNRS une lettre de mission précisant les grandes orientations et évolutions attendues de l'organisme. Copie ci-dessous.

A Mme Catherine Bréchignac
Présidente du CNRS

La Ministre

Paris, le 27 février 2008

Madame la Présidente, (manuscrit) Chère Catherine,

A la suite du discours prononcé le 28 janvier dernier par le Président de la République à l'université d'Orsay, je souhaite vous préciser la feuille de route qui est désormais fixée à votre organisme de recherche. Cette feuille de route s'inscrit dans la dynamique de moyen-long terme du plan stratégique du CNRS en cours d'élaboration et dans le cadre du contrat d'objectifs dont l'adoption est prévue avant la fin de l'année 2008.

Le CNRS est aujourd'hui le principal organisme de recherche en France. Généraliste, il couvre l'ensemble des champs de la connaissance scientifique. Opérateur de recherche, mais aussi agence de moyens, avec près de mille unités mixtes de recherche, le CNRS est le premier partenaire scientifique des universités et des grandes écoles.

Sa capacité d'organisation à grande échelle lui donne une responsabilité particulière, à côté d'autres organismes, dans la conception, la construction et la gestion des très grandes infrastructures de recherche.

La société attend donc de la part du CNRS, dont la place dans le contexte européen et international est reconnue, une contribution essentielle à l'effort de recherche de notre pays, à la hauteur de ses moyens et des compétences qu'il rassemble.

La modernisation en cours de notre système de recherche, initiée par la création de l'Agence Nationale de la Recherche en 2005 et amplifiée par les lois d'avril 2006 (loi de programme pour la recherche) et d'août 2007 (loi relative aux libertés et aux responsabilités des universités), modifie l'environnement scientifique du CNRS et la nature même de ses partenariats, en créant les conditions de l'émergence d'universités plus autonomes. Le CNRS doit prendre en compte ces changements et adapter son positionnement global, dans le cadre d'une stratégie en harmonie avec le mouvement de modernisation ainsi lancé.

Dans ce nouveau contexte, vous me proposerez, en première priorité, les modalités d'une modernisation du partenariat du CNRS avec les universités, appelées, dans le cadre de l'autonomie, à devenir des acteurs moteurs de notre dispositif de recherche. Ce nouveau partenariat devra d'abord s'accompagner d'une simplification et d'une clarification de la gestion administrative et financière des unités mixtes de recherche, en lien avec les recommandations du groupe de travail présidé par M. François d'Aubert.

Vous devrez ensuite explorer, avec les autres organismes et les établissements d'enseignement supérieur, la possibilité de simplifier les tutelles des laboratoires en étudiant notamment la possibilité de limiter à deux le nombre des tutelles scientifiques, l'une à vocation nationale, l'autre locale. Le rôle du CNRS dans les orientations scientifiques et les modalités de financement récurrent et d'allocation d'autres ressources (équipements mi-lourds, personnels...) devront faire l'objet de discussions approfondies avec les universités, dans le cadre des nouvelles responsabilités qui seront progressivement les leurs.

Dans le cadre de ce nouveau partenariat, le CNRS devra aussi concourir avec les universités à l'émergence de Pôles de Recherche et d'Enseignement Supérieur (PRES), visibles à l'échelle internationale, dont la loi d'avril 2006 a permis la création.

L'ensemble de ces objectifs implique une évolution de l'organisation interne de l'organisme. Afin d'améliorer la lisibilité et la prévisibilité de l'action du CNRS, vous réfléchirez à l'opportunité de substituer aux départements scientifiques actuels une structuration en grands instituts nationaux de recherche, dans l'esprit de l'INSU ou de l'IN2P3, favorisant les coopérations entre les divers acteurs et constituant un ensemble réactif placé sous la responsabilité de la direction générale du CNRS. Cette nouvelle structuration de l'établissement devra permettre une coordination à l'échelle nationale de la politique scientifique menée dans les laboratoires financés par le CNRS et une mise en cohérence de leurs demandes de moyens.

Vous appuierez votre politique scientifique sur l'évaluation de l'ensemble des unités mixtes ou propres du CNRS par l'AERES. Ceci vous conduira à repenser les missions de vos instances d'évaluation et à les articuler avec celles de l'AERES et du Conseil National des Universités.

Vous prêterez toute l'attention nécessaire aux liens qu'il convient de développer entre recherche et innovation, au service du développement économique et de la richesse de notre pays. Pour cela, la valorisation de la recherche et les transferts de technologie ont vocation à s'organiser de manière décentralisée, à s'incarner dans les territoires, en partenariat avec les universités et les écoles, dans une logique de proximité. Les PRES seront à cet égard des outils précieux. Vous participerez à l'émergence, dans chaque région ou ensemble de régions, d'un point de rencontre entre les porteurs d'innovations scientifiques et les porteurs de projets industriels et contribuerez à la structuration de pôles d'excellence de niveau mondial.

Enfin, le CNRS doit améliorer sa gestion des ressources humaines, dans l'esprit du nouveau partenariat qu'il développera avec les universités et les écoles. Sans remettre en cause le statut des chercheurs en activité et en maintenant un flux de recrutement de jeunes chercheurs propres au CNRS, vous rechercherez les moyens de favoriser une plus grande fluidité entre les corps de chercheurs et d'enseignants-chercheurs.

Dans le cadre du renouvellement des personnels des universités et du CNRS, vous vous attacherez à définir, dans le cadre de procédures communes, les conditions de recrutement d'une certaine proportion d'enseignants-chercheurs de haut niveau, qui consacreront pendant plusieurs années l'essentiel de leur activité à la recherche. Vous aurez également le souci d'une gestion concertée des personnels d'appui à la recherche au sein des unités.

Il serait souhaitable, qu'avant la négociation du contrat pluriannuel qui liera votre établissement à l'Etat, des perspectives prévisionnelles de recrutement, discipline par discipline, et par type d'emploi, puissent être élaborées. Elles sont en effet indispensables pour préparer au mieux le remplacement des nombreux départs en retraite que connaîtra votre organisme et traduire des priorités stratégiques de recherche clairement identifiées.

En tant qu'acteur national, le CNRS doit en effet promouvoir une gestion prévisionnelle des compétences et des métiers, au service de tous les acteurs de la recherche, et mobiliser ses personnels pour contribuer à l'excellence des formations universitaires. Sur ce dernier point, des conventions devront être établies entre le CNRS, les universités et les écoles.

L'ensemble de vos propositions sera discuté puis validé par la tutelle dans le cadre du plan stratégique que le CNRS doit adopter au premier semestre 2008. Ces évolutions importantes seront ensuite déclinées dans un contrat d'objectifs pluriannuel qui devra être adopté avant la fin de l'année 2008 et qui actera le soutien de l'Etat à votre contribution à la modernisation du système de recherche de notre pays.

Veuillez agréer, Madame la Présidente, l'expression de ma meilleure considération.

(manuscrit) Bien à vous,

Valérie Pécresse

(Télécharger le pdf).

vendredi 8 février 2008

Projection-débat Mercredi 13/02 à 17h15 amphi A

Projection du film "Universités, le grand soir" organisée par les étudiants mobilisés de l'UPV suivie d'un débat avec enseignants et étudiants sur les réformes universitaires en cours (LRU, commission Pochard, plan Licence, plan Campus,...).

Dans ce film de Thomas Lacoste réalisé en 2007, chercheurs, enseignants, syndicalistes viennent démonter les pièges d'une réforme rétrograde et rappeler quelles sont les conditions de production et de transmission d'un savoir universel accessible au plus grand nombre qui devraient guider une réforme réellement progressiste de l'Université.

Venez nombreux !

Infos sur le film :
http://cmp-upv.blogspot.com/2007/12/universits-le-grand-soir.html

dimanche 3 février 2008

Appel de la Coord U du 26 janvier 2008

La Coord U, réunissant des personnels d’une douzaine d’Universités, s’est tenue à Paris 8-Saint-Denis le 26 janvier dernier. Les personnels présents ont fait le point sur l’état de la mobilisation contre la LRU et décidé de maintenir un cadre de structuration nationale et de proposer plusieurs modalités d’action pour l’ensemble des personnels mobilisés dans les Universités.

Tirant le bilan de la manifestation du 24 janvier et de la relativement faible visibilité de la contestation de la LRU et, tenant compte de l’absence de réponse de la quasi totalité des structures syndicales que nous avions contactées en vue de préparer une manifestation nationale le 9 février, nous avons décidé de renoncer à l’organisation de cette journée d’action.

Néanmoins nous nous joindrons et contribuerons à la réussite de toute initiative qui serait prise par les syndicats de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Il ne s’agit évidemment pas de renoncer à la lutte contre la LRU et contre son application. Prenant appui sur des initiatives prises dans diverses universités, nous appelons l’ensemble des personnels opposés à la LRU à privilégier 4 types d’action :
  • Constituer, dans les CA, des majorités sur la base du refus de l’application de la LRU, refus qui peut notamment se concrétiser par le blocage de l’adoption des nouveaux statuts dans les CA.
  • Proposer une charte, basée sur une résistance à l'application de la LRU, pour interpeller les candidats aux élections aux Conseils et, partout où cela est possible, constituer des listes anti-LRU, à l’image de ce qui se fait déjà à Bordeaux 3 ou à Paris 6.
  • Organiser des consultations des personnels universitaires concernant l’application de la LRU. Les exemples d’Angers ou de Lille 3 montrent qu’il est tout à fait possible, et utile, de dégager de larges majorités pour la suspension de la l’application de la LRU, point d’appui non négligeable pour développer la mobilisation.
  • Développer des groupes de réflexion pour une autre réforme de l'université, associant l'ensemble des membres de la collectivité universitaire en vue d'états généraux de l'enseignement supérieur.

La Coord U a décidé de mettre en place des groupes de travail pour tenter de coordonner et d’aider à impulser ces différentes initiatives. Elle propose en outre d’approfondir la réflexion déjà entamée sur les liens entre les réformes de l’Enseignement supérieur et les réformes de l’Enseignement secondaire.

Nous estimons en effet que la lutte pour la défense du Service Public d’Education se poursuit et aspirons à jouer tout notre rôle dans la centralisation, la coordination et le développement de la mobilisation.

La prochaine réunion de la Coord U est fixée au 1er mars, probablement à Paris 8.

RENCONTRE NATIONALE POUR L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LA RECHERCHE

Les organisations syndicales et associations de l’Enseignement supérieur et de la Recherche appellent, 6 mois après le vote de la LRU, à une rencontre nationale, à Paris, le 8 février 2008.

RENCONTRE NATIONALE POUR L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LA RECHERCHE

Après le " Pacte pour la Recherche " (avril 2006) et six mois après le vote de la loi " Libertés et Responsabilités des Universités " (LRU), se profilent leurs conséquences néfastes : affaiblissement du service public de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, démantèlement des organismes, remise en cause de toutes les missions. Le discours à Orsay, le 28 janvier, du président de la République, comme les conclusions du rapport Attali préparent d’autres étapes de cette contre-réforme libérale dans la recherche et l’enseignement supérieur.

Les personnels des universités et des organismes de recherche ainsi que ceux des oeuvres, comme les étudiants, sont touchés de plein fouet par cette politique qui casse un service public vital pour l’avenir de la jeunesse, pour l’avancée des connaissances, pour le développement culturel, social et économique, pour l’emploi et pour le rayonnement de la France au plan international.

Des résistances à ces orientations se font jour partout. Les organisations syndicales et les associations signataires tiennent à rendre visibles et solidaires ces mobilisations diverses.

Elles appellent à une rencontre nationale sur l’Enseignement supérieur et la Recherche avec des participants issus du plus grand nombre d’établissements. Les thèmes suivants seront notamment traités :
  • la démocratie universitaire et la démocratisation (réussite des étudiants, participation à la vie universitaire, conseils, pouvoirs des présidents, libertés académiques d’enseignement et de recherche, …),
  • la recherche (articulation entre organismes et universités, évaluation et agences, AERES et ANR, …)
  • les recrutements et statuts des personnels (emploi public, plan pluri-annuel de créations d’emplois de titulaires pour l’enseignement supérieur et la recherche, précarité, comité de sélection, …).

Elles entendent consolider les résistances et mobilisations appuyées sur des propositions de réponses alternatives cohérentes pour l’Enseignement supérieur et la Recherche, dans la visée de répondre à l’ensemble des besoins de la nation, lors d’une rencontre nationale le 8 février prochain à Paris. D’autres rencontres suivront…

Le 1 février 2008

Les organisations syndicales et associations de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : FSU (SNESUP, SNCS, SNASUB, SNEP, SNETAP), CGT (SNTRS), UNSA (Sup’Recherche, SNPTES, A&I), Solidaires (Sud Recherche EPST), UNEF, SLR, SLU